Du Londres victorien à Haïti en passant par la Corse, 3 romans à gagner
Du Londres victorien à Haïti en passant par la Corse, 3 romans à gagner
J'ai un peu de mal à donner mon sentiment sur " A son image".
Antonia, photographe maintenant de mariages mais avant de guerre, vient de mourir.
Son parrain-oncle pétri de douleur doit célébrer l'office funèbre.
Par ses pensées, il va nous raconter la vie, le destin d'Antonia ; sa difficulté surtout à être heureuse, à faire les bonnes rencontres, à savoir sortir de son cercle familial et amical.
C'est formidablement bien écrit et Antonia est une sorte d'héroïne car elle se rebelle à sa façon.
C'est un pamphlet sur la guerre, le nationalisme (le FLNC en prends pour son grade), l'entre-soi.
Chaque page donne à réfléchir mais malgré tout il y a des longueurs qui m'ont parfois perdue.
La Corse, omniprésente, et la photo, son évolution sur un siècle comme témoin de notre monde, des paillettes à la plus grande noirceur. Voilà les deux grands thèmes du dernier roman de Jérôme Ferrari qu'il aborde lors de l'office funèbre d'Antonia, prononcé par son parrain.
Jeune femme Corse, elle grandit au village, et tout comme son amie Madeleine, leur vie semble toute tracée : la Corse, le village, la famille, des études avortées, et des petits amis nationalistes à qui elles rendront visite en prison au gré des différentes arrestations.
Sauf que très vite, grâce à l'appareil photo que lui a offert son parrain, Antonia envisage le monde sous un autre angle. Réduite à photographier des joueurs de pétanque, elle sort du cadre professionnel (de son journal local) et photographie, pour elle, les conférences de presse des nationalistes, leurs morts, et voit se dessiner les guerres intestines au sein du FLNC.
Une envie d'aller voir ailleurs grandit et contre l'avis de tous, elle décide de partir en Yougoslavie couvrir la guerre qui déchira le pays au début des années 90.
La force des images, celles qui sont publiées, ou pas tellement l'horreur est indicible. Jérôme Ferrari questionne ce rapport à la vie et à la mort que procure la photographie et c'est beau !
Chaque chapitre associe un souvenir rattaché à Antonia, morte dans un accident de voiture en Corse son île natale, dont la messe des funérailles est dirigée par son oncle et parrain bien aimé qui lui a offert un appareil photo quand elle était jeune adolescente ce qui aura éveillé son goût pour le métier de photographe.
L’auteur en faisant parler le souvenir de ceux venus se présenter devant le cercueil, va balayer un éventail de nombreux sujets disparates tous assez sombres mais va faire jouer son texte comme on joue avec un appareil photo, des couleurs, des lumières, des effets de zooms, des grands angles, des contrastes, etc… Jérôme Ferrari est une plume talentueuse.
Antonia va rester soudée à sa famille et à ses amis d’enfance dont elle va épouser un très jeune nationaliste. J. Ferrari nous dévoile la Corse profonde et entre autre la condition des filles et des femmes. Antonia va réussir à aller vivre un an à Nice pour étudier la photo.
De retour sur l’île, premières photos publiées dans un journal local. Antonia découvre son métier avec des petits reportages. Lors des attentats politiques, conflits, crimes de vendettas qui ont lieu sur l’île, elle ne montrera pas toutes les photos qu’elle a prises… Doit-on tout publier, tout montrer ?...
Elle dit à son mari parti pour de très longues années en prison qu’elle ne l’attendra pas. Histoire du FLNC et son évolution vue sous un regard critique mais juste.
Donc, une foule de réflexions offertes en vrac qui nous perdent un peu dans de courts espaces : Le journalisme, le rôle du photo-reporter, les femmes, leur émancipation, le nationalisme corse, etc. Les sujets sont sombres et portent à réfléchir.
C’est aussi un livre d’amour, de fidélité et de liberté, car de jeune fille soumise Antonia se rebellera et à son tour elle saura afficher son mépris aux hommes, ne les aimer que pour leur sexe (sauf qu’elle ne sera pas à l’abri de la cruauté d’une belle rencontre sans devenir…)
Une réflexion sur la guerre et les luttes intestines des nationalistes, l’utilité ou l’inutilité des attentats, les impasses de 1990.
Pour gagner sa vie, elle se reconvertira dans la photo de mariage jusqu’à ce que surviennent évènements de Yougoslavie. En 1991, elle part couvrir les conflits comme un reporter de guerre, free-lance. Par passion du métier mais surtout pour échapper au climat corse devenu délétère.
Alors là… j’ai été sidérée par la lecture car j’avais l’impression de lire « L’air de la guerre » revisité ! Comme on revisite une tarte au citron ! C’est surprenant ! Alors si exercice de style il y a, donnez-moi du Jean Hatzfeld brut, nature et d’origine ! Et si vous voulez lire un vrai bon bouquin sur la vie de reporter de guerre à Sarajevo, lisez Jean Hatzfeld ! A la fin du livre, deux pages de remerciements dont ceux adressés à Jean Hatzfeld (tiens donc !) pour avoir permis à l’auteur de s’orienter dans des territoires inconnus. Bon, alors ils s’y sont mis à deux, les coquins ! Moi j’ai trouvé le terrain vaseux et maintenant je constate qu’en plus il est miné…
D’autre part, j’ai trouvé plombant les longs paragraphes liturgiques non pas que ce soit mal écrit ou inintéressant mais juste ce n’est pas mon goût. (Par contre j’ai bien aimé l’histoire de la vierge noire d’Ajaccio et sa légende. Cela a ravivé des souvenirs.). Il faut dire que la religion et ses légendes sont difficilement dissociables de la Corse et en font une part de son charme avec ses nombreuses petites églises, croix et calvaires parsemés sur toute l’île. Jérôme Ferrari fait tenir son texte le temps d’une messe et d’une longue homélie. Il cherchera à placer dans le rôle du prêtre, parrain bien aimé, celui qui va parler du bien et du mal et du doute.
Dans ce livre, je dois dire que c’est surtout l’écriture de l’écrivain transposée dans l’œil d’un photographe qui m’a bien plu. J’avais l’impression que chaque chapitre se terminait par le déclic de l’obturateur. Photo prise. Douze portraits d’Antonia dans un livre plein d’images faites de paysages, de gens, de visages, de lumière, de souvenirs et d’actualité, saisissantes de réalisme.
Antonia meurt dans un ravin corse. Son parrain est chargé d'officier à ses funérailles. La construction subtile de " A son image "de J. Ferrari suit linéairement les moments successifs de la liturgie. Chacun des 12 chapitres résonne avec la courte existence de son héroïne : son lien quasi-filial avec son parrain, sa carrière décevante de photographe, sa passion malheureuse pour un militant du FNLC et sa volonté de se libérer de l'enfermement réservé aux femmes corses. L'auteur tel un mosaïste brosse un portrait par bribes de son attachant personnage, écartelé entre l'insignifiance de sa vie dans son île et le poids dramatique de sa rencontre avec la guerre civile en ex-Yougoslavie, prenant des photos "qui n'auraient pas dû exister " et d'autres " qui méritaient de disparaître ". Dans un style envoûtant et précis, Ferrari nous interroge sur la légitimité de la représentation de la violence par l'image, sur notre propre fascination du Mal et sur le basculement si rapide des destinées.
C'est le jour des obsèques d'Antonia , décédée dans un accident de voiture et dans l'église sont rassemblés
les membres de la famille, les amis et le prêtre qui officie n'est autre que le parrain de celle-ci.
Comment va t-il pouvoir dire la messe , réciter les prières sans s'écrouler lui aussi sous la douleur. Il sait qu'Antonia ne croyait pas et pourtant .... il prie pour elle.
C'est lui, le parrain qui est à l'origine de la passion de sa filleule, la photo. C'est lui qui lui a offert son premier appareil et c'est grâce à cette passion qu'elle a entrepris tous ces voyages dans les pays en guerre.
Dans l'église, il y a Simon qui dés son plus jeune âge a été amoureux d'Antonia et il revit, pendant la messe et les chants, son parcours de combattant pour la libération de son pays , la Corse et son parcours avec les nationalistes.
Un roman qui nous fait revivre de tristes moments dans les pays en guerre et les attentats qui ont ensanglanté
l'Ile de Beauté.
Original dans son approche de la littérature, captivant par son style et les idées qu'il déploie, Jérôme Ferrari a décidément une source d'inspiration très religieuse… Après le Sermon sur la chute de Rome qui lui avait valu le Prix Goncourt en 2012 puis deux autres romans que je n'ai pas lus, hélas, il nous entraîne dans une messe de funérailles peu ordinaire dans cette Corse qu'il connaît si bien et où il situait aussi le Sermon sur la chute de Rome.
À son image, comme le titre le laisse deviner, traite de la photographie, de son pouvoir et du métier de ceux qui gagnent leur vie en fixant sur pellicule, comme autrefois, ou dans une carte-mémoire aujourd'hui, des instantanés de vie ou de mort…
Antonia, héroïne du roman, a pu se consacrer à sa passion de la photographie et gagner un peu sa vie en travaillant pour un quotidien régional mais ne fait plus que des photos de mariage après une expérience traumatisante en ex-Yougoslavie.
L'auteur ne ménage aucun suspense, nous plongeant d'emblée dans le drame de la mort brutale d'Antonia, sur la route du retour chez elle : « La mort prématurée constitue toujours, et d'autant plus qu'elle est soudaine, un scandale aux redoutables pouvoirs de séduction. »
Intervient alors le personnage le plus important du roman : son parrain, un oncle du côté maternel devenu prêtre et à qui revient la redoutable charge de célébrer la messe servant de trame au récit de la vie d'Antonia.
Pas forcément en ordre chronologique, les souvenirs d'une vie brève mais intense remontent. Cela n'empêche pas les digressions, les références à des photos des guerres coloniales, le pouvoir de la presse mais c'est la Corse qui tient la vedette malgré l'épisode de la guerre civile entre Serbes et Croates.
C'est la période où les morts violentes se succèdent sur l'île de Beauté, des jeunes fauchés par un clan rival à cause de dissensions, de scissions, de différents que plus personne ne comprend. Antonia assiste à tout cela et constate comment son collègue plus expérimenté traite le crime : « Sa longue carrière dans la presse régionale lui ayant permis de développer des talents sans aucun doute innés, le journaliste cultivait désormais l'art de parler pour ne rien dire avec une virtuosité qui touchait au génie. Il combinait magistralement lieux communs, clichés, expressions toutes faites et considérations édifiantes de façon à produire sans coup férir et sur n'importe quel sujet des textes rigoureusement vides. »
Ainsi, dans À son image, Jérôme Ferrari explore tout un monde. D'abord celui de la photographie, celui des correspondants de guerre mais surtout le drame de cette jeunesse corse emportée par le mirage nationaliste. Les visages masqués, les armes en évidence mais surtout les règlements de compte sans fin, abrégeant de vies à peine entamées, d'une jeunesse brisée dans son élan ; morts voulues, programmées, alors que celle d'Antonia reste tellement injuste et révoltante.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
L'histoire se passe en Corse où l'on assiste à l'office funèbre d'Antonia. C'est son oncle et parrain, devenu prêtre, qui le célèbre. Antonia s'est tuée dans un accident de voiture, elle qui aimait avant tout la photographie.
Dans ce roman, Jérôme Ferrari nous parle de ce beau lieu qui unit Antonia avec son parrain mais il nous parle avant tout de l'usage de la photographie et de la mort. Il évoque aussi le nationalisme corse et la violence des guerres modernes.
À son image est un livre bouleversant, d'une très grande profondeur de réflexion sur la guerre. L'écriture de ce roman court et riche sur fond de sacré est belle et élégante.
Le récit s'articule autour de douze chapitres qui marquent la cérémonie religieuse. C'est le côté mystique et religieux sur lequel s'appuie tout le roman qui est, en fait, un huis-clos dans l'église corse où est célébrée cette messe des morts en l'honneur d'Antonia, que je n'ai pas vraiment apprécié.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Je n'ai pas du tout accroché à ma lecture.
Le style d'écriture d'abord, des phrases longues, très longues. Impossible d'en voir la fin. Aucun paragraphe pour respirer. Je me suis sentie oppressée.
L'histoire ensuite. Les images et les souvenirs d'Antonia le jour de son enterrement, la guerre, l'indépendance corse. Je n'ai pas accroché, je n'ai pas été émue.
Ce roman n'était pas fait pour moi.
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