"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est la fin des vacances. Une fillette a le cœur serré de devoir quitter sa villégiature dans les montagnes. La famille boucle les valises et fait ses adieux aux voisins, il est temps de partir. Dans la voiture, le papa met la musique pour adoucir cet instant. Tout le monde chante. La route est longue et la maman propose de faire un pique-nique. Lors du repas, la fillette et ses parents se rappellent les beaux moments qui ont marqué leurs vacances. Sur un coup de tête, le père propose de prendre les chemins de traverse pour rentrer et camper à la belle étoile. La petite fille est ravie de cette prolongation.
Ce bel album au thème universel (le blues de la fin des vacances) rappellera des souvenirs à chacun de nous. J'ai aimé ce texte qui fait l'éloge de la lenteur. Ici, la famille décide de prendre le temps dans un monde où tout va vite et le rythme souvent effréné.
Le lecteur perçoit ce sentiment de nostalgie et la difficulté de quitter un environnement agréable pour retrouver le quotidien. Les transitions peuvent être difficiles pour le jeune enfant. Les parents décident de faire des détours pour que la fin des vacances soit facilitée et ne soit pas brusque pour l'enfant.
Stéphanie Demasse-Pottier montre aussi que le bonheur et la joie se partagent dans les petites choses (faire une couronne de fleurs, regarder le ciel étoilé, chanter ensemble). Il est possible de passer des bons moments à plusieurs et d'étirer le temps en sachant profiter de ce qui nous entoure (un beau paysage, du soleil qui brille). Et si la fin de l'été est parfois un peu triste, il marque aussi un nouveau départ qui peut aussi générer une attente et un sentiment d'excitation à l'idée de revoir son école et ses amis.
Les illustrations à l'aquarelle sont magnifiques et poétiques. Les contours flous et le trait rond dégagent une grande douceur et rappellent l'enfance. Clarisse Lochmann utilise des teintes lumineuses (le rouge, le vert, le jaune) qui fait ressentir la chaleur et les odeurs de l'été. C'est un album très sensoriel.
J''ai beaucoup aimé cet album au thème concret et universel traité avec beaucoup de délicatesse, de finesse et de simplicité. « Fin d'été » est nominé pour le Prix Sorcières 2022 dans la catégorie « Carrément Beau Mini » et c'est amplement mérité.
Un petit garçon revient de chez son oncle en voiture avec ses parents, son petit frère et son chien. Après une journée chargée, les deux enfants s'endorment rapidement. Mais, le garçonnet est vite réveillé par l'orage qui gronde. Il décide de regarder ce qui se passe à l'extérieur. Il fait nuit et il pleut à verse. Tout à coup, l’enfant aperçoit quelque chose au loin. Plus l’automobile se rapproche plus les formes se font distinctes. Est-ce une famille perdue dans la nuit ? Le véhicule est stoppé par trois individus surprenants (un petit, un moyen grand et un gigantesque).
Ce joli album fait la part belle aux pouvoirs du rêve et de l'imagination. Il joue sur la contradiction des sentiments et des émotions. L'enfant se raconte des histoires et joue à se faire peur pendant un trajet en voiture de nuit avec des conditions météorologiques très mauvaises.
Une apparition soudaine d'une famille de crocodiles en plein déluge est un peu inquiétante. Cette sensation est renforcée par les teintes sombres qu'utilisent l'illustratrice. Mais cette inquiétude est très rapidement contrebalancée par l'attitude rassurante des adultes et par l'expression de la famille crocodile : ils ont tous une tête rigolote, presque souriante et ne semblent pas méchants ni même effrayants. Ils sont en panne, la batterie de leur voiture ne fonctionne plus. Ils portent des cirés jaunes et voudrait du lait pour leur bébé qui n'arrive pas à dormir. Les couleurs vives et lumineuses des crocodiles font contraste au bleu sombre et menaçant de la nuit.
Après « fin d'été », J'ai été ravie de découvrir un nouvel ouvrage du duo Stéphanie Demasse-Pottier et Clarisse Lochmann qui fonctionne à merveille. « Même les crocodiles n'ont pas sommeil » est un très joli livre qui aborde la crainte de l'inconnu et de la rencontre, mais aussi l'entraide et la solidarité. J'ai aimé retrouver ce texte simple et efficace qui parle aux enfants et les jolies illustrations à l'aquarelle aux contours flous qui apportent beaucoup de singularité et de poésie à l'album.
J’ai adoré la douceur de cet album à coins ronds. Que se passe-t-il quand il pleut dehors et qu’on n’a pas le droit de sortir ? On observe ceux qui ont la chance d’être dehors, on s’ennuie à l’intérieur, on imagine… Jusqu’au moment où maman dit qu’on a le droit de sortir en se couvrant bien, et tant pis pour la pluie !
Les illustrations de Lucia Calfapietra sont à la fois douce et toniques, mélange de rondeurs et de couleurs. L’illustratrice va à l’essentiel, et joue sur les superpositions. La pluie est toujours à l’avant plan du dessin, comme elle est le personnage principal du texte.
Le texte de Stéphanie Demasse-Pottier est agréablement rythmé, régulière comme cette satanée pluie qui bloquent les enfants à l’intérieur jusqu’à ce que…
Une histoire tout en douceur sur le bonheur de l’ennui et la pluie.
https://leslecturesdesophieblog.wordpress.com/2018/12/01/jeunesse-tant-pis-pour-la-pluie-stephanie-demasse-pottier-et-lucia-calfapietra/
La couverture de cet album jeunesse, est très surprenante : une petite fille avec deux couettes y est représentée avec une tête d'oiseau !
Le lecteur découvre qu'elle s'appelle Louise. Elle nous apparaît de face. Elle est grande avec une très belle chevelure blonde. Les autres pensent qu'elle est forte comme une guerrière.
Mais cela n'est qu'une carapace et le lecteur découvre le dos de Louise. Elle a des fêlures. Parfois elle pleure en cachette et rêve de fuir avec les hirondelles. D'autres enfants se moquent d'elle. Et puis, Louise se sent seule ! A tel point que parfois elle parle aux arbres. Jusqu'au jour où elle rencontre une autre Louise qui, elle est brune. Si physiquement tous les opposent, elles vont devenir inséparables. Qu'est ce qui fait une amitié ? Peut-on réellement la définir ? Qu'est ce qui relie ces deux fillettes, pourquoi sont-elles allées l'une vers l'autre ? Elles se sont confiées leurs secrets, leurs peurs et leurs joies. Elles ont ri et pleuré ensemble. Ces deux Louise se sont trouvées et se comprennent et depuis le monde est devenu beaucoup plus doux pour Louise.
Ce très bel album poétique fait l'éloge de l'amitié mais évoque aussi les différences et l'acceptation de l'autre. L'auteure ne donne pas d'âge à son personnage, ce qui permet à tous les lecteurs de s'identifier. Qui n'a jamais ressenti ce sentiment de solitude, cette sensation de n'être compris par personne ?
Le lecteur s'attache à Louise et à ses fragilités. C'est un livre profond et sensible dont j'ai beaucoup aimé les illustrations noires et blanches au fusain, toutes en sobriété, de Magali Dulain. J'ai trouvé qu'elles apportent encore plus de profondeur aux propos de Stéphanie Demasse-Pottier. J'ai beaucoup aimé le portrait onirique et magnifique de Louise avec sa tête d'hirondelle.
J'ai été touchée par cette très belle histoire emprunte de douceur dont le texte est court et dont les mots sonnent très justes.
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