Quelle année d'incertitudes que 2021 ! Mali, Afghanistan, Taïwan, Ukraine, mais également Syrie, Irak, Mozambique, Yémen... la guerre, partout recommencée. Elle est « de tous les temps historiques et de toutes les civilisations » écrivit Raymond Aron. On eut pu ajouter qu'elle semble être l'état « naturel entre les puissances ».
Mais dans ces jeux de lutte que forme la géopolitique, autrement appelée « l'épreuve des rivalités » menée au nom des intérêts nationaux, l'imprévisibilité s'est étendue... Au point que la pensée selon laquelle les États n'ont pas d'amis, seulement des intérêts, s'est confirmée. Illustration : rupture du contrat conclu en 2016 entre la France et l'Australie sous l'impulsion de deux puissances membre de l'OTAN : les États-Unis et la Grande-Bretagne ; blocage des programmes SCAF et MGCS ; réorganisation de la présence française au Sahel ; départ des forces occidentales d'Afghanistan et reconquête du pouvoir par les talibans ; menaces de plus en plus pesantes de la Chine sur Taïwan ; développement accentué des « routes de la soie » par Pékin ; risque accru de frictions entre la Russie et l'Ukraine aux portes de l'Europe ; influence turque de plus en plus prégnante en Méditerranée... Bref, la realpolitik a bien repris ses droits sur l'idéalisme. Seul l'ignorant se berce aujourd'hui d'illusions.
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