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Cher Valentin Deudon,
nous voici avec, entre les mains, une ode au football. Ce jeu que vous avez, cet évident, chevillé aux corps et au cœur. Nous oscillons entre vos écrits (vos souvenirs) et ceux de quelques érudits. Un voyage de l’un à l’autre. D’une moitié de terrain à l’autre. D’une surface de réparation à l’autre. Un voyage en ballon en quelque sorte.
Et au milieu, coule une prière. Faites que rien ne cesse. Faites que jamais rien ne s’arrête. Que la boue colle aux crampons le plus longtemps possibles. Que les vestiaires, à jamais, suintent la sueur et le camphre. Gagner ou perdre la belle affaire, mais jouer. Jouer sur un rectangle plus ou moins vert. Jouer pour le plaisir de jouer. Faites qu’il nous soit donné encore et encore de refaire le match. Car une rencontre de football ne s’arrête pas au coup de sifflet final. Un match de foot, en fait, n’est qu’un prétexte à la discussion, à l’échange, au partage. Le langage n’a-t-il pas été inventé pour que l’homme puisse parler de football ?
Une prière pour que le corps tienne. Personne n’est à l’abri d’une trahison d’un tendon, d’un muscle, d’une articulation. Et surtout faites que nous puissions nous retrouver les jours de match, les soirs d’entraînements en ce lieu capital, culte, qu’est le terrain municipal.
On le sait Dieu créa le ciel et la terre. Et parce qu’il se passionnait pour la chose footballistique fit la terre à son image : ronde.
Alors bien sûr rien n’est éternel. Il vous faudra, un jour, qu’il soit pour vous le plus loin possible, ranger les crampons. Alors bien sûr, plus rien ne sera pareil. Les dimanches ne seront que mains courantes. Les vestiaires seront devenus un lieu privé, un accès réservé. La causerie bien trop lointaine pour être entendue. Il vous faudra sans doute vous réinventer un football fait de grand Amour et de petits écrits.
Et le jour où ce jeu, de par ses règles, de par son argent, se sera fourvoyé. Ce jour où l’on aura perdu la foi en ce sport, alors il nous faudra ne pas trop nous éloigner de votre livre. Ses chapitres, ses paragraphes seront comme autant d’îlots de résistance, de maquis à l’abri des turbulences. Comme autant de petits cailloux semés pour retrouver notre chemin. Celui bénit qui nous mènera pour nous aussi, en ce lieu capital qu’est le terrain municipal.
Sachez que votre livre a déjà trouvé sa place dans ma bibliothèque. Je fais attention à que chacun ici, soit bien entourés. C’est pourquoi, je me suis permis de lui trouver comme voisin : “décalages”. Il y sera bien, j’en suis sûr.
Cher Valentin Deudon, je ne vous retiens pas plus longtemps. Vous avez sans doute autre chose à faire. C’est à dire faire votre sac et allez…jouer au football.
Sébastien Beaujault
“Miettes footballistiques
grands Amour et Petits écrits
Valentin Deudon
Les éditions du Volcan
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