Une sélection palpitante de coups de cœur pour les ados en vacances !
Ce troisième roman de l’auteur est de facture somme toute classique : on devine très vite le fin mot de l’histoire.
Ce qui est intéressant, dans ce roman, c’est que l’auteur nous parle du Sud en 2017.
La ville de Charon dans laquelle se déroule le roman semble emblématique du Sud : sa statue d’un Confédéré que certains voudraient voir déboulonnés ; son premier shériff noir ; son président du conseil de la ville raciste…
Titus Crown est donc le nouveau shériff noir de cette ville au nom prédestiné. Ses adjoints sont blancs et chacun a son caractère.
J’ai aimé cet homme, ancien du FBI qui tente de mener son enquête malgré les bâtons dans les roues que lui met Scott le président du conseil de la ville qui n’a pas digéré son élection.
J’ai aimé ce que l’auteur nous donne à voir de la persistance de la ségrégation : les tables d’autopsie sont les seuls bastions de l’égalité (p.137) ; mais les entreprises de pompes funèbres ne sont pas les mêmes pour les Blancs et les Noirs.
Un Sud contrarié par son passé et terrifié par son avenir.
Un Sud hanté par le Christ (la ville de Charon compte plus de 30 Eglises).
J’ai découvert l’existence de l’Union des Filles de la Confédération qui avait la charge de faire élever des statues aux soldats Confédérés. Statues qui posent problème en 2017 à l’heure du déboulonnage.
J’ai aimé ce roman pour ce qu’il m’a appris des états sous la ligne Masson-Dixon dans lesquels la cohabitation noirs-blancs restent tendue.
L’image que je retiendrai :
Celle du saule sous lequel sont enterrés les corps des enfants noirs.
https://alexmotamots.fr/le-sang-des-innocents-s-a-cosby/
"Titus toucha à nouveau l'insigne sur sa poitrine. Parfois, il voyait cette étoile comme un bouclier placé devant son cœur, parfois, il la voyait comme une ancre qui l'attirait vers le fond. Et parfois... Parfois, il ne voyait rien d'autre qu'un morceau de métal sans valeur."
Le sang et l'obscurité, les ombres et la mort, une jeune colonie, des larmes et de la violence, une plaie purulente, une petite maison, des vêtements classés par couleurs, une cicatrice en forme de point d'interrogation, la Foire d'automne, une fusillade au lycée, des verres polarisés, des sermons apocalyptiques, de la honte et de la culpabilité, les fleurs de magnolia, un voile opaque, une voix rocailleuse, des priorités qui changent, un regard dévasté, un semblant de sérénité, une tempête de sentiments, un monde qui est loin d'être idéal, le rire d'une mère, des sanglots déchirants, des questions nécessaires, un goût amer, une boule de Chantilly, le bruit et la fureur, une conversation houleuse, des néoconvertis et les néoconfédérés, le manque de respect, les Jardin secret, des frissons glacés, des troubles psychiatriques, un dossier intitulé "Favoris"...
J'ai beaucoup apprécié le personnage de Titus, un ancien du FBI, qui devient le premier shérif Noir de l'histoire du minuscule comté de Charon.
Il est très organisé, déterminé, intègre et il ne compte pas céder aux diverses pressions.
Il a toujours dit que s'il était élu au poste de shérif, il serait un shérif Noir oui, mais pas celui de la communauté Noire.
Il essaie de garder le cap, certains le considèrent comme un traître à sa race, mais lui porte un insigne et compte bien effectuer son travail de façon impartiale et minutieuse.
Il ne doit montrer aucune faiblesse.
Il a parfois du mal à verbaliser, et souvent il suranalyse.
C'est un homme au caractère complexe qui doit gérer des choses compliquées.
Charon, c'est sa terre.
Charon, c'est son cœur.
Il souhaite obtenir justice pour ceux et celles qui ont tant souffert, il veut rendre témoignage, et rééquilibrer la balance.
C'est un excellent roman policier avec une vraie dynamique, des parts d'ombre, et des émotions intenses.
Isiah (journaliste) était le fils d’Ike Randolph. Un homme noir qui a tourné le dos à son passé criminel (il y a plus de vingt ans) afin de créer une petite entreprise de jardinerie, devenue prospère. Derek (chef pâtissier) était le fils de Buddy Lee Jenkins. Un homme blanc (ayant également un passé criminel) qui ne s’en est pas aussi bien sorti, puisqu’il a plongé dans la précarité, le chômage et l’alcoolisme.
Les deux ex-taulards ont rejeté l’homosexualité de leur fils respectif, mariés quelques mois seulement avant leur assassinat (à Richmond, en Virginie) et qui laissent derrière eux une petite fille de trois ans (Arianna) née d’une mère porteuse et d’Isiah Randolph … Mya, la mère d’Isiah, a été nommée (en cas d’éventuel malheur, et par décision testamentaire des deux garçons) tutrice de sa petite fille.
La police de Richmond ne semble pas avoir la moindre piste sur ce double meurtre. Les deux pères de famille, fous de chagrin, de culpabilité et de colère, vont alors décider de prendre les choses en main. Avides de vengeance et de justice, le ou les coupables n’ont qu’à bien se tenir, car ce ne sont pas des « enfants de coeur » …
Un roman noir, terriblement captivant. D’une violence extrême. Mais aussi profondément humain. Une analyse intelligente et lucide sur la difficulté à faire accepter sa différence par ses propres parents. Une étude psychologique, doublée d’un polar addictif. L’écriture est âpre, le style très visuel : on est immédiatement plongé au coeur de cette folle intrigue ! Un magnifique récit qui nous happe et ne nous lâche plus jusqu’à la dernière ligne ! Mon deuxième coup de coeur pour ce formidable auteur !
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Une sélection palpitante de coups de cœur pour les ados en vacances !
Abandonnée par son compagnon, Esther accouche du petit Pablo qu'elle ne reconnaît pas...
Né au XIXe siècle dans l'île Bourbon, Edmond Albius va faire l'une des plus extraordinaires découvertes...
Manipulation et faux-semblants au cœur d'un polar innovant et troublant