Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
En août 1991, Tiziano Terzani navigue sur le fl euve Amour en Sibérie lorsqu'il apprend la nouvelle du coup d'État qui vient de renverser Gorbatchev à Moscou. Il se lance aussitôt dans un long périple qui le mène pendant plus de deux mois à travers la Sibérie, l'Asie centrale et le Caucase jusqu'à Moscou, la capitale de ce qui est en train de devenir la nouvelle Russie. Conçu à l'origine comme une exploration des confi ns orientaux de l'empire soviétique, ce voyage se transforme peu à peu en un voyage vers la fi n du monde et de l'époque soviétiques.
Cet ouvrage, constitue, 30 ans après la chute de l'URSS, un témoignage de première main sur l'une des transformations les plus radicales qu'ait connue cette partie du monde. Via une galerie de portraits hauts en couleur, la redécouverte de peuples oubliés et de minorités isolées ou un panorama de villes de légende où les vestiges du passé sont parfois balayés en quelques jours, Terzani compose l'oraison funèbre du communisme soviétique et un des grands récits de voyage à la Bruce Chatwin, Nicolas Bouvier ou Ryszard Kapuscinski.
Bonne nuit, Monsieur Lénine analyse non seulement les contradictions du communisme, mais aussi celles du capitalisme sauvage qui le remplace. De Samarcande à Boukhara, d'un souk poussiéreux à un kibboutz sibérien, Tiziano Terzani possède cette capacité unique de décrire la réalité pour ce qu'elle est, sans idéologie ni parti-pris. Avec lui on se passionne pour le sort des Ouzbeks, des Turkmènes, des Kirghizes, des Tadjiks ou des Arméniens. Avant beaucoup d'analystes, Terzani observe le réveil des nationalismes et de l'islamisme sur les cendres encore chaudes du colonialisme soviétique. Une immersion fascinante pour comprendre le passé et peut-être surtout entrevoir l'avenir géopolitique du territoire qu'on appelait autrefois l'URSS.
Le nom de Tiziano Terzani ne vous dit peut-être rien. Il s’agit pourtant d’un grand reporter italien, qui semble avoir vécu plusieurs vies en une seule.
En août 1991, le voilà embarqué pour une croisière sur le Fleuve Amour. L’occasion de découvrir ce fleuve légendaire en compagnie de compatriotes russes et chinois.
Seulement, l’Histoire se mêle à leur histoire lorsqu’un putsch éclate à Moscou donnant, ainsi, une nouvelle perspective au voyage.
Terzani souhaite se rendre à Moscou pour observer les événements depuis la capitale, l’œil du cyclone.
Mais les événements vont se jouer de lui. Le putsch est un échec qui sonne le glas du bloc communiste.
Le journaliste décide d’analyser cet événement majeur mais, cette fois-ci, depuis la périphérie, lors d’un périple qui va le conduire au sein des républiques socialistes d’Asie centrale. Avec une question centrale : comment le communisme pouvait-il mourir ?
Car oui, si le bloc de l’ouest avait tendance à ne voir en l’URSS qu’un bloc monolithique, les républiques socialistes vont reprendre dans la foulée leur indépendance.
Le journaliste va vite réaliser que souvent, elles vont se trouver confronter aux mêmes difficultés : des communistes au pouvoir qui vont juste changer d’appellation, la montée du fanatisme religieux et des forces démocratiques exsangues.
Le journaliste livre le témoignage, parsemé d’anecdotes, d’un système communiste gris et sombre ayant échoué dans son projet. D’une corruption et d’une manipulation généralisées. D’une spécialisation des productions conduisant à l’interdépendance et l’appauvrissement des états satellites.
Un tel témoignage, avec toute la subjectivité d’un homme, offre un point de vue intéressant sur les événements racontés dans les livres d’histoire. Une vision plutôt critique du monde socialiste, que j’ai eu plaisir à parcourir avec un ordinateur à mes côtés pour voir si les prévisions de l’auteur se sont révélées justes ou non.
Un livre qui se savoure et donne envie de voyager !
Tiziano Terzani (1938-2004) était un journaliste italien qui a travaillé pour Der Spiegel. J'ai lu trois de ces livres, quatre en comptant celui-ci : Lettres contre la guerre et Un devin m'a dit, plus Un autre tour de manège non recensé. A chaque fois, ce fut un coup de cœur. Tiziano Terzani a le don et le talent de nous instruire sans nous lasser, c'est un pédagogue et un raconteur hors pair.
Cette fois-ci c'est son voyage sur le fleuve Amour, frontière entre la Russie et la Chine et donc source d'une tension terrible depuis longtemps, l'URSS ayant annexé des territoires -une habitude sans doute- qui appartenaient à la Chine. Des deux cotés du fleuve, des postes d'observation et des consignes pour ne pas le franchir. Le contexte du voyage est particulier en plein Putsch de Moscou mené par des durs du parti communiste russe refusant l'ouverture de Gorbatchev. Ce qui a fait le pays depuis 1917 vacille, mais loin de Moscou la tension n'est pas si palpable que cela. Il faut que l'information parvienne aux habitants de ces coins reculés et qu'elle les concerne directement dans leur quotidien, ce qui n'est pas flagrant.
Cela fait bizarre de lire ce livre paru en 1993 en Italie en ce moment de tension internationale extrême, de guerre, entre l'Ukraine et la Russie. Ce conflit qui nous voit complètement impuissants face à l'autocrate Poutine et ses délires d'expansion. Sans doute ce livre de Terzani permet de mieux comprendre la situation actuelle : voilà trente ans que la pays est passé du communisme au capitalisme et de l'URSS à la Russie, mais il a toujours cette volonté de puissance et d'unité -c'est un pays qui a toujours eu besoin d'un homme fort, d'un dur, très incarné depuis quelques années. C'est un pays rude, notamment dans les régions que l'auteur visite, la Sibérie peut être hostile. "La Sibérie a été le pays du Goulag. Chaque ville a sa propre collection d'histoires à frissonner d'horreur. Les chemins de fer, les ports, les routes de la région ont été construits par le travail forcé de centaines de milliers de prisonniers. Et bien que les noms officiels des lieux soient, comme partout, "Lénine", "Karl Marx", "Communisme", les gens disent "Rue des Os" ou "Allée des crânes", à cause du nombre de forçats morts pendant leur construction. C'est en Sibérie que Staline a tenté de réaliser son rêve de développement socialiste. C'est ici, afin de réveiller cette "Terre endormie", afin d'extraire les immenses richesses de cette région recouverte la moitié de l'année par une couche de glace, que Staline a envoyé des centaines de milliers de ses victimes." (p.71/72)
C'est un pays à l'histoire dense que Tiziano Terzani raconte au fur et à mesure de son avancée sur le fleuve et de ses rencontres des différents peuples assimilés de force. Pourvu qu'ils n'en soit pas de même avec les Ukrainiens. Les Russes des lointaines contrées sont souvent moins bien informés ce qui, de nos jours est peut-être moins vrai, encore faudrait-il que le pouvoir en place n'enferme pas les opposants, ne règne pas sur les médias voire ferme ceux qu'ils ne peut contrôler. Instructif et éclairant.
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