"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une plantation comme une autre, près de Bayonne, en Louisiane. Tout le monde se connaît, s'épie, s'aime ou se jalouse. Dans la touffeur de l'après-midi, la belle Catherine Carmier y promène parfois sa silhouette souple, sa peau si claire, sa solitude, sous les yeux de Jackson, un jeune professeur noir de retour sur sa terre natale. Mais Jackson n'est pas le seul qui la regarde, et, tout au long de soirées interminables, un drame se noue, silencieux.
Je ne connaissais absolument pas cet auteur avant qu'un ami libraire me mette ce livre entre les mains, me disant qu'il fallait absolument que je connaisse Ernest J. Gaines, reconnu par ses pairs, surnommé le Faulkner noir, et qui a fait de son oeuvre une ode à ses racines, sa Louisiane natale, déjà, et ses origines également. Il disait aussi écrire car, lorsqu'il a commencé à dévorer les livres, il a déploré que « son monde » ne soit pas représenté dans la littérature.
J'ai donc lu avec un certain intérêt, et une grande curiosité, ce roman, paru en 1964, premier de l'auteur.
Catherine est une belle jeune femme, qui vit encore avec ses parents. En allant chercher sa soeur à la gare, elle reverra Jackson, son ami d'enfance parti en Californie depuis de nombreuses années. Devenu un jeune homme beau et instruit, sa tante espère bien qu'il viendra se rétablir près des siens, dans sa Louisiane natale. Jackson, Catherine, on sent bien que ça va faire des étincelles et que des sentiments vont naître. Mais loin de faire plaisir à tout le monde…
Ce roman est loin d'être une romance à l'eau de rose, le genre de bluette vite lue et vite oubliée. Ernest J. Gaines y mêle beaucoup de complexité, toujours dans son envie de mettre les siens au sein de son récit. Car si l'histoire d'amour est centrale dans le roman, elle permet surtout d'exacerber les liens qui peuvent se créer au sein d'une communauté et aussi a le mérite de mettre en avant des choses inexplorées ou simplement tues. Par exemple, qu'il existe aussi, en pleine ségrégation raciale aux Etats-Unis, une ségrégation au sein même de la communauté noire, dans le sens où on est également jaugé à l'aune de sa couleur de peau, qui peut être un ton plus clair ou un ton plus foncé que le voisin, mais cela change beaucoup de choses.
Je ne saurais quoi dire de plus sinon de découvrir la plume de cet auteur, disparu en 2019, nominé pour le prix Nobel de littérature en 2004, plume que j'ai trouvée entraînante et empreinte de réalisme avec ces dialogues qui sonnent tellement vrais. On se trouve bien dans le Sud des Etats-Unis avec Ernest J. Gaines.
Une plantation comme une autre, près de Bayonne, en Louisiane.
Tout le monde se connaît, s'épie, s'aime ou se jalouse. Dans la touffeur de l'après-midi, la belle Catherine Carmier y promène parfois sa silhouette souple, sa peau si claire, sa solitude, sous les yeux de Jackson, un jeune professeur noir de retour sur sa terre natale. Mais Jackson n'est pas le seul qui la regarde, et, tout au long de soirées interminables, un drame se noue, silencieux.
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