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« Ahmed Bouanani, auteur d'une oeuvre littéraire immense et en grande partie inédite, disait n'écrire que pour lui-même et pour quelques amis. À l'entendre, on croirait presque que les quatre livres publiés de son vivant l'ont été contre sa volonté. Le seul ouvrage qu'il tenait explicitement à voir paraître est celui que vous tenez entre les mains.
En 1987, une revue nommée Nejma arbore une quatrième de couverture inhabituelle. Elle annonce que Bouanani cherche éditeur pour son ouvrage de 300 pages sur le cinéma au Maroc. En tant que cinéaste, il avait pu constater la difficulté de produire librement des films à la hauteur de l'enjeu historique qui s'imposait à sa génération : comment, au sortir de la longue nuit coloniale, donner à voir aux Marocains une image juste d'eux-mêmes, sans mépris ni complaisance ? Trente ans après l'Indépendance, il était urgent de faire le point.
Pour Bouanani, écrire ce texte relevait d'une nécessité intime, d'une responsabilité dont il se sentait investi. Personne d'autre n'avait écrit ni, pressentait-il à juste titre, n'allait écrire cette histoire. Le projet demeura, hélas, longtemps empêché. 33 ans plus tard, La Septième Porte paraît enfin, grâce aux efforts conjugués de nombreuses personnes dévouées à l'oeuvre de Bouanani et à la mémoire du cinéma marocain.
La Septième Porte est un texte hybride au souffle prodigieux. C'est un livre d'histoire qui se lit comme un roman d'aventure, le roman haletant d'une naissance semée d'obstacles : la naissance inachevée d'un cinéma national. C'est, mise en récit, la quête enthousiaste et contrariée d'un art qui sache à la fois honorer la mémoire collective et façonner les images d'un avenir partagé. » Omar Berrada
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