"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Etre déçu par quelqu’un, c’est toujours difficile. Mais être déçu par une personne qu’on respecte et admire énormément, c’est à la limite de l’insurmontable, de l’insupportable … de l’impensable, même. Je n’aurai jamais osé imaginer que Sophie Audouin-Mamikonian pourrait un jour me décevoir : elle a toujours été si respectueuse de ses lecteurs, si désolée lorsqu’une date de sortie était décalée par son éditeur, si tracassée lorsqu’elle devait annulée une dédicace au dernier moment car elle était malade … La stupéfaction, la peine, et même, avouons-le, la colère, n’en ont donc été que plus fortes lorsque les déceptions ce sont enchainées : à trois reprises, elle a entamé une nouvelle saga (Les AutreMondes de Tara Duncan, La fille de Belle et le cycle Tara et …), et à trois reprises, elle a finalement abandonné en cours de route. Une fois, je veux encore bien comprendre : ça arrive à tout le monde de se lasser d’un projet qui semblait enthousiasmant au premier abord. Mais trois fois de suite, ce n’est pas correct. Ce n’est pas respectueux vis-à-vis de tous ces lecteurs qui attendaient avec impatience la suite de l’histoire. A qui on avait même d’ores et déjà fait miroiter le titre et le résumé du second tome. A qui on a balancé une fin bien frustrante pour accentuer encore plus l’envie irrésistible de se lancer dans la fabrication d’une machine à avancer le temps pour ne pas avoir à attendre plus longtemps. C’est sans doute pour cela que je n’avais encore jamais relu ce volume jusqu’à présent : l’annulation de ce second cycle a vraiment été très difficile à accuser, et je n’avais pas le courage de remuer le couteau dans la plaie …
Deux ans. Deux ans déjà que Tara Duncan, héritière du tout-puissant Empire d’Omois et autrefois la sortcelière la plus puissante d’AutreMonde, a perdu sa magie. Deux ans de pur bonheur : quand bien même la planète s’arrêterait de tourner, ce n’est plus vers elle qu’on se tournerait en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Deux ans passés avec son cher et tendre Caliban à se reposer de toutes leurs aventures passées, à voyager comme deux amoureux presque normaux. Jusqu’à ce que Tara tombe enceinte. Et même très enceinte, puisque Tara attend des jumeaux. Et que son fichu instinct, probablement exacerbé par toutes ces hormones, se mette à hurler qu’un danger approche. Et soudain, tout s’emballe : Cal est envoyé dans les plaines du Mentalir pour enquêter sur la disparition massive et incompréhensible (et donc suspecte) de gnomes, licornes et centaures, tandis que Tara et son amie/garde du corps vampyre Selemba (elle aussi bien enceinte, mais de façon nettement plus digne qu’elle) tentent de retrouver les paons pourpres aux cents yeux d’ors, emblèmes de l’Empire, qui ont également disparus sans laisser la moindre trace … Quelque chose ne tourne définitivement pas rond, et Tara, qui a tant pesté contre sa maudite magie, ne souhaite désormais plus qu’une seule chose : qu’elle lui revienne. Pour qu’elle puisse protéger les deux petites crevettes qui grandissent et gigotent dans son ventre, et qu’elle aime déjà plus que tout et quiconque au monde. Car elle a définitivement un très, très mauvais pressentiment …
Si je laisse de côté la frustration innommable qui m’a donc poussé à ne même pas regarder cet opus pour ne pas raviver le petit pincement au cœur qui surgit inévitablement quand je pense à ce second cycle avorté, je peux sans hésitation affirmer que Tara et Cal est tout simplement excellent, peut-être même meilleur que tous les précédents. Peut-être parce que les personnages principaux ont grandi, muri, et parce que l’histoire a très logiquement suivi le même chemin. Tara adolescente était au mieux attendrissante, mais la plupart du temps un tantinet agaçante. Mais la Tara adulte, elle, est vraiment touchante, attachante. Elle a toujours fait passer les autres avant elle, c’est une qualité qu’on ne peut pas lui nier … mais le syndrome du sauveur est tellement contagieux chez les héros de roman que cela n’émouvait pas outre-mesure. Désormais, ce n’est plus le monde et les innocents que Tara veut à tout prix sauver (même si elle ne peut pas s’en empêcher, on ne se refait pas) … ce sont ses enfants. Cela peut sembler tout aussi cliché, la figure de la maman-lionne qui ne recule devant rien pour ses bébés, mais cela rend Tara bien plus « humaine », bien plus proche de nous, car c’est une préoccupation tout à fait « ordinaire » (bien plus, en tout cas, que d’empêcher une vache stellaire de mâchouiller et ruminer toute vie sur les planètes qui passent à proximité). Ceux qui trouvaient que Tara était un peu trop héroïque, trop altruiste, apprécieront sans doute plus cette Tara plus « égoïste », qui veut bien sauver d’illustres inconnus, si et seulement si ça ne met pas ses bébés en danger … et qui préfère laisser les illustres inconnus se débrouiller seuls si cela est nécessaire à la survie de ses bébés.
Et, privée de sa magie, Tara est aussi bien plus vulnérable. Inconsciemment sans doute, grisée et bridée par le fait d’être la sortcelière la plus puissante, celle sur qui reposait la si lourde responsabilité de garder tout le monde en vie, Tara ne s’autorisait plus à ressentir la peur, le doute. Elle estimait ne devoir compter sur l’aide de personne, devoir et pouvoir tout affronter seule. Redevenue une « simple » humaine, Tara renoue aussi et enfin avec sa fragilité, son émotivité. Elle redevient une jeune femme comme toutes les autres : quand c’est trop, c’est trop, elle a le droit de dire stop, de lâcher prise, de baisser les bras. De demander, réclamer, supplier de l’aide. De ne pas vouloir être toute seule. De pleurer parce qu’elle veut sa maman. Car elle n’a que vingt-deux ans. Elle n’est encore qu’une enfant qui a été privée de son enfance. Parce que jusqu’à ce que sa magie s’évapore, personne ne voyait l’adolescente paumée qu’elle était : tout le monde ne voyait en elle que la solution à tous les problèmes. Et même maintenant que sa magie surpuissante s’est envolée, il y en a toujours pour ne voir en elle que cette surpuissante sortcelière, et non plus une toute jeune femme terriblement enceinte de jumeaux. Car l’amour rend aveugle, dit-on, mais visiblement la haine aussi : tout poisseux de colère vengeresse et d’avidité mégalomane, le grand méchant de cet opus ne recule devant aucune barbarie, aucune cruauté. Il met tous les sortceliers dans le même sac, y compris d’innocents nourrissons qui n’ont rien demandé ni rien fait à personne. A force de voir des monstres partout, il en est devenu un lui-même …
Et il fallait bien un méchant de cette ampleur (même si, comme bien souvent, Sophie s’est amusée à le tourner en ridicule à plusieurs reprises) pour briser la paix et la sérénité si durement acquise sur AutreMonde, pour briser net le cocon de bonheur que Tara et Cal avaient si patiemment tissé autour de leur petite famille à venir. Un méchant tout neuf, qui n’a rien à voir avec toutes les menaces précédentes : rien de mieux pour redonner un peu de peps à cet univers ! Certains reprochaient parfois à Sophie de faire trainer ses intrigues en longueur, d’étirer sans fin les temps de latence et d’incertitude : ils ne pourront assurément rien dire de tel pour cet opus, car elle nous a au contraire concocté un récit follement trépidant, au rythme effréné, endiablé. Pas le moindre temps mort à déplorer : du début à la fin, il ne cesse de se passer quelque chose. Coups de théâtre, fausses pistes, compte à rebours, trahisons et contre-complots, cavalcades, face-à-face … Nos pauvres héros désemparés n’ont pas le temps de souffler, et le lecteur n’a assurément pas le temps de s’ennuyer. L’action est omniprésente, sans pour autant devenir étouffante. On n’est pas dans la surenchère de scènes épiques, mais bien plutôt dans une sorte de crescendo de tension remarquablement bien maitrisé : chapitre après chapitre, on sent l’urgence enfler, on a le cœur qui bat de plus en plus vite, on a même les mains moites, tandis que se rapproche inexorablement l’apothéose finale qu’on espère tout en craignant, qu’on imagine sans prédire, qu’on pressent mais qui nous file entre les doigts pour mieux exploser quand on ne s’y attend plus. Du vrai génie !
En bref, vous l’aurez bien compris : s’il n’avait pas été annulé, il ne fait absolument aucun doute que ce nouveau cycle aurait été meilleur encore que le premier ! Ce qui aurait dû être un « premier tome » (et qui est donc devenu une sorte de « hors-série » bâtard) était vraiment plus que prometteur : on est vraiment dans un récit bien plus mature, bien plus profond, que tout ce que Sophie nous avait offert jusqu’à présent. Le plaisir de retrouver Tara, Cal et leurs amis se mêle à celui de les redécouvrir : pendant deux ans, n’étant plus obligés de voler au secours du monde toutes les deux minutes, ils ont enfin pu devenir pleinement eux-mêmes, car ça prend du temps et demande de l’énergie, de s’épanouir. Et même si, en apparence, ils ne sont plus aussi soudés, aussi fusionnels qu’auparavant, on a vraiment le sentiment que leur amitié s’est nourrie de cet éloignement : avant, ils ne formaient qu’une sorte d’entité indéfinie, maintenant, ils sont véritablement un groupe d’amis. Qui s’ouvre plutôt que de rester replié sur lui-même. Ils ont trouvé un nouvel équilibre, et même si une menace surgit de nulle part s’efforce de le briser en mille morceaux, il semblerait qu’ils soient une fois de plus prêts à affronter tous les dangers qui se dressent devant eux. Ensembles. Envers et contre tout. Et cela même si, et surtout si, celui qui a besoin d’aide préfèrerait rester seul … Encore une fois, Sophie nous offre une très belle histoire d’amour et d’amitié, qui m’a vraiment beaucoup touchée. Et c’est bien parce qu’elle arrive toujours à me faire rire et vibrer que, malgré tout, je continue à aimer ses livres, et à l’apprécier.
https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2022/05/tara-et-cal-sophie-audouin-mamikonian.html
Quand je vous disais qu’il y avait toujours quelque chose en ce bas monde qui s’acharnait pour m’empêcher de terminer mes sagas préférées, je ne vous mentais pas : quand ce n’est pas une tripotée de services presse impromptus, quand ce n’est pas une déferlante de lectures communes mal calées, quand ce n’est pas un tsunami de nouveaux challenges attractifs … c’est le covid qui s’incruste. Ce fut la toute première expérience du virus pour la famille, et autant vous dire qu’on se serait bien passé de ces dix jours de larvitude (oui, je sais, ce mot n’existe pas, mais je suis comme Sophie Audouin-Mamikonian : quand un mot mériterait d’exister car il exprime parfaitement ce que je veux dire, je l’utilise quand même). Cette minuscule petite bestiole aura même réussi l’exploit de m’ôter jusqu’à l’envie de lire, ce qui est exceptionnellement rare chez moi : s’il m’arrive de temps à autre de ne pas en avoir la force ou le courage (en particulier lors de crises de migraine fort carabinées), je conserve toujours en moi ce désir viscéral de me plonger dans un livre pour mieux supporter le reste. Mais là … même pas. Je n’avais envie d’absolument rien. Pas même de Tara Duncan, chose que je n’aurai jamais pensé possible, puisqu’il s’agit précisément de la saga qui parvient généralement à se frayer un petit chemin au cœur de mes déprimes les plus profondes. Mais pas question de laisser un truc microscopique m’empêcher de lire le dernier opus des aventures de la petite sortcelière, alors que j’avais réussi à m’enchainé avec régularité tout le reste de la saga ! Namého !
Après avoir lutté contre le Ravageur d’Ame, le Dragon Renégat, la Reine Rouge, l’Invasion Fantôme, l’Impératrice Maléfique et la Reine Noire, sans oublier l’infatigable et indémasquable Magister, Tara pensait avoir tout vu. Mais la voici désormais en train de lutter de toutes ses forces contre une sorte de vache stellaire devenue l’hôte bien malgré elle d’un agglomérat d’âmes démoniaques folles de vengeance : si la situation n’était pas aussi dramatique, la formulation de cette nouvelle menace aurait pu la faire éclater de rire. Mais la situation est catastrophique : s’ils ne trouvent pas rapidement une solution pour détruire une bonne fois pour toute la comète démoniaque, celle-ci va détruire absolument tout ce qui se trouve sur son passage, et il ne restera plus derrière elle que carnage, désolation … et nulle âme qui vive. Et il faut faire vite : les forces des sortceliers s’amenuisent, et la peur et le découragement gagnent chaque jour du terrain. Tara ne voit donc qu’une seule solution pour mettre fin à ce fléau dévastateur : retrouver les ultimes objets démoniaques, bien cachés par les dragons sur des planètes éloignées, avant la vache/comète. Devenir amie avec les âmes enfermées dans ces-dits objets. Et prier tous les dieux de l’univers qu’avec celles qui sont déjà ses alliées, elles seront assez puissantes pour tenir tête à celles qui sont en train de semer la mort un peu partout dans la galaxie … Mais cette expédition réserve bien des surprises à Tara et ses amis.
En lisant par-ci par-là les commentaires des autres lecteurs, je me rends compte qu’avec ce dernier tome, plus qu’avec tout autre, soit ça passe, soit ça casse. Il y a d’un côté ceux qui avaient des attentes très arrêtées sur ce qu’ils voulaient absolument trouver dans ce dernier opus, et ceux-ci ont pour l’essentiel été fortement déçus (car il ne faut pas oublier que Sophie est du genre à n’en faire qu’à sa tête, et nullement à se laisser contraindre par des exigences extérieures, quand bien même il s’agit de ses propres lecteurs) … et de l’autre, il y a ceux qui n’avaient qu’une seule attente, qu’une seule envie : celle de se laisser surprendre, et ceux-là ont été parfaitement servis, et du coup absolument ravis. Comme vous pouvez vous en douter, je fais partis de la seconde catégorie de lecteurs : connaissant Sophie, je me doutais bien qu’il ne fallait pas s’attendre à une fin trop conventionnelle, mais qu’il fallait au contraire se préparer à un final étonnant et détonnant, qui allait prendre à contrepieds toutes les certitudes et toutes les prévisions. Il est vrai, je peux comprendre la frustration des lecteurs déçus … mais je ne la partage pas, pour la simple et bonne raison que c’est justement ce que j’admire le plus chez Sophie, le fait qu’elle n’hésite pas à chagriner quelque peu ses lecteurs pour rester fidèle à elle-même, fidèle à ce qu’elle avait prévu de longue date, plutôt que de surfer sur la vague du fan-service pour être sûre de contenter absolument tout le monde. Elle aime les fins heureuses ? Elle fera une fin heureuse. Elle aime les mystères qui restent entiers ? Elle laissera certains mystères planer.
D’autant plus qu’il y a finalement bien plus important que certains mystères : il y a une comète dévoreuse d’âmes qui menace d’engloutir « proprement » et simplement toute vie dans la galaxie ! On s’occupera des autres menus tracas plus tard, si on arrive à rester en vie : tout est question de priorité, dans ce genre de situation apocalyptique ! Tara et ses plus fidèles amis, sans oublier ses nouveaux alliés, embarquent donc pour une mission des plus cruciales : prendre de vitesse une entité meurtrière capable de « sauter » d’un bout à l’autre de l’univers sans effort. Et trouver le moyen de l’arrêter tout en tenant la promesse faite aux âmes enchainées dans les objets démoniaques … Parfois, souvent, notre brave et pauvre Tara en veut terriblement aux dragons qui ont traficoté ses gènes pour la rendre si puissante : elle n’en peut plus d’être l’ultime rempart, d’être l’unique recours. Elle n’a même pas dix-neuf ans, et elle porte sur ses seules épaules la responsabilité écrasante de protéger et de sauver tout le monde (pour ne pas dire « tous les mondes »). Longtemps, Tara a supporté sans fléchir cette lourde charge : « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités », dit un film terrien. Beaucoup de lecteurs ont reprochés à Tara d’être aussi héroïque, de toujours voler à la rescousse de tous ceux qui sont en danger ou en souffrance … ils ont intérêt à être contents, car dans ce tome, Tara laisse enfin transparaitre ce qu’elle cachait jusqu’alors bien profondément derrière ce masque de « super-héroïne » : une terreur incontrôlable, une lassitude infinie, et une certaine colère.
D’une certaine manière, l’ultime combat que nous promet le titre de ce tome n’est pas seulement celui qui confronte Tara et ses amis à cette menace d’un nouveau genre … C’est aussi eux-mêmes que nos héros doivent affronter : ils doivent affronter une bonne fois pour toutes les blessures de leur passé, leurs doutes, leurs peurs, leurs peines. La réapparition inopinée d’un personnage que tous pensaient mort et enterré depuis au moins une bonne vingtaine d’années, pile au mauvais moment, représente ce passé qui empêche de regarder vers l’avenir, qui enferme. Je suis vraiment très heureuse que ce brave Various ait osé prendre les choses en main : Lisbeth a toujours tellement laissé passer l’Empire en premier qu’elle en a oublié qu’elle méritait aussi d’être heureuse … Plus généralement, je suis très heureuse que tout soit bien qui finisse bien pour les personnages principaux : les drames et les tragédies, c’est bien, mais les fins heureuses, c’est très bien également (pour ne pas dire « mieux »). On aspire tous au bonheur, à la sérénité, et j’estime qu’on y a tous droit … et d’autant plus des jeunes gens comme Tara, Cal, Robin, Mara, Jar, Moineau, Fafnir, Betty, Fabrice et Sylver, qui ont déjà vu et vécu bien trop de souffrances et d’épreuves au long de leur courte vie. Alors même si, une fois de plus, je peux comprendre l’agacement de certains lecteurs, qui estiment que tout s’est résolu trop vite, trop bien, par un « tour de passe-passe » tiré par les cheveux … je ne partage pas cet agacement. La façon dont tout se résout est fort inattendu, c’est indéniable, mais elle ne me dérange pas le moins du monde : j’ai été surprise au tout dernier moment, et c’est bien plus que je pouvais l’espérer !
En bref, vous l’aurez bien compris : si une grande majorité de lecteurs (y compris parmi les plus passionnés) laissent éclater haut et fort leur déception, leur frustration, voire même parfois leur colère, face à cette fin de cycle qui « trahit » toutes leurs attentes, elle a dans mon cas dépasser toutes mes attentes ! C’est du Sophie Audouin-Mamikonian dans toute sa splendeur : beaucoup d’action, un rythme trépidant au point qu’il en devient insoutenable, beaucoup de rebondissements, des coups de théâtre et des révélations comme on n’en trouve que trop peur … mais aussi beaucoup d’émotions, avec des déclarations poignantes, et surtout beaucoup d’humour, avec des situations cocasses à souhait et des dialogues hilarants au possible. Mais ce qui m’a le plus réjouit, c’est bel et bien d’apprendre que ce n’était pas réellement fini, qu’il n’y avait pas besoin de dire adieu à tous ces personnages que l’on a appris à connaitre et à apprécié tout au long de ces douze tomes, qu’il n’y avait pas non plus besoin de dire adieu à cet univers fantasque et farfelu, drôle et coloré qui nous a tant fait rêvé. Je sais que cette vision ne fait pas l’unanimité, que certains auraient préféré une fin nette et définitive, mais pour ma part, je suis vraiment très heureuse de pouvoir retrouver Tara, Cal et tous leurs amis pour de nouvelles aventures ! Car même si c’est une saga qui ne plait visiblement pas à tout le monde, ça reste à mes yeux une des meilleures sagas qu’il m’ait été donné de lire, sans doute aussi car c’est l’une des plus originales, des plus insaisissables … J’ai toujours aimé ce qui sort du lot !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2022/04/tara-duncan-tome-12-lultime-combat.html
Doucement mais sûrement … Une stratégie visiblement payante pour venir à bout des sagas les plus interminables ! Ces dernières années, j’ai plus d’une fois tenté de me lancer dans un énième Tarathon, bien décidée à relire d’un bout à l’autre cette saga qui a tant compté pour moi … mais il y avait toujours une chose ou une autre pour venir m’interrompre au bout de trois ou quatre tomes enchainés. En pas loin de huit ans, j’aurai ainsi retenté plus de quatre fois sans jamais aller plus loin que le quatrième opus ! Alors qu’en m’imposant le rythme fort léger mais fort régulier de deux tomes par mois, coûte que coûte, quoi qu’il arrive, il ne m’aura fallu que six mois pour achever ce Tarathon, que je peux donc sans frémir qualifier de « rondement mené » … mais surtout de « profondément salvateur ». Car cela m’a fait beaucoup plus de bien que je ne pouvais l’imaginer de me replonger dans cet univers, de retrouver ces personnages, de revivre ces fabuleuses aventures. Cela m’a en quelque sorte permis de me souvenir pourquoi j’aimais tant lire : ces dernières années, entre les services presse et les challenges, mon rapport à la lecture s’est quelque peu « rationnalisé », et j’avais grand besoin de retrouver le gout de lire « tout simplement », sans avoir à l’esprit le délai convenu avec l’auteur ou l’éditeur, sans chercher à remplir une consigne quelconque, sans même songer à « faire baisser ma PAL ». Juste lire. Et y prendre plaisir. Je m’étais égarée, et une fois de plus, c’est Tara qui m’a aidé à retrouver mon chemin : celui de l’amour de la lecture, de la passion, purement et simplement.
Quelques jours plus tôt, sans crier gare, six planètes ont surgis de nulle part pour venir s’installer en orbite autour des soleils d’AutreMonde … sans que les habitants légitimes de ce système aient donné leur accord pour accueillir tout ce petit monde. Et cela d’autant plus que ces planètes sont celles des démons, leurs pires ennemis depuis des centaines de centaines d’années, qui viennent de faire imploser leur lune alors qu’ils étaient prêts à nouer des relations commerciales avec eux. En alerte, tous les peuples d’AutreMonde se préparent à une nouvelle guerre contre les démons … mais voilà, ces derniers n’attaquent pas. Ne communiquent même pas. Leurs planètes se contentent de tourner autour des soleils, entourées d’un voile opaque empêchant tout vaisseau de s’approcher. Tandis que le silence se prolonge, la peur enfle à vue d’œil, et avec elle les intentions belliqueuses : beaucoup, les dragons les plus guerroyant les premiers, estiment qu’il faut attaquer les premiers et se débarrasser de la menace avant qu’elle n’éclate. Ce à quoi les pacifistes – et les commerçants fous de joie à l’idée de trouver de nouveaux clients à dépouiller – répliquent que si les démons avaient voulus les anéantir, ils l’auraient fait dès leur arrivée, et non pas deux semaines plus tard, après avoir laissé à tout le monde le temps de s’organiser : hors de question de les provoquer s’ils sont venus en paix ! Alors que les esprits s’échauffent, Tara et ses amis vont une fois de plus chercher une solution pour sauver le monde … quitte à se mettre une fois de plus en grand danger.
N’en déplaise aux grincheux, ce qui fait tout le charme de cette saga selon ses plus fidèles lecteurs, c’est bien et bien cette sorte de « surenchère » : à chaque fois que nous avons le sentiment que « les choses ne peuvent plus empirer » (voire même, pour les plus optimistes, « ne peuvent que s’améliorer »), une nouvelle catastrophe vient balayer avec fracas cette certitude … Pour le plus grand bonheur du lecteur, qui commençait à trouver toutes ces considérations politico-commerciales un tantinet trop sérieuses pour une saga aussi fantasque et délurée que celle-ci ! Que l’histoire murisse en même temps que son héroïne (et bien souvent, que son lectorat), c’est parfaitement normal, et même très appréciable … mais tout de même, une petite pointe de « folie », ou plutôt d’extravagance, n’est jamais de refus ! Avec ce tome, on retrouve vraiment ce petit côté « déjanté » qui rendait les premiers tomes aussi incroyables, et surtout, on retrouve ce rythme absolument trépidant, pour ne pas dire infernal, qui commençait personnellement à me manquer un petit peu : les négociations et les mondanités, c’est bien, mais comme diraient Fafnir et la Pierre Vivante, un peu d’action (et quelques bonnes bagarres), c’est encore mieux ! Et clairement, de l’action, ce n’est pas ce qui manque dans cet opus : on va de rebondissements en rebondissements, de coups de théâtre en coups de théâtre, de surprise en surprise … Pas moyen de s’ennuyer, et encore moins de faire une pause dans la lecture sans être tiraillé par l’envie irrésistible de savoir ce qui se passe ensuite !
Et parce que, comme le dit si bien Sophie (à propos des murs, certes, mais cela s’applique également au petit cœur du lecteur), lorsque la pression devient trop forte, tout risque d’exploser, il faut bien faire retomber la tension de temps à autre … et pour cela, rien de mieux qu’un bon petit fou rire ! S’il n’a jamais totalement disparu de la saga, l’humour décapant de Sophie s’était fait bien plus discret dans les opus précédents : quelle joie de retrouver son gout prononcé pour les situations cocasses et les dialogues burlesques ! Vous n’imaginez même pas le nombre de fois où j’ai gloussé (comme une spatchoune pour les initiés), où j’ai éclaté de rire, voire même où j’ai failli pleurer de rire : parfois, c’est absurde à souhait, et d’autre fois, c’est sarcastique à souhait, dans tous les cas, c’est hilarant ! Tant et si bien que même les tergiversations sentimentales de Tara, qui ne sait vraiment plus où donner de la tête (ou plutôt du cœur), ont réussi à me faire sourire (alors que j’ai généralement tendance à pester contre les héroïnes qui ne savent pas ce qu’elles veulent, ou plutôt qui elles aiment) : les tentatives désespérées de Robin, quoiqu’un tantinet pathétiques, ne manquent pas de ridicule, et les déclarations de Cal, bien qu’un peu niaises par moment, sont follement poignantes. Et même s’ils sont parfois agaçants, ces deux jeunes coqs, à se disputer les sentiments de Tara, ça n’en reste pas moins une sous-intrigue finalement fort divertissante entre deux attaques de démons !
En bref, je préfère ne pas en dire plus pour ne pas trop vous en dévoiler (c’est un tome qu’on apprécie plus encore quand on ne sait pas à quoi s’attendre, quand on se laisse dévorer par la tension croissante, quand on attend le point de rupture avec une sorte d’effroi impatient), mais je pense que vous l’aurez bien compris : je me suis vraiment régalée du tout début à la toute fin ! Je fais clairement parti de ces lecteurs qui aiment quand Sophie en fait « un peu trop », quand elle lâche la bride à son imagination débordante et son gout prononcé pour les situations rocambolesques : j’aime me laisser surprendre par ses idées complétement déjantées et farfelues, totalement imprévisibles, absolument uniques. Notre monde est si sombre, si austère, qu’une petite pointe d’excentricité et une grosse touche de légèreté constitue une bouffée d’air frais vraiment salvatrice : c’est une saga qui nous rappelle que la lecture est là pour nous aider à nous évader un peu de notre quotidien, souvent fort morose, pour nous aider à oublier l’espace d’un instant nos soucis. « Aventure, amour, humour et magie », voilà ce que l’éditeur nous promet sur la quatrième de couverture : le moins que l’on puisse dire, c’est que ce tome remplit parfaitement ces promesses, pour le plus grand bonheur des lecteurs, petits et grands ! Mais ce que l’éditeur ne dit pas, c’est la frustration atroce que fait naitre l’horrible cliffhanger final : ça devrait être interdit, ce genre de suspense, c’est très dangereux pour le cœur du lecteur !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2022/04/tara-duncan-tome-11-la-guerre-des.html
Douze ans. Cela fait un petit peu plus de douze ans que j’ai découvert Tara Duncan … Grosso modo, la moitié de mon existence. C’est à la fois peu et beaucoup, très long et très court : parfois, j’ai le sentiment que c’était hier, d’autres fois, cela me semble être une toute autre vie. A cette époque, seuls les sept premiers tomes étaient sortis : je les ai dévorés en l’espace de deux semaines, dans le désordre le plus complet en fonction des tomes disponibles au CDI et à la bibliothèque. Puis, j’ai demandé à mes parents de me les acheter, et je les ai relus dans l’ordre. Une fois. Deux fois. Peut-être plus : je ne tenais pas de liste de mes lectures, à cette époque. Et puis, au terme de la très longue année d’attente (la première d’une longue lignée), tandis qu’approchait la sortie tant attendue du huitième tome, je me suis renfilée toute la saga, histoire d’être fin prête pour découvrir la suite. Et chaque année, ce fut le même rituel : jusqu’en terminale, je faisais ma rentrée avec le premier tome, puis j’enchainais tous les tomes sortis, me débrouillais pour acheter ou recevoir le nouveau le jour même de sa sortie (voire même avec un peu d’avance quand j’avais de la chance avec ma précommande), et je sprintais pour être la première à donner mon avis sur l’ensemble du tome sur le blog de l’autrice. Avec ce système, autant je connais désormais presque par cœur les sept premiers tomes, ceux que j’ai relus le plus souvent, autant j’ai parfois le sentiment de redécouvrir totalement les trois ou quatre derniers, ceux que j’ai beaucoup moins relus !
Tara a toujours détesté son fichu statut d’Héritière du Puissant et Noble Empire d’Omois … mais aujourd’hui plus que jamais. Depuis qu’Archange, le tout nouveau tout beau roi des Démons, et Maitre Chem, le sage mais pas si vieux Dragon, l’ont tous les deux demandée en mariage, la jeune fille est poursuivie par une horde de prétendants tout aussi « prestigieux » les uns que les autres, à croire que tout ce qu’AutreMonde compte de princes et de nobliaux est soudainement tombé fou amoureux d’elle … ou plutôt des accords commerciaux et diplomatiques qu’une telle union pourrait accorder à l’un ou l’autre petit comté du coin. Mais Tara n’a nullement l’intention d’épouser qui que ce soit, et encore moins un démon au visage d’ange ou son mentor dragon : elle n’a que dix-sept ans et demi ! Et doit à tout prix convaincre sa tante que c’est vraiment une très, très mauvaise idée que d’inviter toute une délégation de démons dans leur univers, même si ces-dits démons sont très beaux garçons et que commercer avec leurs six planètes pourrait renflouer les caisses de l’état. Mais Lisbeth et tout ce qu’AutreMonde compte de commerçants assoiffés de profits ont eu gain de cause : Archange et ses démons arriveront dans quelques jours pour signer l’accord commercial le plus mémorable de toute l’histoire … et le mariage qui va avec. Et les dragons participeront eux aussi aux négociations. Et Tara est intimement convaincue que cette affaire va mal se passer. Très mal se passer. Vraiment très mal se passer ...
Arrivé au dixième opus d’une saga, on peut raisonnablement se dire que « on ne se laissera plus mener par le bout du nez », qu’on connait désormais suffisamment l’auteur et ses habitudes narratives pour anticiper les retournements de situation et autres coups de théâtre … Mais que nenni ! Sophie Audouin-Mamikonian est une autrice insaisissable, qui sait surprendre même ses lecteurs les plus fidèles et les plus attentifs : qui aurait cru que, à quelques tomes à peine de la fin de la saga, cette dernière allait s’engouffrer tête la première dans un nouvel arc narratif de cette ampleur ? Pour tout dire, même au bout de la troisième ou quatrième relecture, je suis toujours éblouie par cette audace … et un tantinet effrayée aussi : comment Sophie va-t-elle donc réussir à faire coïncider toutes ces intrigues parallèles pour toutes les conclure convenablement ? Comme s’il n’y avait déjà pas assez de mystères à résoudre, de complots à démanteler, de triangles amoureux à désamorcer, de catastrophes à éviter ! Rationnellement, on se dit que l’autrice a eu les yeux plus gros que le ventre, qu’elle aurait mieux fait de se contenter de fermer les portes précédemment ouvertes plutôt que d’ouvrir un nouveau portail aussi volumineux … mais la raison a rarement sa place dans une lecture-passion. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, avec Tara Duncan : on ne lit pas cette saga car elle est sérieuse et « prestigieuse », mais seulement parce qu’elle fait rire et rêver, parce qu’elle nous aide à oublier tous nos soucis, parce qu’elle n’est pas prise de tête. Parce qu’elle brise les carcans de la raison pour oser un peu de folie …
En parlant de folie, il semblerait que les dirigeants d’AutreMonde aient tous perdus la tête : inviter une délégation entière de démons, certes « humanisés », dans leur univers, mais quelle Folie avec un grand F ! Ont-ils oubliés que ce peuple a tenté de les envahir, les coloniser, les anéantir, les massacrer, quelques siècles auparavant ? Quelques potentiels nouveaux accords commerciaux justifient-ils de mettre en péril des centaines de milliards de vies innocentes ? Peut-on véritablement faire confiance à un ennemi ancestral aussi belliqueux et puissant que des hordes démoniaques (aux visages d’anges, pour mieux tromper notre vigilance, de plus est) ? Mais d’un autre côté … est-il juste de ressasser, d’entretenir, siècles après siècles, les mêmes rancœurs, les mêmes animosités ? Peut-on moralement continuer à faire peser sur un peuple la responsabilité du massacre commis par leurs ainés, leurs ancêtres ? Est-il acceptable de punir ad vitam aeternam une civilisation sous prétexte qu’on en a une peur bleue ? Faut-il s’obstiner à mettre tous les démons dans le même sac … ou ne faut-il pas plutôt faire table rase du passé et accepter la main tendue, accepter de repartir sur de bonnes bases ? Ces questionnements ne cessent de hanter notre pauvre Tara, tiraillée entre sa terreur et sa méfiance instinctives (plus que quiconque, elle sait à quel point la magie démoniaque corrompt l’âme) et l’instinct politique et commercial que sa tante s’efforce de lui inculquer (elle est tout de même supposée devenir Impératrice d’Omois un jour … le plus tard possible s’il vous plait merci). Elle comprend le choix de Lisbeth, à défaut de l’approuver.
Comment pourrait-elle l’approuver, d’ailleurs, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de la marier à un illustre inconnu pour sceller le plus grand accord diplomatique et économique de l’Histoire avec un grand H, alors que Cal vient de lui déclarer, une nouvelle fois, sa flamme ? Jusqu’à présent, les atermoiements amoureux de Tara m’énervaient au plus haut point (sans doute parce que Robin lui-même m’horripile, en y réfléchissant) … mais dans ce tome, on bascule sur quelque chose de bien plus profond, de bien plus délicat, qui a tendance à m’émouvoir énormément. De plus, contrairement à ce que je reprochais dans les tomes précédents, cette histoire d’amour ne vient pas écraser le reste de l’intrigue : elle s’y insère subtilement, elle la nourrit, la rend plus prenante encore. Car il faut un peu d’émotion pour contrebalancer ce nouveau déferlement de rebondissements, un peu de tendresse pour compenser cette nouvelle vague d’action … En effet, soyez prévenus, on ne peut pas s’ennuyer dans ce tome, dans lequel la tension dramatique est de plus en plus forte à chaque chapitre, atteignant le moment venu un niveau sans doute jamais atteint dans toute la saga. Sophie est décidemment passée Maitre dans l’art et la manière de jouer avec le petit cœur de ses lecteurs : tout au long du roman, nous avons le sentiment de marcher sur un fil avec une dizaine de vases en cristal sur la tête. On tangue entre l’envie d’y croire et la certitude que quelque chose va mal tourner, sans réussir à savoir quoi ni comment … On connait assez Sophie pour se douter que tout va basculer, mais sans pouvoir prédire de quelle manière.
En bref, vous l’aurez bien compris, contrairement à pas mal de lecteurs qui affirment que c’est à partir de ce tome qu’ils ont complétement décrochés de la saga … je l’ai pour ma part vraiment beaucoup aimé ! A vrai dire, j’ai parfois du mal à comprendre ce qu’ils veulent, ces lecteurs mécontents : quand Sophie se cantonne à l’univers des premiers tomes, ils râlent car l’univers n’est « pas assez étoffé », et quand elle étoffe l’univers et élargit nos horizons, ils râlent car « ce n’est plus l’univers des premiers tomes ». D’ici à affirmer qu’ils râlent par principe, il n’y a qu’un pas que j’hésite parfois à franchir, tellement cela me semble contradictoire ! En tout cas, une chose est sûre et certaine : avec un final comme celui-ci, le prochain opus promet d’être encore plus palpitant encore, et j’en viens à me demander si mon pauvre petit cœur va survivre à la fin de la saga ! J’avais vraiment oublié à quel point ces trois derniers tomes étaient riches en rebondissements, en révélations, en ébahissements, en stupéfactions ! Impossible de se reposer sur nos lauriers, de se dire qu’on a tout compris et tout deviné, car à chaque fois qu’on pense avoir saisi quelque chose, à chaque fois qu’on pense avoir anticipé la suite, Sophie vient renverser nos certitudes et nos prédictions comme un ouragan balaye un château de cartes. Et c’est justement cela qui tient le lecteur en haleine, qui lui donne le sentiment de vivre l’histoire avec les héros : parce qu’il est lui aussi trimballé au cœur du maelstrom, parce qu’il n’a aucune emprise sur le cours des choses, parce qu’il doit lâcher priser pour véritablement profiter de sa lecture. Et qu’est-ce que c’est merveilleux !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2022/04/tara-duncan-tome-10-dragons-contre.html
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