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Alfredo Müller, peintre et graveur né à Livourne en 1869 et décédé à Paris en 1939, est européen : son histoire familiale est européenne, son parcours européen en a fait un éternel étranger, ses convictions européennes se sont heurtées aux réflexes identitaires de ses contemporains. Son oeuvre dévoile sa fidélité aux maîtres, sa curiosité insatiable pour les courants nouveaux et son goût de l'expérimentation. Suisse, né en Toscane, émigré à Paris avec sa famille en 1895, il est de retour à Florence en 1913 pour vingt ans. Ceux qui le rencontrent alors sont avides d'histoires parisiennes : c'est Cézanne qui lui a appris à « voir les choses », confesse-t-il. Puisse le visiteur plonger dans le regard de l'artiste, s'émerveiller du regard teinté d'un discret japonisme qu'il porte sur les petites pianistes et sur les actrices de la scène parisienne, des jeux de volumes et de lumières de ses paysages, de ses admirables frises Art Nouveau, de ses histoires de masques, masque de l'Aurore qui oppose l'angoisse à l'insouciance sur la grande nature morte jaune, masque d'Arlequin qui effraie Colombine, de la profondeur intérieure de son Beethoven gravé pour la maison d'édition berlinoise Die Insel en 1898. Les vitrines viennent compléter l'accrochage avec des oeuvres de petite taille, des commentaires et des articles de presse d'époque.
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