"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lors du déménagement de son père, Camilla reçoit une carton dans lesquels elle retrouvera les traces de son enfance et notamment une photo avec sa véritable mère. Camilla, née en Corée d'une mère adolescente, a été adoptée très jeune par un couple d'américains. elle décide donc de partir à la recherche de sa mère biologique et de comprendre qui elle est.
Ce roman est divisé en trois parties où se mêlent le présent au passé, la réalité à l'imaginaire. Il nous montre par ailleurs les différences de perception que l'on peut avoir sur les événements en fonction du lieu de vie, du vécu.
Je me suis égarée dans ce roman, j'ai eu un peu de mal à savoir qui était qui et où j'étais et à quel moment de l'histoire je me trouvais et surtout quels liens tous les personnages avaient avec Camilla. La première partie était claire avec la quête de Camilla, c'est après que je me suis perdue.
L'écriture asiatique est différente déjà de par sa lenteur, de par sa pléthore de description que ce soit de la nature, des sentiments ou de ce qui se passe. J'ai aimé ce style car cela m'a permis de découvrir qu'on pouvait prendre du temps à la lecture et se délecter des sensations dégagées. Je pense que je le relirai pour en extraire ce que je n'ai pas saisi à cette première lecture.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/09/si-le-role-de-la-mer-est-de-faire-des-vagues-yeon-su-kim.html
Camilla est née en 1987 en Corée (à Jinnam) mais elle a été adoptée par Anne et Eric Portman et a été élevée à Richmond, aux États-Unis. Après la mort de sa mère adoptive, avec qui elle avait une relation fusionnelle, Camilla ne parvient pas à pardonner à Eric de refaire aussi rapidement sa vie avec une autre femme et s’éloigne de lui. Ce dernier va lui envoyer six énormes carton contenant tous ses souvenirs d’enfance. Yuichi, le petit ami péruvien de Camilla va la décider à ouvrir lesdits cartons en sa compagnie, y cherchant les traces de ses origines.
Camilla trouvera ainsi des indices qui lui permettront de se tourner vers ce pays inconnu, lieu du mystère de sa naissance. Elle réalisera enfin quelle fut la souffrance de sa mère biologique qui n’était alors qu’une adolescente incapable d’assumer sa grossesse. Pas facile de faire parler les gens dans un pays où ce qui n’est pas “politiquement correct” demeure avant tout une grande honte …
Un joli récit plutôt touchant, néanmoins - et je ne saurais dire exactement pourquoi - je suis restée sur le bord de la route … J’en attendais probablement trop (une fois de plus). Bref, la magie n’était pas au rendez-vous … Une belle écriture toutefois
Le jour même où il a croisé son regard, Gwangsu a aimé Sonyong. C'était il y a treize ans et il n'en revient toujours pas de la voir à son bras, en robe blanche, mariée rayonnante et heureuse. Pourtant, un grain de sable vient enrayé le déroulement de cette journée parfaite. Ou plutôt une tige d'orchidée phalaenopsis. Alors que, suivant la tradition, Sonyong lance son bouquet, son nouveau mari remarque une tige brisée. Est-ce là un mauvais présage ? le signe que ce mariage n'est pas fait pour durer ? Qu'il est aussi fragile que cette tige brisée ? le doute s'insinue, la jalousie creuse la tombe de sa tranquillité d'esprit. Sonyong l'aime-t-elle ou est-elle toujours amoureuse de Jinu ? Jinu qui plaît aux femmes, qui se targue d'être écrivain, Jinu que Sonyong aimait au temps de leurs études. Au côté de sa femme, inconsciente de ses tourments, Gwangsu subit les affres de la jalousie, analyse chaque mot, chaque geste, interprète tous les signes.
Prenant comme prétexte la descente aux enfers d'un homme jaloux, Yeonsu Kim se livre à une réflexion sur le sentiment amoureux et son corrolaire, la jalousie. Si l'amour est universel, qu'en est-il en Corée du Sud, plus précisément pour cette génération de trentenaires qui ont connu les manifestations étudiantes contre la dictature ? Perdus entre l'amour de la patrie et l'amour tout court, ils se débattent dans une société à la fois moderne et très traditionnelle. Gwangsu a raison, sa femme était très éprise de Jinu mais celui-ci était incapable de s'engager avec elle, de lui offrir même l'exclusivité. Or, une jeune fille coréenne ne conçoit une relation que dans la perspective d'un mariage, de préférence avant trente ans. Jinu, lui, est un homme désinvolte, imbu de lui-même, un peu immature. Sonyong ne l'intéresse que dans la mesure où elle est mariée. Devenue inaccessible, elle attise sa convoitise, comme un caprice. Car, ce célibataire endurci et séducteur impénitent, exècre l'institution du mariage qu'il considère comme une invention du capitalisme créée pour faire travailler les masses laborieuses. Gwansu, quant à lui, perd toute lucidité et toute confiance en sa femme et en son ami de toujours. Il boit, il vocifère, il cogite, il est rongé par une jalousie qui emporte tout sur son passage.
Bien loin du triangle amoureux classique ou de la comédie de moeurs, Yeonsu Kim parle de l'amour, du couple, du désir, du bonheur, de la vie. le ton est doux-amer, mélancolique mais sait aussi être drôle, cynique, plus léger. Une belle découverte.
« Tout a commencé, pensait Gwangsu, à cause d’une orchidée phalaenopsis. »
Revenons quatre mois en arrière. Gwangsu épouse celle qu’il aime depuis les bancs du lycée, Sonyong. Bouquet classique avec orchidées, lancement du bouquet en direction d’une demoiselle d’honneur. C’est à ce moment que le jeune marié s’aperçoit qu’une fleur est cassée et qu’elle tourne la tête vers Jinu… Mauvais présage ? C’est ce qu’il pense. La jalousie va creuser son sillon.
Le jour du mariage, juste avant que, conformément à la tradition, Sonyong lance le bouquet à sa demoiselle d’honneur, Gwangsu remarque que la tige d’une orchidée est cassée. Là, patatras, « Gwangsu s’était mis dans la tête que quelque chose ne tournait pas rond dans a cérémonie de ce mariage ». Mauvais présage ? Plus le jeune marié tourne cette image dans sa tête, plus cela lui semble devenir catastrophique.
Au fait, parlons de Jinu. C’est le meilleur ami de Gwangsu, romancier, sûr de sa prestance, butinant de fille en fille, de femme en femme sans s’attacher. Il fut, d’ailleurs, le petit ami de la jeune mariée.
La jalousie, le doute s’immiscent dans l’esprit du jeune marié. Sonyong ne serait-elle pas encore éprise de Jinu ? Tout au long du livre KIM Yeonsu dissèque ce sentiment de jalousie, d’autant que Jinu semble vouloir s’attacher à Sonyong qui lui échappe de par son mariage avec son meilleur ami. Leur amitié résistera-t-elle à cette tornade de jalousie. Gwangsu saura t-il répondre à cette affirmation « Dire je t’aime, cela signifie qu’on a compris qui on est. Cela veut dire qu’avant d’aimer l’autre, on s’aime d’abord soi-même ». Pas certaine d’être entièrement d’accord avec cela. Peut-être l’amour nous conduit-il à ce connaître et s’aimer soi-même.
L’amour, la jalousie, des sujets éternels que l’auteur dissèque au scalpel sans épargner personne, avec quelques pointes de sel d’humour caustique et un brin de sucre de poésie (asiatique ?).
Un livre qui ne se lit pas d’une traite, que j’ai pris plaisir à déguster. J’y ai trouvé presque la continuité de la vie d’homme entamée avec « L’étoile du chien qui attend sont repas », une société coréenne qui hésite entre la vie communautaire (et non en communauté) et la primauté du je.
« Ce qu’il faut accuser, c’est l’amour avec un grand A, celui que les gens de la génération de Jinu ont porté à leur patrie, amour d’ailleurs toujours vivace. »
Fi des couvertures orange des Editions Serge Safran. Pourquoi ? C’est une question que j’ai posée à Serge Safran. Voici sa réponse
« En fait pour les couvertures il s’agit d’une évolution de la charte graphique suite aux réactions (surtout) des libraires.
On peut penser avec eux que les livres se vendent mieux avec une couverture a priori plus attractive.
Cela se discute car c’est le contenu qui prime, bien entendu, mais ce sont eux qui vendent et savent que la majorité des gens achètent d’abord d’après la couverture. »
Vous avez raison, c’est le contenu qui prime et les nouvelles couvertures ont ce brin d’élégance qui me sied.
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