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Sally et Clive sont tous les deux mariés et ont des enfants, ce qui ne les empêche pas d’avoir une liaison depuis prêt de 5 année. Aussi quand un soir Clive annonce à Sally que c’est fini entre eux, qu’il veut redonner une chance à son couple, Sally voit son monde d’effondrer.
L’auteur a choisi une forme de narration originale puisque c’est sous la forme d’un journal intime que l’histoire nous est contée. Sally en est la narratrice unique. Tout le récit n’est en fait qu’un interminable monologue qui reprend les points fort de la liaison qu’elle a entretenue avec Clive et sa façon de s’accrocher à tout prix, de ne rien lâcher et d’en faire une obsession est très bien écrite. J’ai eu peur à un moment que cela ne se résume qu’à un roman de plus sur un harcèlement féminin à la Glenn Close dans Liaison fatale mais non, ce roman a d’autres choses à nous offrir. Sally est le personnage principal, j’ai eu beaucoup de mal avec sa personnalité et son caractère, certes elle a de la ténacité pimentée par une bonne dose d’humour et d’autodérision mais ses jérémiades, ses plaintes et son auto- apitoiement ne me l’ont pas rendu bien sympathique et je n’ai pas réussi à avoir d’empathie pour la situation dans laquelle elle choisit de s’enfoncer. Ce qui m’a le plus été insupportable c’est sa défection en tant que mère, cela était le point le plus dur à lire pour moi.
Sally est entrain de sombrer à tous niveaux, professionnels, relationnels, familiaux même sa santé mentale en pâti. L’histoire était suffisamment intrigante pour j’ai envie d’en savoir plus et d’aller jusqu’au bout. Je m’attendais à chaque tour de page à ce qu’elle construise les bases de sa vengeance. Que nenni c’était sans compter l’ingéniosité de l’auteur qui nous amène dans une direction à laquelle je n’avais absolument pas pensé. Un final bien pensé qui m’a surprise et ravie. Un livre à lire sur les dérives liées à la séparation, à l’adultère et jusqu’à où le désespoir peut-il nous mener. Bonne lecture.
Obsession … Addiction … Amour destructeur … Passion ... Désespoir … Folie … Psychologie … Vengeance … La vengeance d'une maîtresse c'est tout cela à la fois, un journal intime où nous suivons Sally (ou comme elle aime s'appelait Sally la Soooootte!). L'amour c'est à la fois un sentiment inouï, sublime qui vous fait vivre les montagnes russes et qui à la puissance et la force de nous rendre vivants. Mais, l'amour peut être destructeur, dévastateur et devenir une souffrance absolue. Il peut causer une souffrance tellement forte et douloureuse qu'elle peut nous rendre fous et nous faire perdre la raison. C'est ce que va nous montrer Sally. Son obsession, sa fureur et sa haine sont transmises tout le long du récit.
Tamar Cohen a choisit une narration à la deuxième personne, ce qui est au départ très destabilisant et rend le récit encore plus oppressant. Dans son journal, Sally parle à Clive. Elle lui écrit sa souffrance et sa descente aux enfers après leur rupture. Cette narration nous met donc à la place de Clive et donc de coupable. Dès les premières pages, j'ai été prise dans le récit. On se sent visé, pointé du doigt et j'ai vraiment eu l'impression d'être sur l'échafaud à écouter les plaintes contre moi. Tamar Cohen ne nous fait pas languir et nous plonge directement dans l'ambiance du récit : froid et sombre.
La psychologie de Sally est intelligemment construite et développée. J'oscillais entre la compassion et l'inquiétude. Sally est inquiétante, gênante et destabilisante. J'en suis venue à penser qu'elle était complètement dingue ! Et je pense qu'elle l'est, un peu... Beaucoup ! La folie la guette et elle se noie de plus en plus dans sa souffrance, ne faisant rien pour s'en sortir. Elle est obnubilée oubliant son entourage, les personnes qui comptent pour elle. Elle veut Clive, sa vie, la place de sa femme, être avec lui et rien d'autre ne compte. Et même si ses actes sont répréhensibles, c'est difficile de la juger et de la blâmer. Après tout, le cerveau humain est plein de secrets et la psychologie est pleine de mystères. Là en tant normal, je dirais que tout est disproportionnée, qu'elle fait n'importe quoi et qu'il faudrait l'interner mais sommes-nous vraiment à l'abri ? N'est-il pas possible que nous nous retrouvons dans la même obsession après une souffrance, un choc ? Je ne le sais pas... En tout ce qui est sûre c'est que j'espère au grand jamais devenir comme ça !
Je ne peux pas dire que je me suis attachée à son personnage et je ne pense pas que le récit soit fait pour qu'on l'apprécie. Elle m'a fait lever les yeux au ciel et elle m'a sacrément énervé quand on voit ce qu'elle fait subir à son entourage avec son addiction. J'ai eu de la peine pour Daniel, Tilly et Jaimie. Ces trois personnages sont des victimes collatérales de cette souffrance.
Le rythme du récit est plutôt lent. On se replonge dans ses souvenirs tout en suivant son présent et plongeant dans son gouffre. Ses actions sont malsaines et gênantes. Je m'attendais à une autre sorte de vengeance, ici, elle est psychologique. Le gros rebondissement arrive dans les dernières pages. J'ai été choquée d'un passage, en me demandant si sérieusement elle allait le faire, oser car plus nous avançons plus la tension augmente et la haine et le désir de vengeance sont omniprésents. Certaines de ses pensées sont terrifiantes ! Je ne m'attendais pas à cette fin. J'ai été surprise, c'était bien joué de la part de l'auteure.
En conclusion, Tamar Cohen nous entraîne dans les profondeurs de la souffrance de l'âme humaine après un amour destructeur. La psychologie de l'héroïne ou plutôt de l'antihéroïne est soigneusement travaillé pour nous mettre mal à l'aise. J'ai été dérangée et gênée tout au long de ma lecture !
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