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Au printemps 1986, le monde découvre Tchernobyl. Sous le nuage radioactif qui traverse l'Europe, trois femmes se racontent. Lucie, dans le sud de la France, se demande s'il va passer la frontière et bouleverser sa vie d'adolescente. Ludmila, dans la ville ultramoderne qui jouxte la centrale, veut croire que tout est sous contrôle dans l'invincible URSS. Ioulia, à Kiev, rêve d'indépendance et de son jeune amant français. Un moment crucial pour chacune d'entre elles, un moment crucial de notre Histoire. Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, Lucile Bordes se souvient de la peur, de l'attente et du silence. Dans une langue affûtée et poignante, elle dit aussi l'amour, l'engagement et le sens du sacrifice.
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Dans les coulisses du jury
Visionnez le replay de la soirée de lecture des cinq romans finalistes du Prix Orange du Livre
Le nom du lauréat sera annoncé le 9 juin
Sujet très intéressant
Facile à lire
Après l'intime et bouleversant "Je suis la marquise de Carabas", après l'excellent et dérangeant "Décorama", ce troisième roman vient nous surprendre par une nouvelle voie ouverte dans le chemin de l'auteur.
Qu'avons nous fait (de nos jours) de 1986 et de la catastrophe de Tchernobyl ? Que reste il comme souvenirs ? Qui étions nous à l'époque et que sommes nous devenus ? Avons nous été "transformés" ? Révélation brutale et manipulation de masse cette année là, et depuis ?
Le récit mêle trois voix : Lucie adolescente française qui perçoit la fin du monde ce jour là, Ludmila dont le mari sera en première ligne et Ioulia femme blessée dont l'époux ira au sacrifice comme en offrande biblique.
Bien sur, il en va de ce roman, comme tout oeuvre qui touche au sensible, fait appel au sentiment, certaines pages viennent vous frapper plus que d'autres (mais chez un autre lecteur il en sera différemment, nous ne pleurons pas tous pour les mêmes films), alors oui, alors, j'avoue que le personnage de Ludmila m'a profondément ému. Plus que les deux autres. Question de sensibilité.
Pour Lucie, c'est une adolescente qui découvre la vie, le monde, fait l'expérience de l'amour, de la fin d'une époque, celle des chantiers navals de La Ciotat, des parents qui sentent que leur monde titube, alors la fin du monde globalisée et venant d'un nuage toxique n'est pas l'actualité familiale.
Pour Ioulia, qui sent que sa vie bascule entre deux hommes, que la tourmente se situe au coeur de son existence, la catastrophe n'est que le liant qui la projettera sur une nouvelle existence.
Mais pour Ludmila, c'est le bonheur qui s'écroule, c'est bien là la fin de son monde et la fin du monde qui se confrontent et explosent , c'est sa voix qui porte le livre, c'est encore sa voix qui refusera à la mort de gagner le combat, sa voix qui tiendra les ténèbres dans les coins.
Ce roman est d'une sensibilité à peine suggérée mais si réelle, par le talent de l'auteur, par touches subtiles, par gouttes de souvenirs distillées, on perçoit le coeur qui bat des ces trois femmes. Tout est dans le style, dans l'indicible, dans l'évocation (le repas dominical de la jeune Lucie, avec ses grands-parents, j'avais l'impression de revoir ma grand-mère et les croutons au jus des petits oiseaux, un souvenir que j'avais oublié qui remonte comme une bulle).
C'est de cette magie de l'écriture, c'est l'approche du presque non-dit (la frontière est très tenue entre l'écrit et l'évocation du sentiment), quand Ludmila continue à "parler dans sa tête, il n'était pas question qu'elle s'interrompe, personne ne l'interromprait jamais" C'est là, au coeur de ces quelques lignes que le roman s'éclaire, ces trois femmes, personne, jamais ne pourra plus les interrompre après cette année 86, blanche ....
Avril 1986. Lucie a 15 ans, elle vit dans le sud de la France. Elle raconte ses peurs d’adolescente, entre le chômage de son père et la probable avancée du nuage radioactif de Tchernobyl, elle imagine sa propre mort.
Ludmila mène une vie aisée à Pripyat. La ville flambant neuve vit de l’activité de la centrale voisine. Mais quand un incendie s’y déclare, c’est toute sa vie qui s’en trouve bouleversée. Entre incrédulité, croyance indéfectible en la grandeur de son pays, puis évacuation et finalement veillée de son mari irradié, pour les 15 jours de vie qui lui restent, elle raconte la décadence d’un état, la présence mortifère et les rêves envolés.
Ioulia quant à elle vit à Kiev. En visite chez ses amis Ludmila et Vassyl, elle assiste à l’incendie de la centrale et quitte dès que possible cette ville, pour retrouver la sécurité de son foyer. Mais la catastrophe nucléaire fait également fuir son jeune amant français, rapatriée avec les autres étrangers, marquant un tournant dans sa vie faite de rêves et de promesses, non tenues. Elle ne peut se résoudre à retrouver son mari russe, lui annonce son infidélité. Il part alors « nettoyer » la zone sinistrée, noyant son chagrin dans le travail et le sacrifice.
Lucile Bordes nous offre trois jolis portraits croisés. Si Ioulia et Ludmila se connaissent, Lucie n’est reliée à elles que par sa fascination morbide pour la catastrophe nucléaire, qui met à mal son optimisme, et son éducation communiste. Toutes trois ont cependant en commun de vivre un moment fort, voire crucial, de leur existence.
Ce roman écrit avec beaucoup de sensibilité nous fait réfléchir sur la tragédie bien sûr, mais aussi sur ce qui fait le sel de nos vies, nos peurs et nos espoirs.
Une jolie découverte.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2016/12/03/86-annee-blanche-de-lucile-bordes/
Chacun d’entre nous ne se rappelle peut-être pas comment il a appris la nouvelle, quel a été sa réaction au moment de la catastrophe.
Lucile Bordes, donne la parole à trois femmes, chacune d'entre elle a vécu cet événement avec émotion, elle nous les raconte. En leur donnant la parole, elles expriment leurs choix, amours et sacrifices.
Nous sommes plongés le temps de la lecture en plein cœur du drame. Ce sont trois femmes de caractère, attachantes, parfois troublantes. Nous partageons leurs moments de vie, réflexions, visions du drame.
Lucie 15 ans, la fille du sud, amoureuse, qui construit avec son petit frère un abri antiatomique en Lego , elle attend l'arrivé du nuage et observe la descente aux enfers de son père, licencié des chantiers navals.
Ludmilla, qui regarde fascinée, de manière inconsciente les aurores boréales provoquées par l'incendie de la centrale nucléaire, évacuée vers Moscou elle comprendra qu'elle ne reviendra jamais. Elle accompagnera dans la mort son mari ingénieur irradié.
Ioulia, dont le mari deviendra liquidateur. Femme d'un sacrifié pour la patrie, pour la nation, par sens du devoir.
30 ans après, ce livre mémoire est touchant, fort, aux personnages attachants et touchés au plus profond de leur chair , un livre contre l’oubli. Un roman réaliste et émouvant .
Un livre voyageur prêté par Leiloona de Bricabook : "Un roman essentiel, un memorandum, un linceul pour ces hommes enterrés dans des cercueils de plomb."
J'ai découvert ce livre grâce à lecteur.com. J'avais envie de lire ce livre car au moment de la catastrophe j'avais 8 ans et en gardait de vagues souvenirs. Tout ce que je savais sur le sujet, je l'avais appris lors des différents reportages télévisés au fil des années.
J'ai été très déçue par ce livre. Pour moi le récit de Lucie jeune varoise est obsolète. Elle nous raconte le combat de son père, syndicaliste qui se bat pour la survie des chantiers navals, ses sorties en famille, son premier amour mais seulement quelques allusions au nuage toxique. Celui de Ludmila est un peu plus poignant car son mari succombera d'irradiation quelques jours après la catastrophe. Elle nous raconte l'évacuation de la ville, les colmatages d'urgence de la centrale.
Je n'ai pas aimé le style de Lucile Bordes et ne suis pas tentée de lire ses autres romans. J'espère que celui de Svetlana Aliexievith me touchera plus.
En cette année anniversaire des 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl, j'ai eu envie de lire un récit sur ce drame. La parution de 86, année blanche, sélectionné pour le prix orange du livre, est tombé à point.
Lucile Bordes nous parle de trois femmes pendant les 15 jours qui suivent l'explosion, une française et deux ukrainiennes. Chacune essaye de comprendre la catastrophe
Lucile Bordes a choisi de parler du silence autour de cet évènement.
Lucie, une jeune fille de 15 ans, vit dans le sud de la France. Quand elle entend parler à la télévision de ce qui est d'abord nommé accident grave avant d'être appelé catastrophe, elle a la sensation de vivre la fin du monde, elle guette le nuage, pensant être frappée d'une mort foudroyante, essaye de rassurer son petit frère en l'aidant à construire un abri anti-atomique en légo. A cette période, le père de Lucie, employé sur les chantiers navals et délégué syndical très engagé, vit une période très difficile avec la fermeture des chantiers navals qui devient inévitable.
Lucile Bordes avait 15 ans en 1986 et vivait dans le sud de la France, elle a certainement mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Lucie.
Ludmila, vit à Prypiat, une ville nouvelle qui jouxte la centrale. Son mari est ingénieur sur le site.
Au lendemain de l'accident, inconscients du danger, ils admirent avec des amis l'aurore boréale provoquée par l'incendie au dessus de la centrale mais son mari est appelé le lendemain, il devient un liquidateur.
Ludmila est évacuée, elle part à Moscou avec sa fille chez ses parents emportant des affaires pour 2 jours. Peu à peu elle va comprendre qu'elle ne reviendra jamais chez elle. Elle va retrouver son mari à l'hôpital de Moscou atteint du mal des rayons qui ne lui laisse que 14 jours à vivre.
Oulia vit à Kiev, à 130 kms du drame. Elle hésite à partir ou rester alors que les autorités affirment qu'il n'y a pas de danger mais demandent aux parents d'éloigner leurs enfants et que les trains sont chaque jour un peu plus bondés...
Pendant ce temps, la vie continue à Kiev avec la célébration du 1er mai et une course cycliste internationale pour la paix ... C'est surréaliste.
Le silence traverse tous les chapitres : le silence des médias français, celui des médias russes, celui des gens évacués, celui qui règne dans les rues de Kiev vidées par un couvre-feu implicite, celui dans lequel s'enferme le père de Lucie, celui qui règne sur les chantiers navals et dans la maison de Lucie pendant que son père déprimé dort toute la journée.
Je n'ai pas vu l'intérêt de l'histoire d'Oulia pour qui cette période correspond à la fin de son couple, son histoire n'apporte rien à l'ensemble du récit selon moi.
J'ai aimé l'angle du silence choisi par l'auteur pour relater la fin de la vie d'avant de ces trois femmes dans ce court roman où leurs histoires alternent.
Lucile Bordes a su mettre en écho la fin d'une utopie pour les ukrainiens, fiers de leur pays, et la fin de l'utopie du père de Lucie, un syndicaliste engagé qui se sent liquidé.
Un livre qui ne manque pas d'intérêt mais qui est loin d'atteindre la force de La supplication, chroniques du monde après l'apocalypse de Svetlana Alexievitch, un livre construit sur les témoignages des victimes de Tchernobyl.
https://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/07/86-annee-blanche-de-lucile-bordes.html
Roman vif et évocateur. Flashback 30 ans en arrière... Des histoires courtes vues par 3 femmes que l'on accompagne dans leur quotidien. 3 vies, 3 manières d'aborder cette catastrophe nucléaire.
Passionnant et magnifiquement écrit.
Merci <3
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/05/18/33820894.html
Avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl explose, libérant un nuage radioactif qui traverse toute l'Europe.
Trois femmes racontent ce qu'elles ont vécu durant cette période. On suit tout d'abord Lucie qui est lycéenne dans le sud de la France. Elle se demande si le nuage va passer la frontière et se décide à vouloir vivre sa vie pleinement avant une mort éventuelle. On suit également Ludmila qui vit à Pripiat, la ville de la centrale nucléaire. Elle veut croire que tout va pour le mieux mais est vite confrontée au sort tragique de son mari qui est l'un des liquidateurs. Enfin, nous suivons Ioulia qui vit à Kiev. Elle ne mène pas la vie qu'elle rêve et elle croit pouvoir lui donner du piment avec un jeune amant français. Cette catastrophe va sceller leur destin rapidement et irrémédiablement.
Au moment où la catastrophe « fête » ses trente ans, il est intéressant d'avoir un roman qui en parle car on a tendance à oublier à quel point cette catastrophe pose à la fois la question de l'enjeu nucléaire et de ses risques mais également la question de l'enjeu politique avec tous ces non-dits, mensonges autour de l'événement. Si l'URSS a volontairement caché les dangers car il en allait de son image déjà fortement écornée à cette époque, que dire de la France et de son nuage qui n'aurait pas traversé le Rhin ? Ces comportements inadmissibles ont causé de lourdes pertes avec en première ligne les fameux liquidateurs intervenus à la centrale pendant la catastrophe sans aucune protection. Je me demande comment un tel événement aurait été vécu aujourd'hui à l'heure de la communication à outrance.
J'ai pris plaisir à suivre ces destins de femmes même si j'avoue avoir été moins touchée par la jeune Lucie en France car elle n'était pas au cœur des événements.
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