"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1968, cinq lettres de Paul Claudel à Charles Péguy furent découvertes dans les archives du Centre Péguy, à Orléans. Jean Bastaire, secrétaire de l'Amitié Charles Péguy, demanda à son ami Henri de Lubac un article sur cet événement qui prit vite la forme d'un ouvrage centré sur ces deux figures majeures de la littérature moderne. La maladie empêcha le Père de Lubac de mener seul le projet à son terme : c'est pourquoi il rédigea la première partie du recueil et Jean Bastaire la seconde. Henri de Lubac connaît bien l'oeuvre des deux écrivains et le milieu littéraire des années 1910-1914, si riche en polémiques et en prises de position parfois antagonistes. Et cet ouvrage lui permet de rendre hommage " sur le tard à deux génies [...], deux poètes théologiens, d'une taille exceptionnelle, non pas accaparés ou exploités, comme certains l'ont dit, mais au contraire trop négligés dans l'Église ". Quelle place cette contribution modeste occupe-t-elle dans les oeuvres complètes ? Le P. de Lubac le dit dans Mémoire sur l'occasion de mes écrits : " Comparant Claudel et Péguy l'un à l'autre, les aimant dans leurs contrastes, je n'ai pour ainsi dire pas cessé de m'imprégner de leur substance. La lecture de Claudel m'exaltait et me fatiguait : celle de Péguy, même en ses polémiques les plus fumeuses, me reposait toujours. Quoiqu'il s'agisse ici d'un écrit d'intérêt mineur, je suis heureux que cette occasion m'ait été offerte d'acquitter symboliquement ma dette envers eux deux. "
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