"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rien ne pouvait rendre Pedro plus heureux que de voir son grand frère Vicente rentrer à la maison. A chacun de ses retours son lot d'histoires, de récits de voyages dont le jeune Pedro se nourrit avidement. Mais Pedro n'est pas le seul à attendre ces retours avec impatience....
Après "La terre, le ciel, les corbeaux" le couple Teresa Radice - Stefano Turconi nous livre un récit initiatique amazonien à la sauce Disney. Pedro est lui-même le narrateur de cette histoire qui va le transformer définitivement, lui qui n'a jamais quitté son petit village au bord du fleuve en pleine forêt amazonienne.
Ses lignes de cahier accompagnent les planches, superbes aquarelles très colorées, et offrent le récit d'un jeune garçon qui, en découvrant le vrai visage de son frère, va entrer dans le monde des adultes.Un récit d'aventures enlevé et dynamique qui rend aussi hommage aux histoires de toutes sortes, celles qu'on lit, qu'on écrit ou qu'on écoute.
Voilà un très bel album qui plaira aussi bien aux jeunes qu'aux lecteurs plus matures. "Le beau parleur" est un récit plein d'humanité et de fraternité, une lecture qui fait du bien !
Cet album graphique, qui faisait partie de la sélection du Festival d’Angoulême 2023, est un récit d’errance se déroulant pendant l’hiver 1943. Trois hommes s’échappent d’un camp de prisonniers de l’Île de Solovetskij gardé par l’armée russe. Trois fuyards dissemblables, qui ne se comprennent pas, un Allemand, encore sûr de la supériorité de son armée et de la victoire finale, un Italien (le narrateur de l’histoire) sans idéologie et un soldat Russe, sous la menace des deux premiers. Chacun se méfie de l’autre même s’ils sont dans le même bourbier, pourtant, pendant ce long voyage ils vont être obligés de collaborer pour leur survie et finiront par se raconter. Face au danger et à la traque lancée contre eux, un lien inattendu va les unir qui transformera et marquera à jamais leur existence. Il est très intéressant de suivre la transformation psychologique de chaque homme au fil de l’évolution de leur relation.
Nous suivons le cheminement de ces trois soldats aux travers les paysages enneigés et hostiles de la Russie, des sous-bois détrempés aux lacs gelés avec le froid qui les ronge jusqu’aux os, la faim qui tiraille continuellement leurs estomacs et les vêtements qui gèlent sur leur dos. Au fil du voyage, chacun laisse échapper des bribes de sa vie d’avant la guerre. Leurs trois destins furent détruits par cette guerre que chacun pensait juste pour sa patrie, mais d’autres rencontres imposées par cette même guerre, qui auraient semblées inimaginables auparavant vont remodeler leurs destins. Chacun, au fil de cette traversée, finit par comprendre que sa vie d’avant est perdue à jamais.
L’auteur n’a pas triché et a pris des risques, en effet, les soldats allemand et russe s’expriment dans leur langue, seul le soldat italien fait le lien, nous ne comprenons pas ce qui est écrit mais nous ne perdons pas pour autant le fil de l’histoire. Toute la compréhension passe par les magnifiques dessins à l’aquarelle aux couleurs douces qui rendent merveilleusement bien les sentiments par la posture des corps et sont également un hommage à la nature enneigée de cet hiver 1943.
J'en termine avec les demi-finalistes du prix Cases d'Histoire avec cet album également présent dans la sélection officielle du Festival d'Angoulême 2023.
On y suit trois hommes, trois fugitifs qui se retrouvent, bon gré mal gré, compagnons d'évasion d'une prison russe à la fin de la seconde guerre mondiale.
Un allemand, Fuchs, un italien, Attilio et Vaja, un russe ... Un trio qui ne se comprend pas, ou mal, part sur les chemins enneigés en quête de liberté. L'Italien est le narrateur de cette histoire. Et comme lui, on cherche à comprendre nos camarades d'infortune car leurs paroles, en allemand ou en russe, ne sont pas traduites. Un procédé surprenant qui immerge le lecteur dans une situation étrange, inconfortable...
Le chemin est long, difficile, la nature est omniprésente, les rencontres rares et réconfortantes... Attilio, nostalgique, nous raconte son enfance, son passé de contrebandier... Les trois hommes d'abord plus ou moins hostiles les uns envers les autres, en viennent peu à peu à se découvrir, s'apprivoiser.
Stefano Rusconi propose un travail graphique saisissant tout en aquarelles. Les paysages, les personnages, la guerre... je ressors impressionné par le talent de cet artiste que je ne connaissais pas.
Un beau livre, touchant, un récit en 3 langues singulier parfois émaillé de monologues un peu longs mais sublimés par les aquarelles magnifiques de Stefano Rusconi. A admirer !
Qu'est-ce que j'aime ces récits du couple d'auteurs Teresa Radice et Stefano Turconi !
Cette histoire est une suite, sans vraiment en être une non plus, au fabuleux roman graphique du même binôme « le port des marins perdus ».
On y retrouve bon nombre de personnages qui étaient secondaires (voire principaux) dans le premier opus, mais qui nous inspiraient tellement de sympathie….
Deux récits, dont la chronologie se suit, sont adressés dans cette BD.
Evidemment ils sont focalisés sur les filles de la maison close « Pillar ton Post» (un des éléments centraux de « le port des marins perdus »)
Ce sont des histoires merveilleuses, ou l'amour est au coeur pour ces filles de joie.
C'est superbement bien écrit, imaginé, amené.
Les scenarii et le découpage sont admirablement travaillés et terriblement efficaces. Ils vous amèneraient presque à verser votre petite larme d'émotion (j'avoue elles étaient aux bords des paupières…)
Coté dessin, ce qui surprend, ce sont les couleurs qui n'étaient pas présentes dans le premier volume.
Mais elles apportent un charme fou à l'histoire.
Elles renforcent la projection et donnent un coté plus contemporain au récit.
Elles sont soigneusement choisies et posées.
J'aime beaucoup, elles m'ont littéralement transportées et elle donnent beaucoup de douceurs.
Les jeux d'ombres et lumières apportent aussi un beau relief.
J'ai beaucoup apprécié aussi ce travail minutieux de recherche visuelle et précision historique pour les architectures, les navires, les vêtements, etc…, des années 1800.
Les auteurs ont aussi posé de gros indices qui présagent d'une suite à venir. J'en suis impatient !
En bref, si vous avez aimé le sublime « le port des marins perdus », alors n'hésitez pas une seconde.
Et si vous ne l'avez pas encore lu, pas d'inquiétude, vous pouvez aussi vous jeter dessus car les histoires sont compréhensibles sans obligatoirement connaître le contexte initial.
C'est encore un beau coup de coeur que je recommande vivement !
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