La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Figure incontournable de la littérature française contemporaine, Pierre Assouline est connu pour avoir écrit la biographie de nombreux personnages emblématiques tels Hergé, Georges Simenon, Albert Londres, Gaston Gallimard, Le dernier des Camondo... Dans son...
La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Quand nos lecteurs participent aux salons littéraires Retrouvez leur reportage : Lire en Poche à Gradignan, la fête du livre au Château du Clos de Vougeot, La Fête du livre de Merlieux, Lisle Noir, les vendanges du Polar,
Figure incontournable de la littérature française contemporaine, Pierre Assouline est connu pour avoir écrit la biographie de nombreux personnages emblématiques tels Hergé, Georges Simenon, Albert Londres, Gaston Gallimard, Le dernier des Camondo... Dans son dernier roman "Sigmaringen", nous retrouvons la dimension historique évoquée dans Lutétia, traitant également de la période de la seconde guerre mondiale. Sigmaringen, ville allemande où, en exil, Pétain et ses collaborateurs ont rêvé pendant huit mois de reconquérir la France.
Octobre 1973, guerre du Kippour. Raphaël, jeune étudiant parisien décide de s'engager en tant que volontaire et rejoint la terre d'israël. Sur place, il tentera vainement de croiser son idole Léonard Cohen ( alors en tournée sur la ligne de front ) mais il rencontrera l'amour en la personne d'Esther, jeune militaire chargée de l'annonce de la pire des nouvelles aux familles des combattants...
Cinquante ans plus tard, octobre 2023, Israël est durement frappée par des attentats. Raphaël retourne en Israël et retrouve Esther...
Le sujet est grave, pesant mais Pierre Assouline ne tombe par pour autant dans le pathos en apportant à son récit des touches d'humour ( parfois noir ).
" Combien de temps un peuple peut-il tenir en passant sa vie en guerre dans la ligne de mire de ses voisins immédiats. "
PS: En refermant ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec un livre paru en 2024 " Qui vive " de Valérie Zenatti dans lequel l'héroïne Madeleine part aussi sur les traces de Léonard Cohen en Israël.
Le Lutetia, c’est tellement Paris que l’on ne descend pas au Lutetia, mais à Lutetia. Investissant ce lieu au travers de l’un de ses observateurs privilégiés, son responsable de la sécurité pendant les années 1930-1940, Pierre Assouline en fait la biographie comme d’un personnage à part entière, dans un roman qui est aussi un morceau de l’histoire de France.
Quel meilleur poste que celui d’Edouard Kiefer, ancien policier devenu détective de l’hôtel, pour observer la vie de l’établissement, aussi bien côté coulisses que clientèle ? Anonymes et célébrités y défilent, dans une effervescence de plus en plus tendue et anxieuse à mesure que les bruits de bottes imposent leur cadence de plus en plus martiale outre-Rhin. Bientôt le pire devient réalité. Le Lutetia est réquisitionné par l’Abwehr, les services de renseignement et de contre-espionnage allemands chargés de la lutte contre les différentes formes de résistance, jusqu’à ce qu’à la Libération, il se transforme cette fois en centre d’accueil pour une large partie des rescapés des camps de concentration nazis.
Cet avant, ce pendant et cet après qui, dans une unicité de lieu, divisent le roman en trois actes comme au théâtre, le récit nous les fait vivre du point de vue fictif mais central d’un personnage qui pourrait être vous et moi, citoyens ordinaires, pris dans le huis clos incrédule d’existences qu’il faut tâcher de préserver alors qu’au dehors bat une tempête historique. Doutes, peurs et culpabilités accompagnent les délicats arbitrages entre résistance, compromis et compromissions. Et si les affres amoureuses du narrateur se mêlent à ses états d’âme, c’est au final pour mieux l’humaniser dans son rôle littéraire de faire-valoir d’un panorama historique étayé par une documentation minutieuse.
Riche, le roman l’est de son extraordinaire galerie de portraits, tous croqués d’une plume vive et perspicace, saisissants souvent quand, si humaine et si piquante, la description débouche soudain sur un nom connu, émouvants surtout lorsqu’ils sortent un par un de la foule, leur redonnant chair et dignité, ces rescapés de l’innommable, en tout point véridiques dans les singularités de leurs histoires. Tous composent au global un tableau représentatif de ce qui appartient maintenant à l’Histoire et qui, en ces pages, reprend vie dans son épaisseur humaine, le Lutetia comme une miniature de Paris et de la France.
Fresque fascinante mêlant souffle romanesque, méticulosité historique et formidable maîtrise de plume, un ouvrage qui, mémoire vivante d’un lieu mythique, s’en fait aussi celle, sombre et ineffaçable, d’une capitale et d’un pays entier.
Lu dans le cadre du prix Trophée-Folio-ELLE 2024 (5e édition)
Je connais l’écrivain Pierre Assouline depuis longtemps mais je n'avais encore jamais lu un de ses livres. C'est désormais chose faite avec 'le nageur.'
Pierre Assouline a un talent hors-pair pour les biographies. En effet ce récit biographique passionnant consacré à Alfred Nakache (1915-1983) est très documenté sur le plan historique. On apprend moult anecdotes et détails sur la vie de ce champion de natation survivant d’Auschwitz. L'auteur de 'Sigmartingen' a mis toute sa passion et son cœur dans ce livre.
Alfred Nakache est un sportif au destin hors du commun.
Avec une écriture dynamique, Pierre Assouline nous livre une biographie passionnante du célèbre journaliste Albert Londres qui a laissé son nom au prix prestigieux créé après sa mort par sa fille Florise en 1933, décerné au meilleur jeune reporter francophone de l’année.
En écrivant la vie d’Albert Londres, Pierre Assouline entraine forcément le lecteur dans le tourbillon de l’histoire du monde, des guerres, de la politique, et bien entendu celle des journaux et du journalisme.
Londres va savoir se démarquer de ses collègues car non seulement il se rend sur place au cœur de l’action mais fais vivre les situations par le biais de rencontres, des personnages qu’il va faire vivre épisode après épisode avec une écriture romanesque qui passionnera les lecteurs de journaux mais aussi il va s’impliquer en donnant son propre opinion.
Londres, hormis d’être un habitué du Palais-Bourbon, est un correspondant de guerre aventurier qui n’hésite pas à se déplacer sur les terrains de conflits qu’ils soient en Europe, en Chine, au Japon, en Inde, en Palestine ou en Russie mais il va aussi prospecter des sujets qui lui tiennent à cœur tel un reportage choc sur le bagne de Cayenne livré comme une enquête par des articles quotidiens et qui atteindront le plus haut sommet de l’État. Un an après le récit d’A. Londres édité en livre, témoignant de l’horreur de ce lieu, le gouvernement dut procéder à l’abolition de ces travaux forcés.
Fort de ce résultat, A. Londres se rendra compte de la puissance que peut avoir une plume de journaliste et deviendra une sorte de bouteille à la mer pour nombre de désespérés, sensibilisant les lecteurs en traitant des sujets de société tels Biribi, la réhabilitation d’innocents condamnés suite à des jugements bâclés, le Tour de France et ses abus faits aux cyclistes, le colonialisme et son exploitation en Afrique, l’antisémitisme, la prostitution et traite des Blanches en Argentine, les asiles de fous, le mécanisme du terrorisme en allant aux Balkans, puis le voilà reparti en Asie du Sud Est couvrir la guerre sino-japonaise tout en décidant que ce serait son dernier reportage et qu’ensuite, il reviendrait dans sa maison natale sise à Vichy avec sa mère et sa fille, pour réaliser ce qu’il avait toujours eu envie d’être, un écrivain à part entière.
Malheureusement, au retour, alors qu’Albert Londres dit à ses amis de voyage être en possession d’un reportage explosif, il ne reviendra pas au pays, trouvant la mort dans l’incendie du paquebot le Georges Philippar et nul ne saura le contenu exact de cette dernière enquête puisque les amis Lang-Willar (l’étaient-ils vraiment in fine ?), confidents d’Albert Londres et rescapés du naufrage trouvèrent eux aussi la mort dans le vol privé Brindisi-Paris pourtant conduit par deux pilotes émérites.
De façon détaillée, Pierre Assouline va faire une recherche érudite de l’état de la Chine en 1932, théâtre de conflits volcaniques entre la guerre japonaise en Mandchourie, et les guerres intestines du Kuomintang et de la poussée secrète de la révolution maoïste tout cela mélangé aux pouvoirs colonialistes.
On découvre qu’en Chine, Albert Londres a faussé compagnie à tous pendant 49 jours. On a quelques traces par des cartes postales envoyées à sa fille Florise de Moukden, Tianjin et Pékin. De bien maigres informations.
Concernant la mort d’Albert Londres, le conditionnel est de rigueur… et le « si »… a fait et continue de faire couler beaucoup d’encre…
Une biographie dynamique, érudite, vivante, absolument captivante et brillante.
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