"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors qu’il vient de perdre son père au pays de Galles, le jeune Llew Jones décide de partir quelques temps aux États-Unis pour écrire et visiter le pays. Il se pose dans un premier temps chez une tante qui lui prête sa maison dans les Catskills. Il s’est proposé de ranger la bibliothèque aux mille livres. Pourtant, le paysage et la quiétude des lieux le poussent d’avantage à la fumette et à la rêverie solitaire. Alors qu’il est en train de lire au bord de l’eau, il rencontre un très étrange bonhomme à la palabre facile accompagné d’une énigmatique jeune femme fort séduisante. Joseph Bosco est volubile et convainquant, les mots sortent de sa bouche en rafale, Llew est immédiatement conquis. Surtout lorsque ce dernier lui propose de l’accompagner.
Débute alors pour lui une étrange collaboration avec Joe, éleveur et collectionneur de papillons. Ce dernier parcourt le pays pour vendre les collections de son père, un célèbre entomologiste qui a abandonné sa famille pour assouvir sa passion. Llew est rebaptisé Rip Van Jones par Joe le bonimenteur, un nom plus accrocheur pour servir leur commerce. Rip fait ensuite la connaissance de la famille au grand complet, de leur manoir étrange, et de leurs différentes collections de papillons, rares, sous verre ou dans les serres d’élevage.
Rip, Joe et sa sœur Mary embarquent pour un road trip à travers l’Amérique, de ville en ville afin de vendre leurs beaux papillons aux fleuristes et autres collectionneurs d’espèces rares. Mais le voyage s’avère plus complexe que prévu et le commerce de papillons pas aussi honnête qu’il en a l’air. Jusqu’au moment où Joe disparait.
Le roman alterne entre le présent, Rip est en prison, et les souvenirs qu’il va coucher sur le papier. Par l’écriture, il tente de dénouer l’intrigue qu’il vient de vivre et de comprendre toute la complexité de cette famille qu’il a côtoyée. Wolff le père, fervent défenseur des espèces en voie de disparition évanoui dans la nature avec son filet à papillons ; Édith la mère, amère et défigurée dans un incendie qui a failli lui coûter la vie ; Mary, Isabelle et Joe, cette fratrie disparate aux aspirations si diverses ; puis Rip qui ne sait plus trop où il en est. Enfin, Joe, le personnage fantasque par excellence, le hâbleur qui invente les mots qu’il ne trouve pas pour raconter ses histoires, qui décrit un passé et des souvenirs qui changent à chaque version et qu’il est donc quasi impossible de cerner et de comprendre. Joe qui fascine Rip.
Étonnant parcours de ces deux jeunes hommes et de leur relation au père....
lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/05/03/letrange-histoire-du-collectionneur-de-papillons-rhidian-brook/
Ce roman se déroule dans l'Allemagne d'après-guerre. Détruite, ravagée, les Forces Alliées contribuent à sa reconstruction. Le peuple allemand est soumis aux Etats-Unis, à l'Angleterre, aux Français et aux Russes. C'est dans ce contexte que le colonel Morgan, gradé britannique, arrive en Allemagne. Il va être installé avec sa famille dans une maison habitée par ses propriétaires, les Lubert. Morgan laisse une partie de la maison à Lubert pour cohabiter, persuadé que c'est en fraternisant que l'Allemagne pourra se reconstruire.
Tiré d'une expérience familiale similaire, l'auteur nous propose ici un récit magnifiquement écrit, laissant la part belle aux sentiments mitigés de deux peuples ennemis destinés à devenir amis.
Le colonel Morgan est un homme de guerre, mais humain, qui souhaite donner sa chance à un peuple fier de son pays mais honteux des événements tragiques qui le balayèrent pendant une décennie. Tous les personnages qui vont tourner en orbite autour de Morgan, sa femme, son fils, Herr Lubert et sa fille, ont tous un passé chargé. S'y mêlent amour et haine, déception, déchirement, mais aussi espoir. De ces situations quelques peu étranges vont naître des idylles, de la compassion pour ces rescapés, une mère qui a perdu son fils, ou une fille qui a perdu une mère, de l'incompréhension à cause d'une langue et d'une culture différente puis un rapprochement.
Ce roman traite aussi de la dénazification de l'Allemagne, de ces interrogatoires, de la considération de ce peuple soumis (répétition du terme pour faire ressortir ce sentiment d'infériorité qu'ont eu les Allemands après la guerre) face aux vainqueurs, de la faim, du froid, et du pillage par les Alliés des œuvres et richesses du pays. Tous les maux dont l'Allemagne nazie a été accusée à juste titre sont retrouvés au même titre chez les occupants, les colons alliés. Spoliation, considération du peuple comme obligatoirement mauvais ou inapte.
Ce roman ose remettre de l'ordre dans l'Histoire avec un grand H. Il nous prouve aussi que le sentiment qui domine l'homme c'est la peur, la peur de l'autre, de l'inconnu, mais aussi l'amour. Heureusement qu'il a existé des personnages comme ce colonel Morgan, qui, comme des petites fourmis ont œuvré à reconstruire une nation.
Ce roman se dévore pour son histoire, pour son style fluide, pour l'espoir, celui de savoir qu'il y aura toujours des bonnes âmes.
Allemagne année zéro. Comment faire rimer occupation et réconciliation alors qu'au sein de son propre foyer la cohabitation s'avère difficile ? Le portrait criant de vérité d'un couple ordinaire mêle à un épisode capital et méconnu de l'Histoire. Un thème captivant plus que jamais d'actualité.
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