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Auteur discret - mais lu avec passion par tous les écrivains de sa génération - Roger Judrin a laissé à sa mort quelques trésors dans son écritoire dorée. On délivre aujourd'hui une boussole : un ensemble de réflexions sur soi, l'amour, le pouvoir, l'art. Notes glissées dans la poche lors de promenades quotidiennes autant sur des chemins frayés dans les oeuvres de l'esprit que dans allées sablonneuses de la forêt de Compiègne, les unes et les autres diverses en leurs saisons. Peu à peu une cartographie s'organise, qui unifie nos rêves et nos pensées en cercles concentriques comme sont ceux que produit le caillou jeté à l'aplomb de la surface lisse de l'eau qui, il est un instant, dormait encore.
« Cercles d’onde », une déambulation des plus spéculatives. Roger Judrin (1909-2000) a marché dans les pas d’Alain.
Auteur aux nombreux livres, l’Académie française lui a décerné pas moins que trois prix. Celui de l’Essai en 1971, le prix Henri-Mondor en 1980, et en 1987 le prix de l’académie pour l’ensemble de son œuvre. Une consécration.
Ce livre est un tour de manège des plus littéraires et une chance éditoriale hors norme car également inédit.
Les aphorismes sont des éclats de lumière. Des élans, et parfois survient, subrepticement, la maturité d’un auteur qui n’a aucune crainte de dire ses vérités.
Ce sont des petites douceurs à grappiller au fil des pages.
Libre, immensément libre, vous serez, d’aller en avant ou en arrière, de sauter des pages ou bien tout simplement de savoir ces cercles d’onde prêts à intervenir pour une lecture nourricière, salvatrice, finement intuitive.
Hautement intelligent, délicat, l’ère des petits riens et des grandes importances en apogée. D’aucuns trouveront le leur.
« Cercles d’onde », fil d’or, adages et maximes, ricochets et comme le dit Claudie Judrin (sa fille) en préambule : « Les rides de l’onde se répondent les unes aux autres, comme en écho ».
« Travaillons à bien penser, dit Pascal. La force du jugement en suppose tour à tour la pointe, la suspension et la réalisation. Toute vérité est laborieuse ».
« Le premier auteur à m’écrire après qu’est paru mon premier livre fut Gaston Bachelard « .
« On ferme les yeux à l’évidence pour se donner le temps de la nier. L’âme du mérite est mercenaire. L’avenir est la poésie des calculateurs ».
Les cercles s’étirent, approuvent et bousculent nos convictions. Cadeau auprès de l’arc-en-ciel, nos destinées comme des regards longs sur nous.
C’est un homme observateur, lucide et viscéralement doué et sincère. Écrire l’Essentialisme, les philosophies altières, les cercles d’onde, comme une mappemonde. Chemin de traverse, où pas une empreinte n’est ignorée.
Livre-roi, recueil et éphéméride. « S’instruire est le bien d’autrui. Ta légèreté me condamne au sérieux. Je ne cesse de m’adresser à l’autre que je suis. Une idée juste a besoin de l’excès qui la justifie ».
Un viatique, une stupéfiante mise en abîme. Le sacre de nos mondes. Un prodigieux livre-somme dont la parution est allouée également à Alfred Eibel, écrivain viennois de Paris, et ami avec Fritz Lang et féru des auteurs français du XXe siècle.
Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.
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