Kerim est né dans le Kurdistan irakien. Dans ce pays qui depuis longtemps enchaîne les guerres, l’enfance de Kerim est relativement préservée. Mais à l’adolescence, alors qu’il partage son temps entre l’école et les fourneaux de l’auberge familiale, la violence entre dans sa vie pour ne plus...
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Kerim est né dans le Kurdistan irakien. Dans ce pays qui depuis longtemps enchaîne les guerres, l’enfance de Kerim est relativement préservée. Mais à l’adolescence, alors qu’il partage son temps entre l’école et les fourneaux de l’auberge familiale, la violence entre dans sa vie pour ne plus jamais la quitter : son père est abattu sous ses yeux. Quelque temps plus tard, Kerim est kidnappé et embrigadé par un groupe fanatique de Combattants de Dieu, au sein duquel il assistera à l’innommable.
Il parvient à s’échapper, mais pas à reprendre sa vie d’avant. Il prépare alors son exil vers Berlin, où un de ses oncles a émigré des années auparavant. Il se lance dans un parcours risqué jusqu’à la Méditerranée, puis dans une traversée clandestine tout aussi dangereuse sur un cargo, y compris un échouage sur un îlot désert, avant d’enfin débarquer en Europe. Après des mois de démarches administratives, il obtient enfin le statut de réfugié en Allemagne.
Si une nouvelle vie commence pour Kerim, elle n’est pas rêvée pour autant. Malgré ses efforts, il n’arrive pas à comprendre la société dans laquelle il a atterri, son intégration est loin d’être évidente, à l’image de celle des nombreux migrants qu’il côtoie. « Chacun ici était libre, il n’existait pas d’ordre fermement assemblé auquel on eût pu se fier, et l’on devait dès lors se poser des questions sur tout« . Tiraillé entre deux mondes, entre un futur désiré et un passé en partie regretté, ne sachant que faire de toute cette liberté inédite pour lui, il s’épuise à tenter de s’adapter à son nouveau pays, avant de lâcher prise.
Tourmenté par ce qu’il a subi et commis, il est rongé par des sentiments de culpabilité, d’abandon, de solitude, de peur. Il cherche refuge dans la foi, la foi idéale et pure que lui avait révélée son professeur chez les Combattants de Dieu.
« Le navire obscur » est une plongée dans les eaux troubles et mortifères de l’extrémisme, l’histoire d’un piège qui se referme inéluctablement sur un homme complexe et malaisant qui semble ne jamais avoir réellement maîtrisé son destin. Comme une fatalité, l’étau du fanatisme religieux le tient entre ses mâchoires et resserre son emprise, lentement, sûrement, cruellement.
Ecrit dans un style sobre, sans jugement, ce roman parle de guerre, d’exil, d’intégration et de racisme, de liberté, de radicalisme, de leurs causes et conséquences.