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Entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs, «Chavirer »raconte l'histoire de Cléo, jeune collégienne rêvant de devenir danseuse, tour à tour sexuellement piégée par une pseudo Fondation de la vocation, puis complice de ses stratégies de "recrutement". Trente ans plus tard, alors qu'elle-même a fait carrière - des plateaux et coulisses de «Champs-Elysées »à la scène d'une prestigieuse «"»revue" parisienne« - »l'affaire ressurgit«. »Sous le signe des impossibles pardons, le personnage de Cléo se diffracte et se recompose à l'envi, au fil des époques et des évocations de celles et ceux qui l'ont côtoyée, aimée, déçue ou rejetée.
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Un livre difficile et qu'on ne peut pourtant pas poser. La structure en toile d'araignée, les courts chapitres, la description et la façon de décortiquer les mécanismes de la manipulation et de l'emprise, tout nous rend captif de ce livre comme l'héroïne elle même captive d'un système dont elle finit par être partie prenante.
Cléo, treize ans, mène une vie banale dans une ville de la banlieue parisienne. A la MJC locale, où elle suit des cours de danse, elle rencontre Cathy, une femme cultivée et sophistiquée, qui la prend sous son aile, l’emmène déjeuner au restaurant ou se balader à Paris, et lui propose de postuler pour recevoir une bourse d’une fondation artistique. Cléo, avec l’accord de ses parents, doit préparer un dossier, et rencontrer les membres du jury à convaincre… sans le savoir, elle est tombée dans les griffes d’un réseau pédophile dont elle va être victime, mais aussi rabatteuse puisqu’elle va proposer à certaines de ses camarades du collègue de postuler à la fondation également.
Le sujet du livre est bien sûr très dur et complexe, mais Lola Lafon a réussi à écrire un roman fluide et accessible, que j’ai lu d’une traite. Elle ne tombe jamais dans le voyeurisme ou le glauque : tout est subtil, suggéré, sous-entendu au détour d’une phrase. Elle sait très bien décrire tout cet écran de fumée qui entoure le réseau de pédophilie, pour faire croire aux adolescentes comme à leurs parents qu’il s’agit d’une vraie fondation : détails, processus, mise en concurrence…la machination est très bien rendue.
Mais Cléo n’est pas qu’une victime, on la suit sur une trentaine d’années où on la retrouve lycéenne, et plus tard danseuse professionnelle, que ce soit dans un grand cabaret ou pour les émissions de Michel Drucker, en couple avec sa colocataire, puis mariée et mère de famille.
Durant ma lecture, j’ai complètement adhéré à ce que proposait Lola Lafon.. C’est quelques jours plus tard que j’ai commencé à avoir des bémols – qui n’ont donc pas nui à mon plaisir de lecture : j’ai trouvé qu’il y avait dans ce roman beaucoup de personnages, de sous-intrigues, de thèmes abordés. Certains des personnages sont marquants, d’autres moins, il y a des scènes qui sont très bien écrites – les déambulations nocturnes dans Paris avec le roadie du concert de Jeff Buckley, sans que je comprenne vraiment où voulait en venir Lola Lafon. Il m’a semblé que des personnages, des scènes avaient été écrites plutôt pour faire passer des messages ou parce que le thème était important pour l’autrice (le rapport à la religion de l’ami juif et de sa famille, la petite amie d’extrême-gauche et l’avis de son entourage sur la culture populaire dont fait partie Cléo avec les émissions de Michel Drucker…), tandis qu’un axe du roman – l’enquête journalistique et sa scène finale – était quant à lui introduit de façon artificielle pour servir l’intrigue.
J’ai l’air de lister beaucoup de points négatifs, mais encore une fois cela n’a pas gêné ma lecture. Le sujet de « Chavirer » est tout sauf évident à traiter, et Lola Lafon s’en sort admirablement bien, tout en faisant en sorte que le roman puisse être lu par le plus grand nombre. Un très beau portrait de femme, aux multiples facettes… à lire !
Une histoire difficile, Cléo a des rêves de grandeur, du haut de ses 13 ans elle veut devenir danseuse professionnelle de modern jazz. Lorsque Cathy l'approche à la fin d'un cours de danse et lui fait miroiter la possibilité de voir se réaliser ses rêves, elle ne peut que supplier ses parents d'accepter qu'elle concours afin d'obtenir la bourse de la fondation Galatée.
De rendez-vous en rendez-vous Cathy vend du rêve à Cléo, jusqu'à la rencontre avec les membre du jury où tout va basculer et le piège va se refermer sur elle et, Cléo va petit à petit devenir solitaire et s'envelopper d'un manteau de culpabilité.
C'est fort, percutant, ce qui se déroule sous nos yeux est difficile. Lautrice le raconte à travers l'innocence du regard adolescent.
Mais, au fil des pages, j'ai perdu le rythme. On croise de plus en plus de personnages qui ont connu Cléo, ou ont été victimes de Galatée et comme elle ont chaviré.
Dans la seconde partie du roman, j'ai trouvé l'écriture froide et j'ai eu très vite une seule hâte, finir cette lecture qui avait s'y bien commencée, on passe d'une temporalité à l'autre, je me suis perdue dans tout cela, j'avoue même ne pas avoir toujours compris le sens de ce que je lisais.
Lola Lafon parle superbement de ce qui brille et éblouit, évoque avec beaucoup de justesse la classe moyenne et l'envie de s'en extirper. Un roman chavirant.
C’est un récit sombre, dérangeant et sensible. C’est un récit actuel. Les faits qu’il dénonce l’ont été maintes fois mais, selon moi, jamais de façon aussi abordable. Sans concession pour les prédateurs, avec beaucoup de bienveillance pour les victimes que Lola Lafon décrit avec pudeur.
Ces très jeunes filles évoluent dans le milieu de la danse que l’auteure, ancienne danseuse, connaît bien et dont elle évoque la douleur et l’obéissance.
C’est aussi le récit du cheminement vers la parole : « Il faut raconter ce qui hante » mais qu’adviendra-y-il des incertaines ? « Cheminement aussi vers le pardon : c’est ce à quoi nous consentons qui nous ébréché.
Se pardonner à soi-même
Il y a trente ans que je ne parviens ni à me souvenir ni à oublier
Il y a trente cinq ans que je voudrais te demander pardon.
Le sujet très interessant, mais manque de suivi pour moi dommage
Magnifique portrait d'une jeune femme qui tente de se construire malgré un épisode sombre de sa jeune adolescence, épisode qui la hante, la ronge de culpabilité jusqu'à ce qu'enfin elle choisisse d'affronter ses démons.
Une narration menée sous différents angles pour mieux cerner l'héroïne, une justesse psychologique de tous les personnages, une connaissance fine des milieux de la danse, des milieux sociaux bien rendus, tous ces éléments tissent un récit parfaitement réussi.
Il y a des livres dont on ne veut pas qu'ils s'arrêtent et il y a ceux qu'il nous tarde de terminer ; "Chavirer" fait partie de ces derniers.
L'ambiance est lourde, glauque, pesante.
Des adolescentes sous l'emprise de prédateurs, un milieu de la danse qui ne veut pas de cygne noir, l'exploitation d'une classe sociale, des parents aveuglés et une parole qui ne peut se libérer.
L'auteure décrit admirablement cette atmosphère et la plume ciselée sert parfaitement le récit.
C'est poignant, triste et étouffant.
Je n'ai pas passé un bon moment mais je ne regrette pas d'avoir lu ce roman.
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