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Militant pour le respect de l'environnement, imaginant des cauchemars sanitaires, pointant du doigt aberrations alimentaires et vertige bancaire, de nombreux cinéastes alertent les spectateurs sur les écueils qu'entraînent les processus globalisés.
Mais ils s'enferment aussi dans de multiples contradictions, comme en témoigne le paradoxal Avatar (2010), film à tonalité écologiste qui vante le dialogue des cultures mais qui est sans doute l'objet culturel le plus hégémonique jamais produit. A l'heure où en Europe le refus de la mondialisation provoque un regain identitaire qui envahit le champ démocratique et condamne les exécutifs, de droite comme de gauche, à gérer la réaction, il importe de comprendre l'influence de ces films qui jouent sur une esthétique du choc, de la peur et du chaos.
Par une surenchère de représentations millénaristes ou apocalyptiques, ils minimisent les enjeux culturels et démocratiques de cette évolution. Véhiculée par des angoisses sécuritaires, l'idée de catastrophe systémique devient ainsi la métaphore des inégalités de masse qu'entraîne la mondialisation : elle entretient l'impression d'une impuissance du politique et contribue à la perception globale d'un monde en voie d'effondrement.
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