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Dix ouvrières et ouvriers de Renault-Billancourt racontent le chemin qui les a conduits à travailler sur cette île, « la forteresse ouvrière ». Des trajectoires de migrants. Des voix nues qui disent le travail, les cadences, la fierté, la révolte, l'épuisement, la solidarité et une dignité intacte. Billancourt a fermé ses portes il y 14 ans. La mémoire de ceux qui y ont sué et lutté reste vive.
« Il ne faut pas désespérer Billancourt». La formule disait le poids de la classe ouvrière, le rapport de force existant entre patronat et syndicats.
L'île Seguin qui abritait le coeur des usines Renault a fermé ses portes à la fin des années 1990.
Exit Billancourt. Les milliers d'hommes et de femmes qui y travaillaient ont été mutés ou sont partis à la retraite. Il y avaient passés trente ou quarante de leur vie. Qu'en reste-t-il ?
Laurence Bagot est partie à la rencontre de ces femmes et de ces hommes qui de jour ou de nuit ont fait Renault. Beaucoup sont venus d'un village du Maghreb, d'autres plus simplement des campagnes de la province française. Tous racontent l'errance à Paris, l'embauche, le contact avec la chaîne, la vie dans les bureaux, les brimades, l'entraide, les grèves, la recherche d'un logement, le syndicat aussi.
Des ouvriers et employés se confient. A voix nues. Leur passé est étonnamment présent. Ils disent l'effaçable trace de leur travail et de leur vie. Comme une part de la nôtre.
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