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Je viens de terminer "Au carrefour des intentions" le premier ouvrage d’un jeune suisse romand, Sven Papaux. Il s’agit d’un roman, certes, mais au fort parfum d’autobiographie quand on sait que l’auteur fut skieur de haut niveau.
River, c’est le nom du héros, est âgé de dix-sept ans, il est skieur, possède un très bon niveau et rêve de devenir professionnel. Pour autant, il ne se sent pas obligatoirement dans son élément au milieu de cette sphère élitiste. Entre les rivalités, le peu de bienveillance des entraîneurs, les difficultés physiques et les blessures à répétition son moral oscille entre petits hauts et grands bas. Et plus que dans les montagnes helvétiques, j’ai eu l’impression de me retrouver propulsée sur les pentes de montagnes russes.
Diatribe sévère à l’encontre de l’encadrement du ski suisse de haut niveau, ce récit est plutôt pessimiste qui conte par le menu les moments difficiles vécus par River (Sven ?) Les entraîneurs semblent uniquement intéressés par des résultats brillants, refusent de prendre en compte la moindre blessure, utilisent un vocabulaire des plus humiliants, à la limite de l’homophobie, hurlent plus qu’ils n’écoutent. Nous assistons à une introspection détaillée du jeune sportif entre optimisme et plaisir de vaincre "Mais le besoin de grandeur, de s’élever face à la foule, face à ses rivaux, c’est grisant, ça vous pousse, ça rallume la flamme – comme une déflagration d’ambition." Et pessimisme lucide "Peut-être qu’en y réfléchissant, mon point faible est mon manque de maturité : je n’ai pas réussi à me canaliser, j’ai continué à skier non-stop, sans m’arrêter. La faute du débutant : en vouloir toujours plus sans écouter son corps." Il m’est arrivé, au cours de la lecture de me demander, en effet, la raison pour laquelle ce cher River ne changeait pas d’attitude et ne décidait pas, avant qu’il ne soit trop tard, de tout arrêter. "La faute du débutant" sans doute.
Je ne m’attarderai pas sur l’écriture qui, bien que correcte et même parfois fort agréable grâce au rythme, n’est pas l’essentiel dans ce récit. Je ne connais absolument rien au monde du ski qu’il soit de haut niveau ou pas mais ce roman serait, de mon point de vue, une lecture utile pour des jeunes qui rêvent de faire carrière dans ce sport.
J’ai eu plaisir à lire cet ouvrage qui contient des réflexions émouvantes et montre, s’il en était besoin, combien il y a loin du rêve à la réalité.
Une nouvelle plume à ajouter à la liste des auteurs romands que j'aime tant.
https://memo-emoi.fr
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