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Bordeaux années 20-30 ; de Paris à l'Aquitaine

Couverture du livre « Bordeaux années 20-30 ; de Paris à l'Aquitaine » de De Boysson B. aux éditions Norma
  • Date de parution :
  • Editeur : Norma
  • EAN : 9782915542172
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Dans les années 20-30, en Europe et aux États-Unis, les arts décoratifs et dans une moindre mesure, toutes les formes d'art dépendent et accompagnent les créations de l'architecture ; ce nouveau style, baptisé beaucoup plus tard, en 1960, Art déco, est présenté et très largement divulgué dans... Voir plus

Dans les années 20-30, en Europe et aux États-Unis, les arts décoratifs et dans une moindre mesure, toutes les formes d'art dépendent et accompagnent les créations de l'architecture ; ce nouveau style, baptisé beaucoup plus tard, en 1960, Art déco, est présenté et très largement divulgué dans les grandes Expositions de 1925, 1931 et 1937 qui attirent à Paris des artistes venus du monde entier. Succédant au « coup de fouet » de l'Art nouveau, ce retour à l'ordre et aux formes épurées de l'entre-deux-guerres crée une véritable explosion artistique encore sensible aujourd'hui.
Sur le plan artistique, Bordeaux participe à ce mouvement avec deux figures majeures, le céramiste René Buthaud et le peintre Jean Dupas. Leurs oeuvres, inscrites dans les édifices publics bordelais, le stade et la bourse du travail de l'architecte Jacques d'Welles, côtoient celles du Parisien Alfred Janniot pour la sculpture et, plus tard, du ferronnier Raymond Subes. Buthaud et Dupas vont aussi aborder la technique du fixé-sous-verre à l'honneur dans les paquebots transatlantiques, véritables ambassadeurs des talents français aux États-Unis.
Nés à Bordeaux, l'orfèvre dinandier Maurice Daurat façonne pour les navires de grands vases-luminaires et crée des formes pour la Manufacture de Sèvres, Pierre Chareau, l'architecte meublier moderniste, les peintres décorateurs Jean Despujols et Raphaël Delorme assurent par leur talent la réputation au niveau national, voire international de Bordeaux, même s'ils ont peu ou pas travaillé dans leur ville.
Pour décorer les intérieurs bordelais aménagés à cette époque, les propriétaires les plus avisés font appel, en dehors de l'école bordelaise, aux artistes en vogue. Le meilleur exemple est l'hôtel d'Henry Frugès, en centre-ville. Avec l'architecte Pierre Ferret, Frugès rassemble autour de Buthaud et Dupas, Émile Robert et Edgar Brandt pour la ferronnerie, les verriers Daum et René Lalique, le laqueur Jean Dunand, Alphonse Gentil et Eugène Bourdet pour les mosaïques... Ces créateurs font partie de la tendance luxueuse et élitiste du mouvement Art déco, destinée à une clientèle aisée, qui trouve un écho dans l'héritage du XVIIIe siècle de Bordeaux. Fait surprenant, ce même Henry Frugès sollicite très tôt (1924) Le Corbusier pour construire et agencer une cité ouvrière, classée aux Monuments historiques, à Pessac, dans l'agglomération bordelaise.
En Aquitaine, de grands architectes de la région, Charles Siclis, Louis Süe, Joseph Hiriart, Roger Expert ou le Parisien Robert Mallet-Stevens à Saint-Jean-de-Luz, construisent de somptueux hôtels et villas à Arcachon, sur les côtes des Landes, du Pays basque et dans les villes d'eau. Le nouveau mode de transport luxueux de cette époque, l'hydravion, est construit par l'entreprise Latécoère à Biscarosse en Gironde.

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