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En mai-juin 1940, l'armée de l'Air, créée à peine sept ans auparavant, est précipitée dans la première grande bataille de son histoire. Face à une Luftwaffe allemande qui lui est nettement supérieure, elle livre une lutte difficile à un contre deux et demi. Contrairement à ce qui a été longtemps affirmé par ses détracteurs, qui l'accusent d'avoir été absente du ciel, la jeune armée se comporte de façon de façon tout à fait honorable dans le combat qui l'oppose à sa puissante adversaire. Presque jusqu'aux derniers jours de la campagne, elle conserve sa cohésion opérationnelle et, mieux encore, se modernise dans le feu de l'action. Néanmoins, les problèmes de logistique auxquelles elle se trouve confrontée la condamnent à l'asphyxie pure et simple. Les projections qui ont été faites à l'époque montrent qu'elle aurait sans doute cessé d'exister à la mi-juillet 1940 si la France n'avait pas, dans l'intervalle, conclu un armistice avec ses adversaires.
Un mois et demi avant la bataille d'Angleterre qui projette son ombre pesante sur cet événement, une lutte sans merci et méconnue se déroule dans le ciel de France. L'armée de l'Air en sort meurtrie et blessée, mais son histoire et son identité se forgent dans le creuset des combats livrés pendant ces six semaines décisives du printemps et de l'été 1940. Elle laisse dans cette confrontation près de 40 % de ses officiers et 20 % de ses sous-officiers navigants et inflige des pertes non négligeables à la Luftwaffe.
La défaite marque aussi la scission d'une armée à peine mature. Promise à la disparition, selon les termes mêmes des accords signés avec l'Allemagne, l'aviation française parvient à survivre pendant les années noires de Vichy. Elle le fait cependant au prix de compromis, voire de compromissions avec l'occupant. D'autres aviateurs, passés ceux là dans le camp de la France libre, se battent pour la faire renaître et former le noyau d'une armée de l'Air nouvelle qui contribuera un jour à la libération de la France.
Patrick Facon, docteur en histoire habilité à diriger des recherches et qualifié aux fonctions de professeur des universités, est directeur de recherche au département de l'armée de l'Air du Service historique de la défense et membre de l'Académie nationale de l'air et de l'espace (Toulouse). Il professe au Collège interarmées de défense, aux Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, au Centre d'enseignement militaire supérieur Air et à l'Ecole de l'Air. Auteur d'une trentaine d'ouvrages et de nombreuses études (articles ou communications dans des colloques), il s'est spécialisé dans l'étude de la stratégie et de la guerre aérienne, l'histoire de l'arme aérienne et les relations entre le politique et le militaire dans la France des 20e et du 21e siècles. Ses principales publications sont : « La bataille d'Angleterre » (1992), « Le bombardement stratégique » (1996), « L'armée de l'Air dans la tourmente : la bataille de 1940 » (1997), « L'histoire politique de la Quatrième République » (1997), « Londres, Alger, Vichy, 1940-1945) (1998), et « L'armée de l'Air de la victoire, 1942-1945 » (2006). Il achève la rédaction d'un ouvrage consacré à l'histoire de l'armée de l'Air dans le cadre du 75e anniversaire de la création de cette armée.
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