"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a d'un côté le colosse unijambiste et alcoo- lique, et tout ce qui va avec : violence conju- gale, comportement irrationnel, tragi-comédie du quotidien, un « gros déglingo », dit sa fille, un vrai punk avant l'heure. Il y a de l'autre le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixellisé de feue son épouse ; mon père, dit sa fille, qu'elle seule semble voir sous les appa- rences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous-Poissy et un monde ancienne- ment rural et ouvrier.
De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce père Janus, colosse fragile à double face. Capharnaüm invraisemblable, caverne d'Ali-Baba, la maison délabrée devient un réseau infini de signes et de souvenirs pour sa fille qui décide de trier méthodiquement ses affaires. Que disent d'un père ces recueils de haïkus, auxquels des feuilles d'érable ou de papier hygiénique font office de marque-page ?
Même elle, sa fille, la narratrice, peine à déceler une cohérence dans ce chaos. Et puis, un jour, comme venue du passé, et parlant d'outre- tombe, une lettre arrive, qui dit toute la vérité sur ce père aimé auquel, malgré la distance sociale, sa fille ressemble tant.
Anne Pauly nous fait vivre le temps qui se trouve entre celui qui s'écoule juste avant la mort de son père puis celui de l'acceptation de son décès. Une façon de revisiter l'histoire de cet homme violent et alcoolique et de voir se nouer, se dénouer les liens avec son frère ainé.
C'est très intéressant, j'avoue avoir aimé la lecture même si je reste un peu sur ma fin avec une écriture un peu trop littérale à mon goût.
Sans constest, cette lecture permet de décrypter et d'exorciser des éléments de sa propre histoire.
Un très joli roman, honnête et sensible, sur la relation complexe de l'autrice à son père, ce père qu'elle découvre sous un nouveau jour à l'occasion de son décès lorsqu'elle se doit de faire le tri des affaires du défunt. Une émouvante déclaration d'amour à son père.
" Je pense seulement
À mes parents
Crépuscule d'automne"
"Mais avant tout, je voulais parler à mon père ".
Un livre émouvant, percutant à l'écriture juste et poétique. Enfin un livre sur l'amour filial, les lecteurs du Prix Livre Inter 2020 ne se sont pas trompés. Merci Anne Pauly
Voici une histoire toute simple comme je les aime, une histoire que l’auteure, Anne Pauly, a puisée dans son vécu : la perte d’un proche.
Elle a su avec sensibilité et sobriété raconter l’annonce d’une mort, celle du père, et avec elle la sidération.
Alors qu’elle doit vider la maison, trier les affaires de son père, elle parle de l’absent et le fait revivre sans pathos, avec une tendresse teintée d’humour. Revoilà le père dans son quotidien banal, dans les plus infimes détails et au travers des personnes qui l’ont côtoyé. Elle découvre ainsi des morceaux de sa vie qui lui avaient échappé.
Ce père, elle n’en fait pas un héros car cet ours misanthrope et alcoolique était violent avec sa mère, ce qui rendait la vie à ses côtés difficile.
Tout le cheminement pour accompagner le malade puis le mort est décrite avec simplicité : des visites à l’hôpital à la visite ultime à la morgue, les pompes funèbres et, enfin, l’inhumation.
C’est en écoutant Céline Dion à la radio que le refrain de sa chanson « Mais avant tout, je voudrais parler à mon père » provoque ses sanglots et le constat qu’enfin, le deuil se réalise avec l’acceptation de l’absence.
Les relations père-fille sont relatées avec une tendresse pudique.
Ce livre intimiste et tendre nous rappelle combien la vie passe vite et nous parle des regrets d’une relation à laquelle la mort a mis fin.
Une lecture émouvante qui peut faire résonance avec son propre vécu.
Un premier roman de l’auteure pour une belle leçon !
À travers ce roman, Anne Pauly cherche à rendre hommage à son père qui vient de mourir.
Un homme a deux facettes. « fin mais gauche, gentil mais brutal, généreux mais autocentré, dévoré par l’anxiété et la timidité. Un touriste de la vie. »
Un père qui a été mauvais avec ses enfants et sa femme. Mais pourtant au fond d’elle, Anne Pauly est persuadée qu’il avait bon fond derrière cette carapace.
Anne va traverser les trois étapes (la mort, l’enterrement et le deuil) avec un bouquet d’émotions magnifiques (colère, amour, joie, soulagement,...)
En rangeant les affaires de son père, les souvenirs vont se succéder. Mais elle découvrira enfin le père qu’elle a passé sa vie à chercher malgré tout. La lettre de Jeanne sera la réponse la plus importante à ses questions.
Un roman écrit simplement et de façon pudique mais qui nous touche doublement avec sa dose d’humour qui apaise les côtés sombres. Une tendresse et une nostalgie très présente. Il y a aucun surplus dans ce roman tout est bon.
Malgré la relation père-fille complexe, les mauvais côtés de son père, elle l’aime.
Mais quels souvenirs garder de la personne après sa mort ? Oublier les mauvais et ne garder les bons ?
En espérant pouvoir lire prochainement un nouveau roman de cette auteure.
Cette lecture m’a rendu nostalgique, m’a rappelé les souvenirs avec mon père
Où sommes nous quand un père embarque vers la mort ? Quand une présence s'éteint que gardons nous et surtout, que jetons nous ? Et ces souvenirs qui affluent et le fou rire qui vous prend sur le banc de l'église en plein enterrement. C'est une histoire sur la tendresse, sur la dureté de la vie, sur l'enfance qui faconne l'adulte, sur l'humain tout entier. Une écriture à la touche d'humour caustique qui nous surprend le sourire aux lèvres malgré la douleur. Un premier roman à cœur ouvert.
Un livre vrai sans temps morts.Une relation père fille évoquée tout au long du livre au plus proche des ressentis de l auteur.
Anne et son frère viennent de perdre leur papa. On comprend rapidement qu’il n’a pas toujours été très sympathique envers leur mère même si eux n’en ont a priori pas souffert. La violence verbale, psychologique a laissé des traces dans le souvenir qu’ils ont de ce père taciturne et handicapé.
Son frère s’entête dans le rejet mais elle cherche à comprendre. Une fois enterré, elle va tenter de combler le vide qu’il a laissé.
Ce livre, c’est avant tout son récit. Anne se plonge dans le rangement des affaires de son père. Elle va se remémorer avec beaucoup de tendresse les moments passés avec ce colosse unijambiste. Car derrière l’alcool et la violence se cachait un être sensible, silencieux, vulnérable et terriblement anxieux. « Sa vraie personnalité, enfin débarrassée des hardes puantes de l’alcool, était ressortie : un contemplatif fin mais gauche, gentil mais brutal, généreux mais autocentré, dévoré par l’anxiété et la timidité, incroyablement empêché. Un touriste de la vie. Contre toute attente le monstre était humain, vulnérable, attachant. »
Ce livre nous raconte les petits riens, les anecdotes, les souvenirs, le tout entre rire et larmes. Le style est parfois rude mais l’émotion, la pudeur et la tendresse l’emporte dans un savant mélange qui m’a ravie.
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