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Ce roman graphique, outre ses très beaux dessins, nous confie en voix off les correspondances épistolaires de Vincent van Gogh à son frère Theo et sa belle-sœur Jo. L’artiste, très en souffrance, n’avait de cesse que de multiplier ses tableaux sur la nature et les scènes villageoises. Il peignait, il peignait…74 tableaux en 70 jours !
Ce séjour à Auvers-sur-Oise est une reconnaissance du génie du peintre et un témoignage de sa lutte contre ses démons intérieurs que Samuel van der Veen saisit en croquant. En effet le talent de ce jeune auteur permet de mettre en évidence la détresse de Van Gogh. Son choix de page pleine parfois toute noire et l’omniprésence des corbeaux captent le lecteur. L’économie de texte et de dialogue rajoutent au tragique de la situation et de la fin vie de ce grand peintre.
Le roman graphique est toujours un mode d’écriture intéressant pour faire savoir, faire connaitre, pour appréhender de façon différente un thème, une biographie, un roman. Van Gogh, le dernier tableau ne déroge pas à cette idée.
Roman graphique à découvrir...
Tout le monde connait la vie misérable et le destin tragique du peintre Vincent van Gogh qui ne vendit presque aucun tableau de son vivant et ne put survivre que d’une pension envoyée par son frère Théo. Si l’on en croit Wooter van der Veen, tout ceci ne serait qu’une légende urbaine, un travestissement de la vérité pour faire conformer une existence bourgeoise et intéressée à celle d’un peintre maudit et incompris. En effet, Vincent débuta comme marchand d’art (Théo le suivit sur cette voie), puis tenta de devenir pasteur protestant. Il ne fut qu’un temps évangélisateur avant de devenir l’artiste peintre qu’on connait. La pension versée était loin d’être modeste puisqu’elle représentait plus du double du salaire d’un receveur des postes. Son œuvre ne fut pas rejetée du tout, elle fut même appréciée à sa juste valeur de son vivant. Et peu de temps après la mort des deux frères, Johanna Bonger, la veuve de Théo, commença à vendre à très bons prix, les premiers tableaux de son beau-frère. Et déjà en 1910, la valeur de l’ensemble de l'œuvre de Van Gogh pouvait être estimée à 10 millions de francs. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires de la société Van Gogh frères se compte en milliards d’euros !
« Le capital de Van Gogh » est un essai assez décoiffant qui remet en question pas mal d’idées reçues sur la vie et l’œuvre d’un des peintres les plus célèbres du monde. L’auteur étant secrétaire général et directeur scientifique de l’Institut Van Gogh, il est difficile pour le lecteur de ne pas accorder quelque crédit à cette thèse pour le moins surprenante. Van der Veen remet tout en question, sa pauvreté (il le considère plutôt comme un « panier percé »), son statut d’artiste maudit et même son suicide qui n’aurait été qu’une sorte de mise en scène pour parfaire l’image générale, à moins que ce ne fut un accident voire un meurtre. Sur ce point particulier, l’auteur se contente d’ailleurs de semer le trouble sans rien étayer sérieusement. C’est d’ailleurs l’impression générale que laisse la lecture de ce texte amusant qui se perd parfois dans quelques digressions philosophiques ou sociologiques sur les poses universitaires, l’art contemporain et les prébendes y afférant. La citation en exergue ne fait d’ailleurs que renforcer cette impression : « À l’exception de ce qui est vrai, tout ce qui suit est rigoureusement faux. »
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