Simpere Francoise

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Couverture du livre « Jouer au monde » de Simpere Francoise aux éditions J'ai Lu

Calimero29 sur Jouer au monde de Simpere Francoise

Paris, fin décembre 1986. Antoine, la trentaine, qui peint des trompe-l’œil plus vrais que nature fait connaissance de Marine, 28 ans, qui est documentaliste dans une maison d'édition. C'est la rencontre de deux solitudes, de deux êtres qui survivent; chacun va aider l'autre à retrouver le goût de vivre, d'une façon peu conventionnelle, en jouant au monde : inventer un monde qui donne des couleurs à la réalité.
Ce roman nous offre une belle galerie de portraits dont le point commun est de ne pas se sentir bien dans leur vie, blasés, blessés mais qui essayent de laisser libre cours à leur imaginaire. Antoine a été abandonné par sa mère alors qu'il avait 7 ans et depuis, sa vie, qui est elle-même un véritable trompe-l’œil, tourne autour d'un vide qu'il n'a jamais pu combler et qui l'éloigne de toute relation amoureuse; Marine n'a pas trouvé dans le militantisme politique l'idéal qu'elle cherchait pour donner du sens à sa vie. Tous deux rencontrent des personnages haut en couleurs qui, tous, veulent se sentir exister et ne pas uniquement subir : une vieille dame qui s'invente un passé aventurier, excitant , un ami d'enfance qui a vu une passion s'éteindre et se consacre à la création de jeux qui font rêver, un Georgien en exil qui pleure et idéalise son pays d'origine, une amie d'enfance de Marine, trompée par son mari et déçue par le militantisme et ceux qu'elle défend avec cœur .
Réflexion sur le sens de la vie, sur le manque d'amour et les blessures à jamais présentes, sur les formes que peut prendre l'amour, sur le besoin de rêver et de laisser vagabonder son imaginaire.

Couverture du livre « Le nouveau guide des amours plurielles ; 10 ans, 20 ans après :

parcequecmoi sur Le nouveau guide des amours plurielles ; 10 ans, 20 ans après : "itinéraires de polyamoureux" de Simpere Francoise

Après une introduction assez générale pour nous rappeler ce qu’est le polyamour, ce guide des amours plurielles se décompose en 22 parties inégales classées par thème allant de A (Ailleurs) à R (R-évolution). Dans chaque partie, l’auteure nous livre en premier ses diktats sur le polyamour, suivi par un jeu de questions-réponses sensé nous donner des conseils d’expert en sexologie et en relations humaines.

Au final, ce que j’ai retenu de ce livre audio, c’est que le polyamour, nommé ici plus communément le lutinage, est le summum des relations, bien supérieur au couple monogame sur tous les points, bien mieux que le simple rapport hétérosexuel ou même que le couple homosexuel.

Démonstration par A+B. La monogamie favorise l’adultère, la consommation, la frustration, le libertinage, l’étiquetage des sentiments, la jalousie, la dépendance sexuelle, l’égoïsme, les drames, le divorce. C’est une certaine routine qui enferme. La grande escroquerie du couple, c’est qu’on s’est amputé d’une partie de nous-mêmes.

Rien de tout ça dans le lutinage, bien au contraire. C’est un véritable enrichissement personnel que de vivre des amours plurielles, la libido est plus forte. Le lutinage est basé sur le respect mutuel, sur l’importance du lien social et de l’attention portée à l’autre, sur la confiance et l’estime de soi, sur l’indépendance sexuelle, l’absence de possessivité, sur la sexualité sans tabou, sur la fidélité mais pas exclusive, donc dans le bon sens du terme. L’égalité homme-femme est prôné dans le lutinage. C’est un choix, LE choix à faire pour vivre heureux. Il suffit juste de l’assumer, se dire que le plaisir et le désir ne sont pas coupables, que c’est le sel de la vie et la liberté qui procurent une grande curiosité sexuelle et amènent au nirvana.

Moralité, soyez lutin, il n’y a pas d’âge pour franchir le pas de lutinage, ni de gène spécifique, le plus difficile est de l’admettre. C’est un choix personnel et positif (sic).

En fait, plus qu’un guide, c’est un manifeste des amours plurielles. Cela déculpabilise aussi d’avoir plusieurs relations en même temps, de même niveau. A bon entendeur…

Mais attention, le polyamour reste choquant pour la plupart des gens, pour notre société pas encore assez évoluée ni permissive. La difficulté est du sortir du modèle de la monogamie, faire son « coming out », comme les homosexuels. En attendant que le lutinage passe de « mode » à « vrai choix de vie », exprimé, affirmé et assumé, et se généralise, il faut faire attention, pour bien le vivre, que les différents partenaires aient la même vision du lutinage pour ne pas altérer les relations chaleureuses entre lutins.