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« Il y a dans les afflictions diverses sortes d'hypocrisie. Dans l'une, sous prétexte de pleurer la perte d'une personne qui nous est chère, nous nous pleurons nous-mêmes ; nous regrettons la bonne opinion qu'il avait de nous ; nous pleurons la diminution de notre bien, de notre plaisir, de notre considération. Ainsi les morts ont l'honneur des larmes qui ne coulent que pour les vivants... Il y a encore une autre espèce de larmes qui n'ont que de petites sources qui coulent et se tarissent facilement : on pleure pour avoir la réputation d'être tendre, on pleure pour être plaint, on pleure pour être pleuré ; enfin on pleure pour éviter la honte de ne pleurer pas. »
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C’est dans le salon de Madeleine de Sablé – où a été lancé le genre littéraire des maximes –, que La Rochefoucauld a eu l’idée de composer les siennes. Dirigé par Madeleine de Sablé et entouré par Jacques Esprit, la princesse de Guéméné, la duchesse de Schomberg, la comtesse de Maure ou Eléonore de Rohan, les maximes étaient discutées, décortiquées, remaniées. Les modifications apportées à l’édition de 1665 – la cinquième édition, la dernière revue par l’auteur, datant de 1678, contient cinq cent quatre maximes –, doivent beaucoup aux joutes verbales de ses influents amis.
La maxime se lit, se relit et se médite. Par définition, elle est lapidaire. Les mots sont pesés, l’assertion doit susciter l’étonnement ou la réflexion du lecteur. Elle se présente souvent sous forme de paradoxe, niant l’opinion commune : « La clémence des princes n’est souvent qu’une politique pour gagner l’affection des peuples ». Une maxime se caractérise également par sa « pointe », c’est-à-dire sa chute. Qu’il s’agisse d’un effet de surprise ou d’un grand éclat de rire, celle-ci a pour but de toujours susciter l’intérêt du lecteur et de l’inciter à réfléchir. La Rochefoucauld a choisi de les présenter dans un savant désordre : les maximes sont numérotées, de 1 à 504, et des séries de maximes traitant du même thème – amour-propre, fausses vertus ou intérêt par exemple – se succèdent, certaines se faisant écho l’une l’autre.
Courtes, précises, finement ciselées, ces maximes sont l’occasion d’analyser le comportement humain dans ce qu’il a de plus noir : bassesse, mensonge, hypocrisie, bigoterie…, mais aussi de méditer sur des sujets très différents : « Quand on ne trouve pas son repos en soi-même, il est inutile de le chercher ailleurs. » ou « Il est du véritable amour comme de l’apparition des esprits : tout le monde en parle, mais peu de gens en ont vus. »
Plus de trois siècles après sa mort, les « Maximes » de La Rochefoucauld demeurent toujours d’actualité.
Succulent !
en paralèlle avec les pensées de Pascal, ces maximes visent la réflexion personnelle sur l'homme, la mort, l'amour... Une remise en question s'impose
Où se trouve la première partie? Il n'y a que la deuxième partie qui figure sur votre livre en ligne!
l'école de la vie, très interessant.
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