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Chansons d'amour et de pluie

Couverture du livre « Chansons d'amour et de pluie » de Sergi Pamies aux éditions Jacqueline Chambon
Résumé:

Sans se départir de l'humour qui le caractérise et le mène parfois à une sorte de dérision vis-à-vis de la condition humaine, Sergi Pàmies quitte les généralités propres à sa génération et à son milieu pour revenir à une histoire plus personnelle qui, dans son cas, est intimement mêlée à... Voir plus

Sans se départir de l'humour qui le caractérise et le mène parfois à une sorte de dérision vis-à-vis de la condition humaine, Sergi Pàmies quitte les généralités propres à sa génération et à son milieu pour revenir à une histoire plus personnelle qui, dans son cas, est intimement mêlée à l'histoire de l'Espagne. En effet, son père, Gregorio López Raimundo, torturé avant de se réfugier en France, fut l'un des dirigeants du PC espagnol en exil, et sa mère, Teresa Pàmies, fut elle aussi un écrivain prolixe de langue catalane qui a décrit dans de nombreux romans ses aventures de militante, de femme et d'exilée politique. C'est précisément parce que ses parents s'étaient abondamment exprimés sur leur vie, et donc sur la sienne, que longtemps il s'était tu. Mais, dans ce livre, plusieurs nouvelles sur la maladie et la mort de sa mère montrent comment Sergi Pàmies se réapproprie en même temps que sa mémoire un espace d'expression qui est aussi un accès au fictionnel, car l'écrivain ne crée de la fiction qu'à partir de ce qu'il a vécu. Et peut-être pourra-t-il échapper enfin à cette crainte qui le faisait se détourner de sa propre expérience. Il dit dans "Remerciements" : "Et, étant parvenu aussi loin, [...] je pense que pour que personne ne dise que les écrivains ne parlent que d'eux-mêmes nous finissons parfois par écrire des choses bien étranges." Parvenant à parler de ses parents, il peut désormais aussi parler de ses enfants et évoquer ainsi, par exemple, l'inquiétude du père qui va chercher sa fille à la sortie d'une boîte de nuit, mais également parler de lui-même et de son angoisse obsessionnelle qu'il dépeint si bien dans "New York, 1994", nouvelle décrivant un repas chez Paul Auster.
Pàmies, qui pense qu'écrire est seulement "un métier aussi digne ou indigne qu'un autre", nous touche précisément par cette modestie, cette absence de pose, cet humour qui est, dit-on, l'élégance du désespoir, mais surtout par son humanité jamais proclamée mais toujours présente.

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