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Né en 1963 à Paris, Claude Closky est un des acteurs de l’art contemporain français. Nourri de la société médiatique, il se met, dès 1990, à classer tout ce qu’il rencontre sur son chemin : images, photographies, documents, publicités, produits. Après dépouillement des quotidiens, il agrémente ses articles découpés de commentaires laconiques ou furtifs au Bic bleu. De même, dans sa propre vie, il crée de vains « plannings » pour les heures, les jours, les mois et les mots qui s’y rapportent. Jugés à l’aune de la mort, tous ces recensements sont d’une inutilité sidérante. Le monde moderne avec son goût pour la productivité et l’efficacité, considérées par Closky comme de faux stimuli, doit être remis constamment en cause par l’artiste. Ainsi il vaut mieux travailler sur l’immatérialité que d’entasser des objets dans ses armoires. Cette petite monographie, publiée en 2000, que lui consacre le critique d’art Frédéric Paul, est un texte bien sérieux pour un travail qui se veut, de lui-même, dérisoire. Mais il faut souligner que l’auteur a été directeur du F.R.A.C. Limousin de 1990 à 2000 et du Domaine de Kerguéhennec de 2000 à 2010. Si bien qu’en parcourant un des livres « autographes » de l’artiste au titre aussi évocateur que « Les 1000 premiers nombres classés par ordre alphabétique », on en vient à se poser la question : fumisterie ou taxinomie tautologique ? La réponse peut transformer à vos yeux Claude Closky soit en provocateur gratuit, soit en dandy de l’oisiveté, de la vacuité, en total contre-pied avec notre époque pourrie par la compétitivité.
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