Premier roman de Sophie Tavert Macian dans les coulisses d'un sport extrême, avec Maëlys et ses co-équipières.
Elle a dix-sept ans et la seule chose qu'elle désire, c'est la gym. Maëlys, une athlète de haut niveau qui a quitté sa famille, son club et son île, pour s'entraîner dans un pôle d'élite en vue des prochains Jeux Olympiques. Et gamba, c'est son mantra. Le cri de soutien des supporters français à leurs gymnastes, en compétition, lorsqu'elles s'élancent sur les agrès, poutre, sol, barres, saut. Un petit mot que Maëlys se répète à chaque obstacle. Gymner en prenant des risques, gamba. Garder la confiance de son entraîneur Max, gamba. S'imposer le silence, gamba. Tout envoyer bouler, tenir le coup, défier la gravité, gamba. Continuer à rêver, gamba !
Un récit sur les sacrifices des sportifs de haut niveau, la plume de l'autrice porte un regard sur un sport contraignant par l'exigence, elle évoque des sujets très forts, une immersion passionnante et percutante. Les hauts et les bas physique et mental des athlètes. Un jolie témoignage.
"Lorsque ses deux pieds s'enfoncent dans le tapis, Maëlys reprend le contrôle. Elle a cumulé les erreurs sans pour autant tomber et c'est la grande victoire de chaque passage en poutre, même au plus haut niveau. Elle salue les juges et rejoint Max. Il lui adresse un sourire. Elle n'est pas dupe. Son regard, lui, ne sourit pas.
Trop gainée, trop rapide sur la redescente, les pieds légèrement antérieurs par rapport à l'axe du corps, ça ripe à tous les coups alors que les appuis sont bons."
Ambiance sportive pour l’ouverture de ce roman : la technicité de la discipline est un premier obstacle pour une lecture sereine. Quand on ne connaît pas le lexique de la gymnastique, les figures décrites restent opaques ! Cela permet cependant une lecture rapide , a moins de consacrer du temps pour visualiser les figures en questions et le nom du matériel utilisé.
L’histoire se corse et prend une tout autre direction lorsque la jeune fille la plus douée, potentielle future candidate aux JO subit des attouchements de la part du médecin de l’équipe. Traumatisée, elle garde pour elle ce drame qui modifie autant ses performances que son comportement…
On s’attache vite à Maélys, isolée en métropole, alors que sa mère lutte pour financer la carrière de la jeune sportive. Quant à la suite des événements, on tremble devant la tournure qu’ils prennent, avec le risque de voir balayer d’un revers de la main les faits, voire de traiter l’adolescente de menteuse.
Le sujet est traité avec beaucoup vraisemblance et on imagine bien que cela pourrait se produire à peu près sur le même schéma dan la réalité. Mais le sport en littérature ne me convient pas, c’est la raison pour laquelle j’ai du mal à apprécier le roman.
256 pages Belfond 7 mai 2024
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