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Partant des concepts de « dialectique » et de « fétichisme », Raphaël Pirenne analyse la continuité structurale dans l'oeuvre d'Alberto Giacometti, au-delà de la supposée fracture entre sa période surréaliste et son retour à la figuration.
Après son éviction du surréalisme au milieu des années 1930, Alberto Giacometti aurait, par son retour à la figuration, abandonné ce qui faisait pour certains toute la force et l'originalité de son travail. Pourtant, au-delà d'une discontinuité formelle évidente, il apparaît qu'une certaine permanence de logiques de faire et de rapports au réel permet d'apercevoir une continuité structurale entre la période surréaliste et son après. Partant des concepts de « dialectique » et de « fétichisme », il s'agit ici de construire un ensemble de points d'articulations entre les logiques de production, les systèmes conceptuels et les effets plastiques, par-delà cette supposée fracture. En s'aidant du concept de « dialectique négative » forgé par le philosophe allemand Theodor W. Adorno, il s'agirait également de mettre en évidence la présence latente d'une force critique dans le travail de Giacometti redevable d'un contexte idéologique et politique plus large. Cette force pourrait être envisagée comme un fétichisme à l'oeuvre, en ce que le faire et le geste de l'artiste tentent à chaque reprise d'instaurer un rapport renouvelé au réel et à l'autre.
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