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Un virus inconnu déferle sur la Terre. Plus virulent qu'Ebola, plus mortel que la Grippe Espagnole, plus contagieux que le Covid-19, il plonge le monde entier dans le chaos. Mary, une jeune femme rescapée, tente de survivre à la pandémie en ralliant l'ouest des États-Unis dans l'espoir de trouver une communauté épargnée par la sauvagerie humaine. Faisant face à de multiples mauvaises rencontres, fusillades et attaques d'animaux sauvages, elle n'aura de cesse d'affronter les multiples dangers sur son chemin afin d'atteindre son but...« Au-delà des collines » est une fresque sauvage qui induit une réflexion sur les fondements des sociétés des pays riches et la démesure de notre civilisation. Dans une atmosphère post-apocalyptique, l'histoire est toutefois portée par un vent d'espoir.
j’ai tout de suite été intéressée par cette histoire, qui projette dans le futur, dans un monde ravagé par une pandémie. Je n’avais pas spécialement envie de me plonger dans un monde où il est question de virus, vu ce que l'on vit dans notre propre vie, mais j'ai été intriguée par le résumé et j'avais envie de voir comment l'auteure avait traité le sujet.
Et j’ai trouvé qu'elle avait bien construit son intrigue. Le virus, la pandémie, sont présents tout en étant secondaires et en toile de fond. À cause de la maladie, la vie des gens est perturbée, et on va suivre plus particulièrement une jeune femme, Mary, qui va devoir faire face seule à ce désastre. Elle est médecin, était mariée et mère d'une petite fille avant la pandémie. Ce virus est terrible, se propage très vite, et surtout fait de nombreuses victimes, les gens meurent très vite. Mary va être épargnée, mais pas son mari ni sa fille. Difficile de faire face à tant de douleurs. Mais Mary se relèvera et décidera de quitter son domicile pour rejoindre l'ouest des États-Unis, un peu plus épargné. Le voyage ne va pas se passer sans heurts. Elle fera de mauvaises rencontres, comme on peut s'imaginer dans un monde où règne le chaos. Mais elle rencontrera aussi de bonnes personnes, Jack et Paul, deux hommes qui ont eux aussi tout perdu et vont dans le même sens que Mary. Ils feront route ensemble, et sauveront d'autres personnes. Partie seule, Mary va se retrouver avec des compagnons de route qu'elle apprendra à apprécier.
J’ai beaucoup aimé ce personnage de Mary. Elle déborde de courage, elle est pleine d'empathie et aide tout ceux qui croisent sa route. Je me suis très vote attachée à elle. C’est impossible de ne rien ressentir face à son histoire personnelle, les épreuves qu'elle traverse lorsque sa fille meurt sont terribles et rendent Mary très attachante. J’ai aimé la force qui se dégage d'elle, sa façon qu'elle a de se relever et d'affronter les épreuves. Elle est d'une grande sensibilité. J'aime ce genre de personnages féminins, forts et sensibles à la fois.
Les autres personnages sont eux aussi très intéressants à suivre, et sont tout aussi bien travaillés que Mary. Ils sont denses, ont un passé, un vécu, luttent contre leurs démons, pour leur survie, ils sont très complets.
Évidemment, le contexte est fort présent dans le rythme de vie des personnages. Et il est assez intéressant de voir comment rétrograde l’humain dans ces cas là. La maladie empêche la société de fonctionner normalement, il manque de l'essence, les voitures ne roulent plus. Donc les moyens de déplacement redeviennent anciens, à part quelques motos, les gens ne bougent qu’à pieds, ou à l'aide de chevaux. Et alors, l'ambiance change totalement, j’ai eu bien souvent l'impression d’être propulsée à une autre époque, au temps du far-west. J'oubliais parfois en lisant qu'on était dans le futur, avec les désagréments que rencontraient les personnages, le manque d’électricité, d'eau, etc… On se dit alors que l'humain régresse très vite. Et on l'a vu avec le virus que l'on a connu. J'ai bien aimé cette ambiance, je trouve que l'auteure a pensé à tout, et elle a réussi à rendre ce futur très réel. D'ailleurs, ça fait assez peur, car c’est un futur proche, puisque ça se passe en 2036, seulement 15 ans nous séparent. Et avec ce que l'on vient de vivre avec des confinements à répétition, on se dit que l'on n'a peut-être pas vu le pire. Si vous aimez les ambiances post-apocalyptiques, ce roman va vous plaire.
Et tout cela est mené par une plume très fluide, très précise. Marie Nocenti sait faire la part entre actions, moments plus descriptifs des décors, entre des moments intenses en sentiments et d'autres plus froids et durs. Tout se laisse lire avec beaucoup de facilité. Je suis très vite rentrée dans l'histoire, il faut dire que ce qu’il se 3passe au début est très intense, j’ai été vite prise dedans, et la tension ne faiblit pas tout le long des pages. Ce qui fait que j'ai lu tout cela avec beaucoup d’intérêt, sans jamais m'ennuyer un seul instant. L'attachement aux personnages est fort, pourtant le choix narratif est à la troisième personne du singulier, je suis d’habitude plus sensible à une narration à la première personne, mais je trouve ici le choix judicieux, car il permet de garder une certaine distance avec les émotions et les actions des protagonistes et c’est grandement appréciable, surtout dans un tel roman.
Comme je le disais plus haut, l'histoire est basée sur une pandémie, sur un virus comme nous connaissons. C’est vrai que cela peut rebuter, on n'a pas toujours envie de retrouver sa propre vie dans des romans. Mais j'ai trouvé qu'ici, il était présent sans l’être, il n’apparaît pas à chaque page, le personnage principal ne fait pas qu'en parler. Il est là, il est présent, il est la cause de tout ce qu’il se passe mais il sait en même temps être absent et au second plan. Et alors il est intéressant de voir la psychologie des personnages, de voir leurs réactions face au fléau. J’ai trouvé tout cela bien travaillé. Cette histoire délivre de belles valeurs et des messages sur l’humain, sur sa façon de se comporter dans l’adversité, on retrouve du bon et du moins bon, comme dans notre monde actuel. C’est ça qui frappe aussi quand on lit ce roman, il est criant de vérité, on peut facilement se mettre à la place de Mary, c’est glaçant par moment, mais au moins, c’est un roman qui se vit pleinement. Il est rempli d’espoir, d'amour, familial filial, fraternel.
Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman, pour toutes les choses positives et les sentiments qui s’en dégagent. Ne vous arrêtez pas sur le sujet du virus, c’est comme si vous lisiez un roman se passant pendant une guerre, le contexte est le même et le plus intéressant est de suivre les humains pendant cette période. J'ai beaucoup aimé l'analyse fine de l'auteure.
À noter d’ailleurs que ce roman n'a pas été écrit pendant la covid 19, mais il y a 10 ans après le virus H1N1. C’est assez amusant de voir comme l'auteure a eu un esprit très visionnaire de notre monde futur. Je voulais signaler ce fait, car ce n'est pas un livre écrit pendant la covid 19, comme bon nombre de livres ces derniers temps, c’est aussi pour cela qu’il sort du lot et est très intéressant.
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