Un premier roman audacieux, à l'écriture âpre et saisissante
Un premier roman frontal, violent et passionné, une ode à la sauvagerie retrouvée « L'intensité est la seule excuse de cette vie éphémère. » Cioran.
Découper les courgettes en cubes réguliers, préparer le poulet du dimanche, sourire, oui, merci, tout va bien : cette vie-là, Claire n'en peut plus, n'en veut plus. Elle, la petite fille autrefois si docile, la jeune femme bien comme il faut, l'avocate toujours irréprochable, toujours discrète, crève de cette vie sans couleurs, sans passion, sans surprise.
Elle voudrait hurler pour faire s'écrouler les murs immaculés de cette maison où rien ne fait plus écho, claquer la porte, sentir son corps désirant, faire enfin naître le feu allumé dix ans plus tôt dans les flammes de la folle création d'un homme : Jackson Pollock.
Dans un premier roman frontal, Charlotte Milandri raconte la sauvagerie retrouvée d'une femme refusant de se contenter de ce que l'on donne, de cette domestication imposée, et nous entraîne, avec passion et violence, dans sa conquête de l'extrême, jusqu'à la brèche. Une ode à nos sauvageries retrouvées.
Un premier roman audacieux, à l'écriture âpre et saisissante
Claire est une à la vie très rangée mais c’est une « intranquille » (comme ceux à qui le livre est dédié), elle veut plaquer mari et enfant pour revivre la transe qu’elle a ressentie il y a une dizaine d’années devant une toile de Jason Pollock, Américain et pionnier de la peinture expressionniste et abstraite.
Elle imagine une existence de rage, de passion et d’absolu, en accord avec les préceptes du peintre : intransigeance, spontanéité, vigueur, couleur, mouvement, énergie…
« Au sol » est un livre au style haché, scandé, parfois sens dessus-dessous, avec des lignes d’un seul mot et des paragraphes en italique ; d’un côté, le style de l’auteure et la violence de l’artiste sont parfaitement raccords ce qui peut enthousiasmer ou lasser, c’est selon ; de l’autre, cela n’aide pas à entrer en empathie avec l’héroïne (enfin… moi, cela ne m’a pas aidée…).
Au final, c’est par cette écriture en état d’urgence que « Au sol » reste en mémoire, un état de sidération et de folie que rendent si bien les derniers chapitres.
Ce livre voyage dans le cadre des #68premièresfois, merci à l’équipe pour cette belle aventure et ses découvertes enthousiasmantes
Claire est avocate depuis plusieurs années. Elle mène une vie rangée auprès de Julien avec qui elle a eu Paul. Chaque jeudi après-midi, elle prend un train au hasard et fait un aller-retour. Cela l'apaise. Elle achète également après chaque audience un tube de gouache qu'elle range dans un tiroir sans l'utiliser. Ces deux rituels ne sont que les signes avant-coureurs d'un trouble plus grave. Alors que son fils a un devoir de peinture à faire, Claire repense à une œuvre de Jackson Pollock. Le souvenir va se transformer en obsession. Et puis un matin, Claire ne peut plus se lever du lit, épuisée de cette vie sans couleurs.
J'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture. Les phrases sont hachurées et aux tournures inversées. Au début cela permet de marquer le tourbillon de la vie de Claire et cette dépression qui peu à peu la ronge jusqu'au point de non retour. Mais au bout d'une trentaine de pages, cette particularité stylistique lasse puis agace. Selon moi cela ne met pas en valeur le fond. J'ai eu l'impression de me battre pour comprendre ce que je lisais. Je reconnais que l'autrice apporte un style d'écriture particulier qui lui est propre et qui sort des sentiers battus.
L'histoire est alambiquée et opaque. Il y a des points qui auraient mérité d'être plus approndi notamment le traumatisme vécu par Claire qui pourrait expliquer son besoin de sauvagerie.
Trop de longueurs ressenties alors que les chapitres sont courts. Les situations sont répétitives. J'ai sombré dans l'ennui tandis que Claire elle tombe dans la folie et l'obsession. L'histoire avance à l'allure d'une tortue sous ecstasy. Les pensées de Claire occupent tout le roman et sont écrites telles quelles, sans filtre mais sans réelle analyse. Il m'a ainsi manqué de la consistance. Je suis certainement passée à côté de ce que l'autrice a voulu exprimer. Néanmoins elle a brillamment réussi à créer une ambiance dérangeante et atypique qui mérite d'être reconnue.
À aucun moment je n'ai éprouvé de l'empathie pour Claire qui est complètement perdue et qui dérive vers la folie. J'ai eu beaucoup de mal à la comprendre.
L'autre personnage du roman est Jackson Pollock. Pour les non spécialistes de l'art, dont je suis, j'ai trouvé que c'était un peu ardu de saisir cet artiste car l'autrice ne donne que des bribes de sa biographie. De plue ne le connaissant pas bien, je n'ai pas pu identifier le tableau qui met en transe Claire. Il a fallu attendre que son nom soit donné à la fin. En cherchant sur Internet et en le visualisant j'ai un peu plus compris le gouffre dans lequel tombe Claire.
Au final je me suis forcée à aller jusqu'au bout du roman. Il ne m'a pas convaincu mais il est indéniable qu'il en ressort quelque chose de spécial et d'original qui plaira sans aucun doute à d'autres lecteurs.
Lu dans le cadre de la sélection des 68premièresfois et une drôle d'impression, impression de connaitre l'auteure. Charlotte Milandri puisqu'elle fait partie des fondatrices de cette belle aventure, de découvertes des premiers et seconds romans.
Son premier roman est bouleversant car il parle d'un sujet délicat. Peut on avoir envie un jour de tout "foutre" en l'air ou tenter de ne pas tomber "au sol".
Claire a une vie normale, banale, tout pour être heureuse : une vie professionnelle, un peu stressante, un mari attentionné, un petit garçon, un peu vivant mais comme tout enfant en bas âge ! Mais Claire n'y arrive plus, elle essaie mais la chute est proche. Elle a choisi cette vie ou la subit elle ?
Elle tombe en pamoison devant une œuvre de Pollock et décide d'en savoir plus sur lui. C'est l'occasion pour l'auteure de nous parler de ce peintre, de sa vie, de ses œuvres. J'ai aimé sa façon d'essayer d'entrer en communion avec lui, à travers sa biographie, ses œuvres.
Ce texte est bouleversant avec des pages terribles (description dans une chambre d'hôpital) mais aussi lumineuses (de belles pages sur un tableau de Pollock, balade le long de la plage).
Un premier roman réussi et qui m'a permis de vouloir en savoir plus sur la vie et les œuvres de Pollock. Il m'a aussi interpellé sur "la charge mentale", un terme un peu trop à la mode peut être.
C'est un sensible portrait d'une jeune femme, qui essaie de se comprendre, de s'assumer, de découvrir ce que l'on désire le plus, faire attention de ne pas flirter avec la folie..
Claire ne supporte plus la routine qu'est devenue sa vie de mère, d'épouse, d'avocate.
« Elle sait que ce n'est pas ça qui lui vrille les tripes, ce pourquoi ses dents ont grincé toute la nuit, au réveil, la mâchoire à débloquer. Parfois, son propre bruit la réveille, le vacarme que ça fait de frotter ce qui ne doit pas l'être. »
Que fait-on lorsque le quotidien ne suffit plus et devient insupportable ? Quand on veut que chaque journée s'enflamme dans de l'intensité ?
« J'imagine la vie comme une faille que l'on tente de remplir. Comme si nous n'étions qu'un vide à combler. On empile les espoirs. On cumule les regrets. On superpose les couches. Et quand on approche le point exact de remplissage, celui duquel on pourrait comme le funambule se redresser et admirer, on continue. Ça dégueule. Quelques gouttes ou des seaux entiers. Ça bouffe les chairs, par l'acide que ça sécrète, de vivre. »
Au sol raconte une bascule vers la folie : son avant quand ça dérape mais ne chute pas, la déflagration liée à une oeuvre de Jackson Pollock, puis l'après, forcément incontrôlable. C'est rare un premier roman qui ne cherche pas être - ne serait-ce qu'un tout petit peu – aimable. Celui-ci ne l'est jamais, jamais. le lecteur est en permanence dans l'inconfort face à l'impudeur revendiquée de Claire :« Si on m'ouvrait, la tête, le coeur, les tripes, on verrait cette toile. Ne cherchez pas ailleurs. Il n'y a pas d'autre vérité. Dépecez-moi et vous verrez. »
J'ai été complètement happée jusqu'à la moitié du roman, complètement dedans, à fond dans les pensées et la révoltede Claire. Puis, lorsque son obsession pour Pollock envahit sa vie et dévore le récit, j'ai décroché, mon regard désormais plus en surplomb. Je l'ai regretté, mais incontestablement, cette lecture marque et mord, et j'aime lorsque la littérature dérange ou impose une héroïne dure qui devient de moins à moins accessible. C'est brutal, en parallèle avec une réflexion sur l'Art et la folie, reliés par un fil ténu qui peut exploser une vie à tout moment.
Charlotte Milandri semble s'être autorisée à écrire, à écrire sans filtre, sans frein, sans souci de ce qu'on pensera d'elle, de ce qu'on projettera d'elle tant on sent que Claire s'est beaucoup elle. Et on ressent l'urgence d'écrire pour dire cette révolte radicale contre la petitesse, le conformisme, l'inaction, la soumission à l'ordinaire, l'accoutumance au confort. Comme si écrire était le dernier recoin de sauvagerie.
La plume, sèche et presque syncopée, est tout aussi jusqu'au boutiste que le propos, phrases courtes et nerveuses, traversée par une colère indomptable et une énergie fracassante qui soufflent, essoufflent aussi, mais toujours palpitent.
« Je veux l'intranquille, le sombre qui se dit, la nuit qui recouvre tout. J'ai eu le courage de mes orages. Je suis. Et vous demeurez. Je danse. Et vous ancrez. Je grandis. Et vous rapetissez.
Ce n'est pas de la folie qu'il faut se méfier, c'est de vous.
De votre soumission à l'ordinaire et de votre accoutumance au confort.
Lapidez-moi.
Ce sont les dangereuses, les libres, les qui aiment quand même qu'on lapide. »
Dans son premier livre, Charlotte Milandri aborde des thèmes profonds liés à la féminité, à la maternité, à la vie en couple, à la passion, au désir, à l'amour, tout en explorant les aspects de la dépression, de la folie et du mal-être.
En général, ces sujets m'intéressent énormément. Je suis particulièrement attirée par les récits qui mettent en lumière les luttes des femmes, leurs questionnements sur la charge mentale, la pression constante qu'elles subissent au quotidien, et leur désir de liberté, de sortir des carcans qui les étouffent.
C'est précisément cet aspect du livre que j'ai apprécié. Certains passages m'ont particulièrement touchée, en voici un exemple :
"T'as la trouille, tu ne vas pas oser. Tu vas retourner border ton fils, faire cuire tes légumes, plaquer un inconnu contre un mur pour te faire croire que tu domines les autres, le monde et ton [modéré]. Arrête de te croire différente, de faire ton intéressante."
Cependant, j'ai été déçue de ne pas parvenir à m'immerger pleinement dans la partie du récit qui explore la passion dévorante de Claire pour un peintre et ses oeuvres.
Je n'ai pas réussi à saisir la profondeur de cette douleur et de ces tourments. Je dois avouer que cela m'a laissé indifférente. C'est vraiment dommage.
En fin de compte, ma lecture de ce livre reste mitigée, bien que l'on puisse clairement ressentir l'engagement de l'autrice dans l'écriture de son roman.
Avocate de formation, Charlotte Milandri est une amoureuse des mots. Pour preuve, elle est la fondatrice de l'association 68 premières fois, association qui met en lumière les premiers romans et leurs auteurs et développe des actions littéraires en milieu carcéral.
Je suis une inconditionnelle du projet associatif des 68 premières fois, lequel m'a permis de découvrir de nouvelles plumes de qualité. C'est donc à travers sa passion et les évènements qu'elle et ses comparses ont pu organiser que j'ai rencontré Charlotte Milandri. Une femme discrète, que l'on devine plus à l'aise derrière les projecteurs que sous leurs feux. Une femme qui, à l'instar de son héroïne, a opéré un virage à 180 degrés puisqu'elle a troqué sa robe d'avocate pour les livres. Au sol est son premier roman.
Ne vous fiez pas aux apparences. Bien que Claire soit à l'abri avec sa vie de famille conventionnelle, un garçonnet craquant et si sage, un mari aimant, un métier qui claque, elle n'en peut plus. Claire suffoque de cette vie où les sans s'empilent. Sans surprise. Sans inattendu. Sans déviation. Sans risque. Sans désir. Sans envie. Elle voudrait être bousculée Claire. Percutée. Oui, percutée. Exactement comme lorsqu'enfant elle a vu pour la première fois cette toile de Jackson Pollock. C'était à l'occasion d'une sortie scolaire au musée. La petite Clara qui visite le Palais la renvoie à cette époque, à ses émotions. Les mêmes qu'elle a ressenti à New York lorsqu'à l'occasion de son voyage de noces, elle a revu cette toile. Claire s'éteint. Elle se meurt. Jusqu'au jour où elle sombre. Elle ne veut que lui. Celui qui mort, lui tord le ventre. Elle veut être sa créature et qu'il soit la sienne. Elle ne veut que cela depuis qu'elle l'a rencontré, depuis qu'elle accumule les tubes de peinture. Plus que tout, elle veut le rejoindre lui et son univers. Alors Claire se laisse partir. Elle accélère la chute. Sombre. Au sol.
Pour un premier roman, Charlotte Milandri a frappé fort. Au sol est un uppercut à l'écriture âpre et saisissante qui coupe le souffle et vous laisse à terre. Ce livre est aussi dérangeant qu'intense comme peut l'être le processus de création artistique. À travers Claire, l'auteure nous (se) rappelle, s'il en était besoin, combien il est urgent de vivre, d'être accompli. Se réaliser tout simplement. Se libérer de ses chaînes, des conventions sociales et être soi. Et s'il faut sombrer pour y parvenir, alors s'engouffrer. Comme Jackson Pollock, flirter avec la folie, mais ne pas se vautrer dedans. Créer son univers. Au sol est un roman audacieux qui devrait ravir tous ceux que les romans insipides ennuient.
Un grand bravo à Charlotte Milandri qui fait une entrée fracassante de l'autre côté.
Ce livre me pose un réel problème. Tout d’abord parce c’est mon tout premier avis officiel. Je n’ai jamais pratiqué cet exercice auparavant aussi, mes remarques seront celles d’un novice en la matière. Ce livre me pose un réel problème, pour un tas d’autres raisons. Charlotte Milandri nous propulse dans sa tête, dans des souffrances, dans des méandres gênants, dérangeants. C’est volontaire de la part de l’auteure et pour le coup c’est plutôt réussi.
Sauf que le lecteur vit la torture du personnage principal, du début à la fin. Page après page on s’attache à Claire, l’héroïne, tout en espérant qu’une bouffée d’oxygène prenne place, le temps d’un répit. Mais la noirceur, l’enfermement vers un détachement total du monde, de la vie, toute cette angoisse tient bon, jusqu’au bout.
Ce livre ne peut laisser indifférent . Pour le coup, l’objectif est atteint. Il y a beaucoup de vécu dans ce récit, c’est criant de vérité que de le souligner. Pour autant le lecteur est pris en otage et il vit l’histoire de l’intérieur et du coup ne peut pas prendre la hauteur nécessaire à l’analyse de la situation, car le lecteur et l’héroïne du roman ne font qu’un.
Charlotte Milandri nous prends au piège de ses démons, et par la force des choses nous ramène à nos propres démons . Le risque pris par l’auteure est grand. Et il faut savoir prendre des risques lorsqu’on écrit, la littérature de complaisance, il n’y a rien de pire ! Alors,
Bravo Charlotte pour ça. Comme je l’ai dit au début, je ne suis pas chroniqueur professionnel. Cependant j’aime creuser l’humain. Les non dits, les non mots, les non verbes . Dans le roman « Au Sol », les mots manquants sont presque plus importants que les mots présents. Encore une fois bravo Charlotte pour cet exercice de style.
Certains maux ne s’écrivent pas avec des mots. Ils s’écrivent avec des souffles, des battements de cœur, des larmes, et surtout des silences. Le livre est rythmé à la cadence de ses personnages , tous en souffrance les uns des autres, à observer le sablier de la vie se vider entre leurs doigts, impuissants.
J’ai bien aimé ce livre pour la prise de risque, pour avoir osé décrire l’absurde, les frustrations, les normes imposées et la lâcheté de l’être humain à faire semblant de tout, tout le temps.
Félicitation pour ce bon premier roman .
Bruno Jourgetoux (auteur)
« Au sol », sombre et implacable, un orage violent, zébré d’éclairs et de turbulences. Le chaos d’une fragile, un roseau qui se courbe sous le vent des aspérités familiales et sociétales .
Ce livre, dès les premières pages est d’une telle force, qu’il ne laisse pas indemne. Écrire ainsi est une gageure.
Charlotte Milandri délivre un premier roman aux touches biographiques. Un rappel pavlovien, Claire est avocate comme Charlotte Milandri dans une autre vie. On ressent une mise en abîme paroxystique.
Une histoire contemporaine dont Carole Fives avec « Tenir jusqu’à l’aube » est gémellaire.
Un récit foudroyant qui nous colle à la peau et rend mal à l’aise par l’authenticité et la beauté du plausible.
Sans pathos, un scénario qui démontre une descente en enfer.
Claire est perdue. Claire est névrosée. Claire est le soleil couchant sur ses désirs de femme réalisée.
Elle a une charge mentale vive, oppressante. Elle aime son jeune fils, mais mal. Elle est un transfert d’incertitudes pour cet enfant. On ressent le gouffre des angoisses. Claire réfute son quotidien. Lasse des contraintes domestiques, des rituels d’une maisonnée qui est tirée au cordeau. Les fuites de son mari, égoïste, lisse, dont on éprouve aucun sentiment pour lui. Elle aime la peinture. La création d’un homme, en l’occurrence Jackson Pollock. L’écriture quasi chirurgicale, au scalpel est le passage obligé pour comprendre cette jeune femme fragile, en quête de ce qu’elle ignore. Ployée sous les affres, elle est sa propre muselière. L’étau se resserre.
« À détourner son regard des yeux tristes de sa mère. À lui faire croire que le ciel est à portée de main. À le gorger de cette odeur d’enfance. Sable. Gravier. Chocolat. À lui fabriquer un présent papier bulle.À tout faire pour qu’il ne se rende pas encore compte qu’il lui manquera des bras autour de lui. Plus tard. »
Claire est glaçante, effacée, mécanique. La folie heurte son front. Elle devient immanquablement le mimétisme des douleurs et des manques. Le Bovarysme est sa chapelle. « Tu deviens méprisante, Claire. À te murer, tu fais ta précieuse ridicule ».
La trame est un lac gelé qui se fissure. La traversée du miroir d’une jeune maman qui a perdu son écharpe dans le vent des soumissions et de ses espoirs les plus intimes. Elle ne sait pas. Elle n’a pas les codes de résistances et des faux-semblants.
« Au sol » à terre, le drap blanc d’un hôpital psychiatrique sur sa conscience.
On garde les mâchoires serrées. On ressent la perte et l’abandon de l’estime de soi. La peinture emblématique, le détournement du réel. Les fantasmes de l’autre rive qui emmurent son corps et son esprit. Claire est le radeau de Géricault.
Profondément humain, féminin, sincère et d’une prouesse qui élève Charlotte Milandri dans le rang des grands écrivains. Ce premier roman est d’une intégrité radicale.
Publié par les majeures Éditions Équateurs.
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Merci beaucoup pour cet avis personnel et sincère, je ne connaissais pas du tout cette écrivaine ni ce roman !