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Vincent, le petit Frenchy venu soigner son vague à l'âme outre-Atlantique, fait la connaissance, à New York, de Clayton Mississippi, bluesman à mouvance électro dont la notoriété grimpe en flèche, et de Conny, ange blond tout droit sorti des seventies au volant de son van jaune d'oeuf, dans lequel elle vit en mouvement permanent, au gré de ses inspirations. Une solide complicité naît aussitôt entre ces trois êtres à fleur de peau qui promènent le même regard lucide mais toujours plein d'espoir sur le monde et ses turpitudes. Cependant, tandis que Vincent et Conny ébauchent leur histoire d'amour, les aléas de la vie viennent tout bousculer et séparer le trio.
Commence alors pour chacun un road trip à travers les États-Unis autant qu'un cheminement intérieur, au cours duquel, sans le savoir, ils resteront en étroit contact les uns avec les autres grâce à un fil invisible tissé par les rencontres qui jalonneront leur parcours. Alors on se prend à espérer que ce périple parfois labyrinthique les conduise aux retrouvailles et leur permette de faire enfin résonner à l'unisson leur note bleue.
Avec America Blues, Vincent Virgine semble nous convier à un voyage mélancolique, à une ballade jazzy cool rythmée par les standards du genre. Sans doute. Mais à travers les situations auxquelles sont confrontés ses personnages, tous écorchés vifs, il dépeint aussi et surtout, dans un style éblouissant, la violence d'une société impitoyable avec les plus fragiles, dans laquelle on se demande si la vie sépare vraiment toujours ceux qui s'aiment.
Vincent est sous le choc après le décès de son père, et il prend la dimension de la fragilité de la vie. Quand une invitation impromptue pour les Etats-Unis, il fonce alors sur l'occasion de voyager et de profiter...
On traverse ce roman de manière émotionnelle et sensorielle. On n'est pas ici dans la didactique ou l'intentionnel, c'est l'intuitif qui parle. Il faut partir sans se retenir, aller au gré de ses rencontres porté par le vent, pour humer, éprouver chaque instant.
L'ailleurs est grandiose, déconcertant. On vogue à travers la musique, la malbouffe, les clichés, les contradictions. Nos personnages sont bruts, écorchés, leur identité est unique sans être originale. Ils nous offrent un spectacle divertissant, vagabond.
"J'étais du côté fenêtre et je suis reparti avec la contrebasse chaloupée de Ron Carter à travers mon casque, All Blues, un morceau parfait pour se remémorer les êtres qui sont comme des phares scintillant dans les nuits chaudes de New York."
L'écriture est colorée, et par petites touches nous arrime en plein cœur. Conny, Clayton et les autres se matérialisent sous nos yeux par bribes évanescentes. Il est question d'amour, d'espoir et de trajectoires. Tout est intense, fragile, inconséquent. On se sent filer à chaque étape où les hasards se confondent avec les coïncidences. Il y a quelque chose d'immatériel, de fulgurant dans ce scénario bohème.
L'auteur nous offre un voyage erratique aux multiples dimensions, à la conquête d'un temps pourtant insaisissable...
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