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Marc Édito, célèbre critique d'art pour Art Niouze est installé à New York, mais suite à un accident bête, il se sent obligé de rentrer à Paris. Marc est préoccupé par plusieurs choses : son prochain livre pour lequel il doit trouver un éditeur, sa fille Zaza qu'il ne voit que trop peu et son impuissance sauf pour une femme en burqa. Cette femme, Afaf est l'attachée de presse de Daesh, et Marc ne rêve plus que de la revoir, ce qui attire l'attention de l'organisation terroriste et des services de renseignements français. Et Marc a le don inné de se mettre dans des situations embarrassantes voire humiliantes.
Marc Édito est né dans les années 70 dans le journal L'écho des Savanes et il me souvient l'y avoir croisé. Je me rappelle ses lunettes et sa couleur verte plus que ses aventures. Trente ans après sa dernière apparition, le voici qui revient dans une bande dessinée au départ prévue en 2020 chez un autre éditeur qui a jeté l'éponge suite au soutien de Piotr Barsony à la journaliste Zineb El Rahzoui menacée par des islamistes. Ce sont les précieuses éditions Intervalles qui reprennent le flambeau et publient ici leur première BD.
Et je comprends dès le début que certains puissent être mal à l'aise avec Marc Édito -pas jusqu'à le censurer ou le menacer-, car il parle de tous les sujets : l'art bien sûr, la création, la critique, mais aussi le terrorisme, le port de la burqa qu'il érotise, l'impuissance, les diverses obsessions, le sexe, la paternité... Tout est prétexte à la futilité, à la déconnade, à la moquerie et finalement à une réflexion assez profonde sur ce qui nous gouverne et nous pourrit la vie : l'intégrisme religieux, les médias qui montent en épingle un fait divers, mettent sur un piedestal un quidam dès lors qu'il fait quelque chose de pas commun et qui le descendent dès qu'il fait un pas de côté ou se plante, la pudibonderie croissante...
La manière d'aborder tout cela avec un décalage et un humour évidents, un personnage un peu lourd qui ne voit jamais le mal autour de lui et qui se met dans des situations dans lesquelles il est le mal, un dessin très coloré certes, mais osé parfois, ne sera pas du goût de tout le monde. Personnellement, j'aime beaucoup, c'est parfois bête -et ça me fait rire-, Piotr ne respecte rien, détourne tout et ça j'adore. Rire de tout n'est pas toujours aisé, on prend le risque de se mettre à dos plusieurs parties de la population, parfois totalement opposées, mais qu'est-ce que c'est bon!
Alors, pour une bonne tranche de rigolade mais pas seulement, n'hésitez pas, lisez Marc Édito.
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