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L'ouvrage de l'historien américain Philip Nord, After the Deportation. Memory battles in Postwar France, publié en 2020 à Cambridge University, éclaire d'un jour nouveau l'histoire de la commémoration de la déportation en France, de 1945 à nos jours. Tout d'abord sur le fond : l'auteur, spécialiste de l'histoire politique et culturelle française du XX siècle, révise la lecture dominante qui a été faite de l'histoire de cette mémoire, en vertu de laquelle les Français ont imaginé les déportés comme des victimes antifascistes et patriotiques du régime nazi jusque dans les années 1960 et 1970, lorsqu'une jeune génération a remis en question la complicité française dans l'Holocauste, ainsi que le racisme et le colonialisme français. En conceptualisant la mémoire de la déportation comme un récit polyphonique aux motifs changeants et multiples, où la voix des juifs n'était ni absente ni inaudible, et ce dès l'immédiat après-guerre, il reformule la lecture historiographique dominante d'une libération soudaine de la parole des juifs déportés et des représentations de l'Holocauste (silence-to-voice narration) non pas en demandant pourquoi la mémoire de la déportation juive a été refoulée jusqu'en 1968,mais pourquoi la génération de 1968 a cru découvrir des voix qui étaient en fait là depuis toujours.
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