Lorsque Babelio m'a contacté pour me proposer de découvrir le nouveau roman de Véronique SELS, je dois dire que j'ai été agréablement surpris. Surpris par le titre de ce roman, par cette couverture rose chair mais agréablement car j'étais flatté d'être convié à ce Masse Critique dédié à un roman qui, en apparence, semble plutôt destiné à un public féminin.
Pour un homme, l'anatomie féminine est une redécouverte permanente. Dans un parcours de vie "traditionnel", le sein est d'abord l'élément nourricier, celui qui permet à l'enfant de grandir jusqu'à ce que celui-ci soit suffisamment autonome pour l'oublier un peu. Avec la puberté, cette partie de l'anatomie retrouve peu à peu sa place dans l'imaginaire masculin, d'abord à distance, l'adolescent étant un observateur attentif des évolutions physiologiques de ces femmes en devenir. Puis à l'approche de l'âge adulte, le sein prend pour l'homme des atours plus sensuels et devient rapidement érotique.
Comme pour la grossesse, l'homme a beau lire, apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet, il ne saura jamais ce qu'est être une femme, le rapport complexe qu'elle entretient avec son corps. Englobé dans ce tout organique, émerge le ou plutôt devrais-je dire les seins, personnages principaux de ce roman unique en son genre.
Grâce à cet écrin rose chair du plus bel effet et cette poitrine à peine esquissée par quelques coups de crayon, Véronique SELS nous met immédiatement dans le bain. Le titre bouscule le lecteur mais au regard de ce qui l'attend, cela n'en constitue qu'une simple mise en bouche.
Dès les premières lignes, l'auteure happe, séduit par une écriture inventive, créative, emplie d'humour, de dérision. S'en dégage une impression de fluidité qui cache, en fait, de véritables interrogations sociologiques sur le rapport au corps, sur l'image que la société renvoie du corps féminin et tout particulièrement du sein.
Au fil de ces pages aux allures autobiographiques, la narratrice nous raconte une part non négligeable de sa vie, de sa naissance à celle de son premier enfant, un peu plus de vingt ans à vrai dire, mais elle n'est pas la seule à donner de la voix. Chaque chapitre est suivi d'un chapitre bis dans lequel Sinistre et Dextre, les seins de Barberine, nous racontent leur version de l'histoire, du côté du corps, des sensations. Leur vision entre parfois en contradiction avec celle, plus cérébrale, de leur propriétaire et ils n'hésitent pas non plus à faire montre de leur opposition lorsque celle-ci prend des décisions importantes et elles seront nombreuses.
Comme l'indique clairement le titre de ce roman, la narratrice ne fait pas qu'ÊTRE, elle ASPIRE A ÊTRE, elle n'est pas qu'une femme aux gros (?) seins, elle est avant tout une ballerine, une danseuse, une artiste passionnée. A ce sujet, disons-le clairement, les nombreux passages consacrés à la danse classique sont tout simplement passionnants et enrichissent, par l'anecdote, par cette étude de cas spécifique l'idée sous-jacente de l'auteure parfaitement résumée dans la quatrième de couverture, offrir au lecteur une "fable anatomique", une "critique de la raison mammaire".
En cette période troublée où chaque jour révèle de nouveaux cas de harcèlements sexuels, où les témoignages, les sorties intempestives et les avis tranchés alimentent le débat pour le meilleur et parfois pour le pire, lire "La ballerine aux gros seins" est un impératif, une nécessité pour les femmes bien sûr mais peut-être encore plus pour les hommes. Alors, phallocrates repentis, oubliez les réseaux sociaux, un peu d'empathie et un bon moment de lecture auront sans doute sur vous de bien meilleurs effets !
Merci à Babelio et aux éditions ARTHAUD pour cette opération Masse Critique.
Quel drôle de titre !
Intriguée, je survole la quatrième de couverture pour ne pas trop en apprendre.
Je saisis juste qu'il s'agit d'une ballerine, Barberine.
Depuis toute petite, elle danse, encore et encore.
Mais en grandissant, ses seins poussent et pour elle c'est une catastrophe.
J'ai beaucoup aimé ce livre.
Chaque chapitre, raconté par Barberine, est suivi d'un chapitre bis, écrit par Sinistre et Dextre, les seins de Barberine. Et leur version n'est pas tout à fait la même !
Par delà l'histoire, qui nous plonge dans le monde de la danse et nous raconte son évolution, de la danse classique à la danse post-moderne, qui nous mène de Bruxelles à New-York, j'ai particulièrement apprécié l'écriture. et le style.
C'est incroyable. On sent que c'est écrit par une danseuse qui a réussi la prouesse de faire danser les phrases. Les mots tournent et virevoltent. C'est très agréable à lire.
De plus le vocabulaire est plus que choisi.
Beaucoup de mots rares : sybaritisme, marasquin, spirille, méphitique, diaphorèse, exhérédé, béatilles…………….. sans que ça ne soit jamais lourd ni pédant.
J'adore découvrir des mots nouveaux, surtout lorsqu'ils sont distillés dans une histoire plaisante à lire.
Une belle découverte !
Pour faire court, j'ai fini par m'ennuyer et j’ai lu ce roman de manière très passive.
C'est un livre quelque peu excentrique mais qui n'a pas su me parler et avec lequel je me suis pas du tout attachée aux personnages ;. Même leur périple en Californie manque de réalisme et comporte toute une série de clichés : les américains sont tous racistes et n'aiment pas les noirs etc.. Pour finir, c'est une famille qui vit quand même beaucoup de galères en si peu de temps. Je n'ai pas vraiment compris comment d'ailleurs... Peut être quelques passages amusants au début, la proposition du milieu est bizarre, quant à la fin assez surprenante, non pas vraiment adhéré à cette histoire farfelue ! C’est dommage, je m’attendais à une aventure beaucoup plus touchante.
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