Portés par leur curiosité, ces lecteurs et lectrices avisés vous proposent un nouvel aperçu de leurs émotions littéraires...
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Portés par leur curiosité, ces lecteurs et lectrices avisés vous proposent un nouvel aperçu de leurs émotions littéraires...
Dans ce premier roman, l'écrivain thaïlandais Pitchaya Sudbanthad, nous entraîne à Bangkok, dont il va nous montrer les évolutions de la fin du XIXème siècle à la fin du XXIème, en compagnie de quelques personnages dont les récits vont s'entrecroisent, voire se mélanger au fur et à mesure du déroulement du récit
Située au bord du fleuve Chao Phraya, Bangkok en subit les caprices et notamment les inondations qui l'a ravagent et dont la violence s'accroît avec la bétonnisation endiablée de ces dernières décennies.
il évoque les ravages causés à l'une de ses héroïnes par la répression sanglante des émeutes étudiantes des années 70, tandis que certains militaires se sont de faits une virginité au Japon ...
Il nous ramène dans le quotidien de missionnaires américains qui devaient gérer la pénurie de médicaments et de matériel pédagogique et religieux, soumis au recrutement de nouvelles ouailles
il nous parle de la faune est de la Dolores locale, avec quelques anecdotes sur la disparition progressive des animaux, éléphants, oiseaux et serpents, qui ont peuplé les bords du fleuve et dont seuls les derniers sont toujours là
il évoque également ceux qui ont ruiné pays, pour s'en libérer ou pour avoir une meilleure vie loin de leurs origines, avec sur leurs épaules le poids d'avoir abandonné pleurs parents et leurs ancêtres
Un roman choral qui donne à voir des aspects de la vie quotidienne, qui partage les odeurs, la nourriture, les usages ...
Un roman dépaysant
Un auteur dont j'espère découvrir d'autres productions
Capitale royale
Une dizaine de personnages, plusieurs époques, une ville : Bangkok.
Bangkok, ou encore Krungthep, ville aux mille et un visages, aux mille et une histoires, Bangkok la fourmillante.
Un roman choral s'étalant sur plusieurs siècles et ayant pour point central la ville de Bangkok, depuis le temps où la Thaïlande était encore le Siam, jusqu'à la fin du XXIème siècle ; en voilà un défi pour un premier roman.
Mais Pitchaya Sudbanthad nous offre un voyage foisonnant et maitrisé.
Si j'ai parfois eu du mal à me situer dans le temps, je me suis vite laissée prendre par cette atmosphère aqueuse et j'ai énormément appris sur l'histoire de Bangkok. C'est une lecture qui peut être exigeante, mais pour peu qu'on se laisse porter, on ne regrette pas le périple.
Les explorateurs 2021 - Rentrée littéraire 2021
Tel le phénix qui peut renaître de ses cendres, le combattant est un poisson qui peut survivre à des situations difficiles voire critiques.
Encore appelée le Betta splendens, cette espèce d'eau douce tropicale originaire d'Asie du Sud-Est a continué à prospérer à travers les époques. Peu importe les aléas climatiques, le combattant reste toujours présent à l'état sauvage en Thaïlande même si on le retrouve dans des aquariums familiaux aux quatre coins du monde.
Dans son premier roman Ptichaya Sudbanthad nous offre un voyage exceptionnel et dépaysant. Grâce à ces personnages, nous découvrons une Bangkok en perpétuelle évolution, que ce soit au XIXème siècle alors qu'elle était envahie par une jungle luxuriante ou deux siècles plus tard après l'urbanisation et la bétonisation d'une partie de la ville laissant désormais place à de grands immeubles d'habitation ou professionnel.
Malgré ces transformations architecturales, la cité traversée par le fleuve Chao Phraya et de nombreux canaux reste confrontée aux mêmes problématiques années après années.
Celle-ci doit faire face à l'arrivée de la mousson qui provoque régulièrement des inondations dans certains quartiers et l’immersion de certains sites. Même si ces épisodes pouvant durer plusieurs mois restent contraignants, la capitale thaïlandaise habituée à ces aléas climatiques ne va pas ralentir sa cadence. Bangkok l'éternelle, Bangkok l'insaisissable, Bangkok la métropole au nom complet imprononçable (Krung Thep mahanakhon amon rattanakosin mahintara ayuthaya mahadilok phop noppharat ratchathani burirom udomratchaniwet mahasathan amon piman awatan sathit sakkathattiya witsanukam prasit) est une ville qui reste en perpétuel mouvement...
De par son travail d'écriture, Chao Phraya a essayé de nous faire découvrir cette Bangkok aux multiples facettes où le temps ne s'arrête jamais.
Ce roman, composé de quatre parties aux nombreux chapitres, est un véritable puzzle dont il faut assembler les pièces pour arriver à voir l'image qui s'y cache. Cette lecture est exigeante, comme une victoire lors d'un combat, celle-ci se mérite. J'ai eu beaucoup de mal à lire la première partie qui pose les bases du récit. Chaque chapitre est consacré à un nouveau personnage sans qu'il ne soit expressément nommé dès les premières lignes ou qu'une référence temporelle n'y soit indiquée. Il est possible de terminer un chapitre en laissant un personnage dans un hall d'entrée face à un ascenseur et d'en commencer un nouveau où le protagoniste se retrouve en train de soigner un patient dans une jungle reculée. Une fois la deuxième partie commencée, la lecture m'est devenue agréable. J'ai dévoré les deux dernières parties en regrettant ne pas pouvoir en découvrir une cinquième pour partager un peu plus longtemps la Bangkok de ces personnages.
Ce roman que je considère comme une sorte d'ovni dans son genre est difficilement classable mais il n'en demeure pas moins qu'il vaut le coup d'être découvert. Une fois prise au jeu, je me suis laissée plonger dans le Chao Phraya et j'ai laissé l'auteur m'emmener dans son univers que j'ai complété par quelques recherches sur la ville pour en apprendre plus.
Alors, êtes-vous prêts, vous aussi, à faire le grand saut ?
Avis - explorateur de la rentrée littéraire
Les 1ères impressions à la page 100 :
Une lecture en demi teinte... Mon esprit voyage entre diverses époques, j'essaie de m'accrocher à l'écriture sans fioriture qui raconte simplement la vie de divers personnages à Bangkok. Les cent premières pages semblent être un imbroglio parfaitement organisé, des pièces de puzzle que je garde entre mes mains sans savoir réellement où les positionner. Je suis dans l'expectative d'un cadre qui se mettrait en place pour poser enfin mes pièces dans l'espace temps de mon imagination.
La chronique finale :
Lecture mi-figue mi-raisin pour ce roman de Pitchaya Sudbanthad.
Le récit se découpe en plusieurs personnages, évoluant au travers d’un narrateur omniscient présent à différentes époques, le tout en Thaïlande, à Bangkok. Du 19ème siècle à un futur lointain, l’auteur nous plonge dans l’évolution réelle et supposée de cette ville pleine de secrets. Beaucoup de mouvements se dégagent du récit : les personnages sont chamboulés émotionnellement par des guerres, des secrets de famille, des coutumes, des évènements « surnaturels ». Ils sont là, puis disparaissent, pour revenir et à nouveau disparaître nous laissant sans réponse ou sans explications.
Bangkok Déluge montre l’existence, sous toutes ses facettes de Phineas, le médecin, et de Winston le révérend au 19ème siècle, mais aussi de Clyde, le musicien ambitieux parti à New York, ou encore de Nee l’étudiante présente lors des répressions militaires des années 70 et de sa sœur Nok partie au Japon. De Samart, ou plutôt Sammy, de Pig, de Bruno les yeux bleus, des oiseaux ou encore des serpents. Autant de protagonistes, autant de parcours, autant de fragments de vie qui vont se regrouper, se fissurer, se séparer.
Les premières pages m’ont intriguée me poussant à poursuivre l’histoire, restant dans l’expectative chapitre après chapitre. J’espérais sortir de cet état et me fondre entièrement dans le récit, en vain. L’histoire en elle-même est très intéressante notamment par la richesse et la variété de ces personnages qui permettent d’avoir une vue d’ensemble, toute classe sociale confondue, de Bangkok et de ses alentours. Les conditions de vie évoluent, decennie après décennie, et le choc des générations se fait sentir. On peut également y découvrir l’évolution historique, politique et géographique de la ville, victime des dérèglements climatiques et des ambitions des plus grands. A n’en pas douter l’auteur a une écriture agréable, sans fioriture, et son roman semble bien documenté. Néanmoins, la structure du récit qui privilégie les sauts d’une époque à une autre et d’un personnage à un autre (de ce fait, loin de la linéarité rencontrée dans la plupart des romans) ne m’a pas convaincue et m’a davantage laissée dans un trouble incessible.
En conclusion, Bangkok Déluge est un roman plein de ressources, plein de secrets, qui ne laisse pas de marbre. Le côté « Bangkok » m’a convaincu à contrario du « Déluge », trop dense, trop tohu-bohu à mon goût mais qui ravira les amateurs de lectures à maelstrom chronologique en quête de faits historiques narrés avec justesse et simplicité."
Avis de la page 100 - Les Explorateurs de la Rentrée littéraire 2021
En couverture du livre, un poisson combattant qui déploie son immense appendice caudal. Une rapide recherche m'apprend que le poisson combattant est originaire du sud-est asiatique. La métaphore de la couverture illustre parfaitement ce qu'exprime l'auteur dans ses cent premières pages : nous présenter le combat pour les libertés des thaïlandais dans les années 1970, l'affrontement idéologique des missionnaires pour convertir la population autochtone au XIXème siècle, mais aussi le combat, dans la sphère familiale, d'un photographe pour renouer la relation avec sa famille émigrée à Londres... Un roman choral donc, avec pas moins de six périodes et personnages différents, dont le centre de gravité est Bangkok. Une lecture qui s'annonce pour le moins exigeante, d'autant que le style est très sobre. Hâte de voir où cela va me mener.
Critique
Un article du Monde daté du 7 novembre 2011 titre : “Bangkok, une capitale inondée à l’avenir difficile. J’apprends ainsi que “Selon une étude de la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Banque japonaise pour la coopération internationale, la capitale s'enfonçait de 10 cm par an à la fin des années 1970”.
Et c’est à partir de cette simple donnée que va se déployer l’ouvrage ed Pitchaya Sudbanthad, Bangkok Déluge. Un livre qui a des similitudes avec “Cartographie des nuages (Cloud Atlas)” : différents personnages évoluant à différentes époques, et dont les liens se tissent au fil de la lecture. Toutefois, à la différence du livre de David Mitchell, l’aspect science-fiction dans Bangkok Déluge passe au second plan. Bien sûr, Pitchaya Sudbanthad va imaginer dans la quatrième partie la ville engloutie sous les flots (la quatrième couverture nous parle de l’année 2070, personnellement je n’ai pas trouvé de mention d’une date précise, mais nous comprenons que nous sommes longtemps après les années 2020). Mais l’évocation de cette vision apocalyptique sert un message je crois assez différent de celui transmis dans Cloud Atlas.
J’y ai bien sûr découvert Krungthep, qui est le vrai nom de Bangkok, la capitale de la Thaïlande. Mais Bangkok Déluge est avant tout un livre sur la culture siamoise, qui se dévoile tout au long de ces 422 pages. On y découvre un peuple religieux, où le bouddhisme fait écho à l’hindouisme (je pense à mes lectures des “Enfants de Minuits” de Salman Rushdie ou de “L’Equilibre du Monde” de Rohinton Mistry) et son cycle karmique oppressant : les actions dans cette vie auront des répercussions dans nos vies futures réincarnées. Cette dure loi de rétribution des actes donne un certain fatalisme à l’oeuvre, et en constitue peut-être le fil rouge caché. De ce fatalisme ressort également un profond sentiment de mélancolie, qui traverse toute l’oeuvre. Par exemple, l’auteur nous montre avec beaucoup de subtilité le passage à la modernité, et des pertes qui en découlent : pertes du rapport à l’autre avec l’irruption des téléphones ; perte de son propre corps et de l’amour de soi avec la chirurgie esthétique ; perte de la religiosité ; perte des valeurs et de l’entraide avec l’individualisme moderne.
On y découvre aussi la difficulté de vivre expatrié, de nombreux personnages du roman étant des Thaïlandais vivant à l’étranger (Etats-Unis, Japon). On sent ainsi le déracinement, la rupture dans le lien familial avec ceux restés en Thaïlande, la perte de repère de ses personnages et leurs transformations au contact de ces autres cultures, quand par exemple Nok, restauratrice thaïlandaise vivant à Yokohama, dissimule son rire avec sa main, comme le font les Japonais. La société japonaise se révèle ainsi en creux, avec son côté déshumanisant, la perte de repères pour un Thaïlandais qui vivait si proche des choses, des gens et des esprits. Car le bouddhisme thaïlandais se caractérise aussi par un animisme, un culte des esprits qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le Shintoïsme. Un début de chapitre se fait même du point de vue de chiens, tandis qu’un chapitre entier se fait du point de vue d’oiseaux marins. Animaux qui sont d’ailleurs les seuls à sentir monter l’eau, à percevoir les signes que nous autres êtres humains du XXème siècle ne percevont plus.
On note bien sûr l’omniprésence de l’eau sous ses multiples aspects, positifs ou négatifs. Positive quand elle est source de nourriture et de richesses pour les nouveaux “habitants” de la ville engloutie sous les eaux, qu’on découvre dans le premier chapitre de la quatrième partie intitulé “Enfers”, très intrigant car narré à la première personne du pluriel. Positive quand elle est guérisseuse et nutritive, dans le futur englouti de la cité. Positive aussi quand Nee, un des principaux personnages du livre, donne des cours de piscines dans la copropriété de l’immeuble où elle est employée, la natation étant un motif récurrent du roman, qui servira les souvenirs mélancoliques de nombreux personnages qui se rappelleront les cours pris avec elle. Négative bien sûr, quand elle engloutie bien sûr les vies, les villes et les choses, quand sa montée inexorable noie tous les souvenirs.
Un premier roman qui a donc pris pour moi un tour très inattendu, un livre philosophique, mélancolique, humide et caverneux, qui vous fera réfléchir sur le sens de l’existence, de vos actions et des relations que vous entretenez avec les autres. Une lecture que je recommande à qui se sent l’esprit méditatif et veut découvrir cette culture si différente de la nôtre.
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