"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
John Turner est venu se réfugier dans le Tennessee, sur les bords d'un lac. Ancien taulard, ancien flic devenu thérapeute, homme seul à l'histoire violente, il ne souhaite que le calme, une forme de pardon et l'oubli d'un passé mêlant meurtres et survie. L'endroit semble idéal. Á peine installé pourtant, le sheriff vient le trouver et lui demande de l'aide. Un jeune vagabond a été retrouvé mort dans une ruelle, les mains liées au-dessus de la tête, un pieu planté dans le coeur. Personne ne sait rien de lui si ce n'est qu'il avait en sa possession des lettres ayant appartenu au maire de la ville...
Bon bouquin, fort en atmosphère (mais le ranger dans les thrillers me semble bien maladroit et regrettable)
Lire James Sallis c’est, si on était fâché avec le Polar, se réconcilier avec le genre.
« Bois mort » fait partie de la trilogie où apparaît John Turner. Le héros de J. Sallis est dérangé dans sa retraite par le shérif d’une petite ville du Tennessee ; un meurtre a été commis et J. Turner ancien flic à la retraite (mais pas seulement, il connu le Vietnam avant de s’engager dans la police, il a fait de la prison, il a exercé le métier de thérapeute et a été tenté par l’enseignement) est appelé à la rescousse.
« Bois mort » évoque cette enquête mais aussi la vie passée de John Turner confronté aux situations les plus noires dans son métier de flic mais aussi lors de son long séjour en prison ou dans l’exercice de son métier de thérapeute. C’est le magnifique portrait d’un personnage lucide qui veut oublier l’homme qu’il a été ; c’est aussi la description d’une vie qui se déroule sur un rythme lent et où la parole autant que le silence ne sont jamais gratuits.
« Se laisser aller est la clé, le secret que personne ne vous révèle. Dès le premier jour de votre vie, les choses commencent à s’empiler autour de vous : besoins, désirs, peurs, dépendances, regrets, occasions manquées. Elles sont toujours là. Mais on peut en faire ce que l’on veut. Les refaire reluire et les disposer sur une étagère. Les entasser derrière la maison près du salue pleureur. Les traîner jusqu’à la véranda et s’asseoir dessus. »
J.B. Pouy écrit dans le chapitre sur les « intellos » de sa brève histoire du roman Noir :
« James Sallis est l’un des trois ou quatre écrivains qui me rendent fiers de les avoir lus. Parce qu’il est, ici, considéré et publié comme faisant partie du roman noir (version haute), il se retrouve coupé de nombreux lecteurs qui comptent encore sur la littérature pour donner un point de vue enfin exact de l’état d’un monde, état moral, sociétal, langagier, stylistique, et qui reprochent aux auteurs de genre de rétrécir drastiquement le champs de l’écriture. »
James Sallis vous l’aurez compris est un grand romancier et il faut espérer que l’adaptation au cinéma de « Drive » amènera de nombreux lecteurs à découvrir cet auteur.
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