"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il s'agit d'un roman graphique prophétique qui intègre la culture austronésienne à la catastrophe écologique. Dans un avenir proche, lorsque les écosystèmes de la Terre s'effondreront, le territoire sera divisé en cités-États et en petites îles.
Des gens de toutes races vivent côte à côte dans des cités-États ; leurs capacités à voler et à se battre sont vitales ; les animaux et les plantes sont des monnaies d'échange cruciales dans les négociations.
Un panorama de ce monde est présenté en trois chapitres, qui servent de préquelle au prochain film d'animation du même titre.
Le thème de la continuation de la vie est également exploré à travers les choix de trois personnages féminins.
Cette oeuvre a reçu la médaille de bronze du Prix International du Manga au Japon.
Bienvenue dans le post-capitalocène, la dernière ère d'un monde ravagé par une situation climatique catastrophique où la montée des eaux à réduit la surface habitable du globe en 4 grands regroupements d'îles aux ressources clairsemées.
L'économie effondrée, les écosystèmes reduits à néant, c'est le troc et bien entendu la contrebande qui font foi entre les communautés survivantes de réfugiés regroupés là.
Mais lorsqu'arrivent les typhons et les tempêtes, c'est souvent l'esprit de la mer, l'île éphémère, qui s'y trouve cachée, dernier rempart d'une nature sauvage en péril devenant légende que les adultes narrent aux enfants le soir et que les commercants craignent plus que tout, faisant chavirer les navires et sombrer les familles... Eldorado ou esprit vengeur, dernier espoir, nul ne le sait.
Comment résister à cette couverture déjà, promesse d'une lecture toute en légèreté graphique.
Trois récits autour d'un thème commun pour une envolée pleine de poésie ou les liens familiaux, les histoires du soir, les lettres et les plans et les légendes des uns et des autres se mêlent pour nous raconter un monde rude, dévasté, une humanité au bord de l'extinction d'avoir tant malmené cette planète.
Des bribes d'histoires personnelles à reconstituer pour former un ensemble touchant et délicat tendant à la compréhension du monde saupoudré d'un peu de magie mystérieusement tellurique.
La cohérence de ce récit se fait naturellement au fil de la lecture. Semblant peut-être un peu décousue parfois, c'est une fable onirique délicate qui se dessine comme une ombre, celle des liens du cœur, du respect de l'environnement et d'une forme de sagesse retrouvée.
On en sort comme d'une brume, un peu suspendu, mais ravi.
Le ravissement vient pour beaucoup du dessin d'Evergreen Yeh, tout en aquarelles et crayonné, d'une délicatesse folle.
Manga entièrement en couleur pour le bonheur des yeux, c'est un plaisir total plein de poésie de bout en bout .
Un joli rêve de papier, délicat, émouvant et très inspiré.
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