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Nous savons par l'intéressé lui-même (Retractationes I 6) que saint Augustin avait, dans la période catéchuménale précédant immédiatement son baptême, rédigé une grammaire latine. Elle faisait partie d'un projet de parcours des arts libéraux, où l'intellectuel séduit par la foi chrétienne se proposait sans doute une relecture des disciplines scolaires à la lumière de sa foi nouvelle. Seul le De Musica en a été conservé, et la Grammaire a été depuis perdue, nous dit-il.Cette grammaire échappée de l'armorium d'Augustin, nous savons que Cassiodore l'a eue sous les yeux, un siècle et demi plus tard, comme il s'en explique dans l'introduction aux Institutions divines et humaines (II 1, 1). Enfin, la tradition manuscrite (un texte primaire et deux copies) présente systématiquement comme de l'évêque d'Hippone une grammaire toutefois dite abrégée dans des termes qui évoquent, seulement, l'allusion de Cassiodore.Un examen attentif de ce petit traité technique révèle d'une part qu'il constitue bien la version réduite d'une grammaire plus détaillée et que, d'autre part, cette dernière a dû être composée à l'usage d'Africains tout au moins de personnes en connaissant les réalités, ainsi que des éléments de vocabulaire punique. Que cet Ars breuiata puisse réellement remonter, en dernier ressort, à saint Augustin, c'est ce qu'indique la présence de certaines expressions, certains mots qui apparaissent ailleurs comme caractéristiques de l'oeuvre d'Augustin. Enfin, les développements conclusifs sur le solécisme et le barbarisme, présentés dans cet ordre, permettent de supposer une réflexion originale sur l'adéquation du langage, réflexion dont on suppose Augustin plus capable qu'un professeur anonyme.L'édition de ce traité, reposant sur un examen à nouveaux frais des manuscrits, introduit un cinquantaine de corrections textuelles par rapport aux deux versions imprimées existantes, et rejoint l'opinion des philosophes contemporains, qui restituent généralement la paternité ultime du texte à Augustin. Elle en fixe la réduction à une époque légèrement postérieure à Cassiodore, dans un scriptorium qui pourrait fort bien être le sien, à Vivarium. Sur le texte donc, comme sur son attribution et son histoire, elle remplace l'édition en usage, établie par Weber en 1861, et reprise littéralement en 2005 dans la section IV Opere attribuite, vol. 36, Enciclopedia, de l'édition systématique en cours Opera omnia di sant'Agostino. Nuova biblioteca agostiniana, Città nuova ed.Emmanuel Bermon, agrégé de philosophie, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est professeur à l'université Bordeaux III-Michel de Montaigne. Il est actuellement est membre junior de l'Institut universitaire de France. Il est spécialiste de la philosophie de saint Augustin.Guillaume Bonnet, agrégé de grammaire, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est professeur de linguistique ancienne à l'université de Bourgogne. Il est actuellement directeur-adjoint pour les lettres de l'ENS. Spécialiste de grammaire latine tardive, il a publié la Grammaire latine de Dosithée (CUF, 2005), et participe au projet de traduction de la Grammaire de Priscien (Vrin, un vol. paru en 2011, un autre sous presse), projet soutenu par le CNL.
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