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Tisdall-C

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    Couverture du livre « J. Beuys, Coyote » de Tisdall-C aux éditions Hazan

    Claude Stas sur J. Beuys, Coyote de Tisdall-C

    En mai 1974, à New York, la galerie René Block organise une exposition de Joseph Beuys. Celui-ci a, à plusieurs reprises, refusé l’invitation de la galerie car il s’est juré de ne jamais posé le pied sur le sol américain. Celui-ci génère des forces telluriques négatives auxquelles Beuys ne veut...
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    En mai 1974, à New York, la galerie René Block organise une exposition de Joseph Beuys. Celui-ci a, à plusieurs reprises, refusé l’invitation de la galerie car il s’est juré de ne jamais posé le pied sur le sol américain. Celui-ci génère des forces telluriques négatives auxquelles Beuys ne veut pas être confronté. De plus, il s’est personnellement engagé contre la guerre du Vietnam. Il trouve un subterfuge assez intelligent, en accord avec sa mythologie personnelle (née avec son accident d’avion pendant la Seconde Guerre Mondiale). A Düsseldorf, au domicile de Beuys, une ambulance se présente et emmène l’artiste, emmitouflé dans du feutre, sur une civière. Elle le conduit à l’aéroport d’où un avion l’emmène à Kennedy Airport, New York. Là, une autre ambulance avec civière l’emmène vers la galerie, située à un étage du bâtiment. Pendant trois jours, Beuys cohabite avec un coyote sauvage, Angel, derrière une grille les séparant du public. Chaque jour sont livrés des journaux économiques que le coyote conchie abondamment. A force d’actions, de mouvements et de jeux, les deux êtres vivants s’apprivoisent. Ensuite, le retour vers l’Allemagne se fait dans les mêmes circonstances qu’à l’aller.
    Le livre se termine par une large citation de « le Petit Prince » écrit par un autre aviateur, Antoine de Saint-Exupéry : l’épisode du renard. Ce classique des contes poétiques et philosophiques permet à Beuys de nous signaler le fossé qui existe désormais entre la nature et la vie urbaine, mais également entre l’artiste et la société normalisatrice.
    L’abondante iconographie est comme une longue séquence dont on aurait retiré les photogrammes les plus signifiants. Elle permet de saisir la chronologie de cette performance dont le vrai titre est « I Like America and America Likes Me », et non pas « Coyote ». Seul regret : en se focalisant sur cette action de Beuys, nous ignorons tout de certains aspects de sa démarche esthétique et des théories qui lui sont intimement liées. L'introduction ne contextualise pas assez le sujet de l'ouvrage (mais, pour le coup, il aurait été probablement trop pointu).

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