"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le coucher de soleil est un classique des cartes postales. Mais pourquoi choisir une scène qui indique un déclin, un achèvement ? Parce que le spectacle émeut. Le soleil teinte le ciel une dernière fois, dans un mélange audacieux de couleurs. Il nous irradie avec ses rayons affaiblis, avant de céder la place à la nuit et à son immensité. Ainsi, la personne souffrant de la maladie d'Alzheimer quitte le monde de l'efficacité, de la rentabilité, de la promptitude, de la maîtrise. Mais elle se rapproche d'autres trésors : le silence, la fragilité, l'abandon confiant, la simplicité. Ce dépouillement imposé pourra enrichir son entourage, qui apprendra peut-être la patience, la persévérance, la générosité, la gratuité. La réalité qui s'impose au malade et à ses proches est celle d'une vie définitivement passée. C'est aussi celle de l'émergence d'une nouvelle vie. Pleine de sens cachés, réservée, plus obscure, cette vie rayonne également, à sa manière. Différente, déstabilisante, elle nous déconcerte et nous remet en question. Elle suscite parfois la déception et la nostalgie, dans son irréversibilité. Elle n'en demeure pas moins belle, marquante, émouvante et décisive. Comme toute vie, en somme. C'est ce que montreront des expériences et des témoignages (1re section), des études plus philosophiques et théologiques (2e section), et des réflexions plus personnelles (3e section et conclusion).
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