"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai beaucoup apprécié l'écoute de ce roman même si, n'ayant que de très vagues notions d'échec, certains passages tactiques ou techniques m'ont un petits peu perdue.
L'ambiance des années 60 aux États-Unis est fidèlement retranscrite par Walter Tevis et m'a agréablement fait voyager dans le temps.
Beth Harmon, génie des échecs, peut par certains côtés être antipathique (pas très humble et plutôt froide la demoiselle) mais on fini tout de même par s'attacher à son personnage plus fragile qu'il n'y parait. Il faut dire que ses débuts dans la vie sont chaotiques. Elevée dans un orphelinat après la mort de ses parents, elle y découvre les échecs mais aussi les drogues auxquelles elle deviendra accro.
L'Histoire d'une ascension due au talent mais aussi à beaucoup de travail.
À lire, passionnant.
Paru en 1980, « L’oiseau d’Amérique », avec pour titre original « L’oiseau moqueur », est un roman d’anticipation dystopique, d’une vision pour le moins sombre sur notre avenir, tel que d’autres titres comme notamment : 1984, Le meilleur des mondes, Nous autres...
Et comme pour tous ces romans, une mainmise d’un État unique qui exerce un contrôle absolu sur toutes les activités humaines, avec comme leitmotiv commun, le bonheur de la société par l’annihilation de l’individu en tant que tel, au profit d’un collectif sociétal. Bref, comme tout état totalitaire, et le biais d’un ukase, s’octroie le droit de sacrifier les libertés individuelles pour autoriser – soi-disant – l’accès au bonheur collectif.
XXVe siècle, l’humanité ne réalise plus rien, car les robots remplacent les humains dans tous les compartiments de la vie : en matière de gouvernement, d’éducation, de médecine, de législation, de fabrication, etc... Livré à la solitude, sans activité spécifique, ne reste donc que l’oisiveté. Avec l’aide de pilules, destiné à endormir les cerveaux et à endiguer les naissances ; avec pour conséquence d’en faire des robots humains, perdus sans raison de vivre...
Face à ces robots, trois personnages face à leur destin. Le professeur Paul Bentley, qui décide par hasard et opportunité d’apprendre à lire grâce à la découverte de livres (jusqu’à lors totalement inexistant) ; Puis Mary Lou Borne une jeune femme rebelle et enfin, un robot Classe 9, Robert Spofforth, le plus récent, doté d’une formidable intelligence qui accepte difficilement de ne pas avoir toutes les possibilités d’un humain et envisage de ce fait de se suicider, mais cette faculté ne lui est pas permise !
On retrouve toujours la hantise pour le Pouvoir du livre, support de sentiments et d’idées des autres qui ne peut être que nuisible pour la classe dirigeante. Par conséquent, suppression du livre, et ainsi de la propagation d’idées nouvelles susceptibles d’embrouiller l’esprit du vulgum pecus ! Un avenir quasi inexistant...Comme le dit si bien T.S. Eliot :
« Ma vie est légère qu’attend le vent de la mort
Comme un plume sur le dos de ma main. »
Le livre de « Walter Tevis » donne à penser que l’avenir de l’espèce humaine ne comporte qu’une seule issue : l’autodestruction ! Car peut-on obliger à rendre heureux, et l’apprécier pleinement sans les vicissitudes de la vie ? Si dans l’acmé de la science-fiction (les années 80) les robots, semblaient prêter à sourire, les évolutions actuelles comportent certainement de lourdes conséquences dont nous ne mesurons pas encore les répercussions sur nos vies, car l’I.A. avance subrepticement et sans déontologie adéquate, la science future ne sera plus une fiction !
J'ai découvert le jeu de la dame grâce à la très belle série. C'est par la suite que j'ai su qu'elle était issue d'un roman. J'ai donc décidé de le lire espérant que je ne serais pas déçue.
Et non je n'ai pas été déçue comme en attestent les 5 étoiles. Je me suis replongée avec bonheur dans cette atmosphère si particulière du jeu d'échecs.
Je n'y connais rien aux échecs, mais cela n'a pas été gênant pour ma lecture malgré les longues descriptions de parties. J'avoue avoir même préféré le roman pour ce qui est de la description et de la psychologie du portrait de Beth.
La série est très fidèle au roman. Un très bon moment de lecture.
Le destin de la petite orpheline du Kentucky, Elizabeth Harmon, se joue dans les sous-sols de son orphelinat, le jour où on lui a ordonné d’aller nettoyer les brosses du tableau. Elle surprend l’homme à tout faire de l’établissement face à un jeu d’échecs où il semble affronter un adversaire invisible. Elle sera cet adversaire désormais, et Beth apprends vite. Très vite, elle visualise les parties, anticipe les coups, apprends les ouvertures, travaille durement ses stratégies, et découvre l’ivresse des victoires. Exceptionnellement douée pour ce jeu, Beth y consacre tout son temps, toute son énergie, sacrifiant quasiment tout le reste. De son premier tournoi scolaire à l’affrontement contre le maître soviétique, Beth déploie son intelligence hors du commun aux yeux de tous, et doit pareillement combattre ses démons intimes.
Après avoir vu, et beaucoup aimé la série éponyme de Netflix, j’ai vraiment eu envie de lire le roman dont elle était l’adaptation. Ca permet déjà de savoir si l’adaptation est fidèle à l’œuvre initiale ou pas. Dans le cas du « Jeu de la dame », la série est d’une fidélité totale dans l’intrigue, dans l’ambiance, dans l’intensité du livre. On y suit le parcours de Beth Harmon, sur une durée de 10 ans environ, de 8 à 19 ans, en plein cœur des 60 ‘s, en pleine guerre froide. Le contexte à son importance car dans les années 60, le monde des échecs est dominé de la tête et des épaules par l’Union Soviétique et aucun des meilleurs joueurs occidentaux ne peuvent rivaliser. Beth Harmon est certaine de pouvoir le faire, et peu importe qu’elle soit une jeune femme dans ce monde quasiment exclusivement masculin, peu importe qu’elle soit orpheline, originaire de l’Amérique profonde et modeste. Sa capacité à visualiser les parties dans son esprit, à anticiper les coups, à élaborer des stratégies de plus en plus pointues et complexes est proprement fascinant. Surtout pour le lecteur qui, comme moi, n’entends rien aux échecs, n’a jamais su y jouer et suis même incapable de gagner aux Dames ! J’ai eu l’impression de tout comprendre, d’être captivé par les parties alors même que je n’y entends pas grand-chose. C’est tout le talent de Walter Tevis, de rendre si bien la magie des échecs même aux yeux des profanes. J’imagine combien ce roman peut être un bonheur à lire pour un vrai joueur, il doit y trouver encore plus d’émotion que moi. Le style de Walter Tevis est agréable à lire, on suit le parcours de cette jeune femme un peu décalée, qui a bien du mal avec les relations sociales, avec les sentiments et qui doit lutter contre ses addictions : l’alcool et aussi les fameux « calmants » que l’orphelinat distribuait quotidiennement. On se demande longtemps, et Beth avec nous, si ce sont ces médicaments psychotropes, auxquels la jeune femme est quasiment accro, qui sont à l’origine de son talent inouï. Le roman reste évasif sur cette question. Le roman est émaillé par les tournois auxquels Beth participe, d’abord locaux, puis nationaux, puis internationaux. Ces tournois sont dépeints comme des matchs de boxe ou des assauts d’escrime, comme des sports de combats ou la stratégie consiste à parer les coups et à donner l’estocade. C’est sans doute cette façon sportive (voire même guerrière, après tout l’échiquier peut aussi s’apparenter à un champ de bataille) de dépeindre les parties qui nous les rends si intelligible et qui nourrit le suspens. Il ne faut donc pas avoir peur de se lancer dans la lecture du « Jeu de la Dame », quand bien même les échecs nous semblent un monde étranger, le roman de Tevis est très accessible. C’est une déclaration d’amour aux échecs, mais c’est aussi un livre sur l’intelligence et le prix qu’elle peut couter, un livre sur une femme puissante dans un monde masculin : c’est un roman passionnant.
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