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J’ai été attirée par cette biographie de Vasarely car ses tableaux hypnotiques et ses couleurs éclatantes ont marqué la rétine de mon adolescence et je souhaitais en savoir un peu plus sur cet artiste hors norme dont les œuvres suscitaient admiration mais également rejet car trop « techniques », trop froides, trop « mode ».
Cette biographie s’insère parfaitement dans l’année 2019 qu’on peut qualifier d’année Vasarely ; en effet après une trentaine d’années d’oubli et d’ostracisme, cette année nous offre une exposition au centre Beaubourg, la réouverture de la fondation Vasarely à Aix-en-Provence sous l’égide de son petit-fils, Pierre, et la rénovation et la mise en valeur de deux fresques que Vasarely avait peintes sur les murs de la gare Montparnasse.
Cette biographie, écrite à quatre mains, avec le petit-fils de l’artiste, Pierre, nous fait entrer dans l’intimité du peintre, artiste phare des années 60 et 70 et dans son univers pictural. On découvre l’homme avec ses faiblesses, ses lâchetés, ses doutes. On comprend pourquoi Vasarely a été aussi productif (environ 10 000 œuvres) qu’il autorisait à dupliquer au risque avéré de voir la côte de ses tableaux s’effondrer. Vasarely était communiste puis de gauche et il n’a eu de cesse de promouvoir l’art social, accessible à tous ; il voulait amener l’art et le beau au sein même de la ville et du béton, dans la décoration, le mobilier, les équipements publics. Il voulait que des reproductions de ses œuvres, ses lithographies puissent être achetées par tous.
Son style est reconnaissable entre tous même s’il a été beaucoup décrié, ses œuvres étant considérées comme des gadgets décoratifs, à la mode. Il a créé le mouvement de l’art optique ou OpArt ou art lumino-cinétique, hypnotique, qui s’appuyait beaucoup sur la science, la technique. Il rejetait la « peinture de chevalet », traditionnelle, qui reproduit quelque chose ou quelqu’un d’existant et prônait l’abstraction totale.
Cette saga artistique, familiale et judiciaire est non seulement intéressante pour découvrir l’homme mais aussi les différents évènements qui ont scandé sa vie de 1906 à 1997 et influencé son oeuvre.
Je regrette qu’un tel livre sur un artiste n’ait pas intégré quelques photos de son œuvre, en particulier celles décrites avec force détail. Par ailleurs, une place que je juge disproportionnée a été donnée à la saga judiciaire entourant la succession de Vasarely avec trop de détails, trop de noms, trop de décisions judiciaires. Cette période est certes importante mais aurait pu être utilement raccourcie.
La lecture de cette biographie, passionnante, m’a replongée dans mes souvenirs d’enfance et d’adolescence et me conduira très certainement à Beaubourg pour la rétrospective Vasarely car elle m'a donné envie de faire encore un petit bout de chemin avec Vasarely.
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