"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans ce livre Alexandra nous invite à partager son univers de médium en toute simplicité et sincérité. Toutes les expériences vécues sont autant d'exemples pour nous inviter à prendre conscience que parfois l'invisible a un impact insoupçonné dans notre vie de terrien.
Ce livre n'est pas un biographie de Belmondo ; vous ne connaitrez ni son enfance, ni ses amours, ni sa famille.
En plus, autant vous le dire tout de suite, cela finit mal, on voit disparaitre Rochefort, Marielle, Galabru, Noiret, Rich, Girardot, Cremer...
Mais en attendant qu'est-ce qu'ils en ont profité.
La bande à Bébél n'a eu de cesse que de croquer la vie et faire des pitreries ; tellement énormes parfois qu'on a du mal à croire certaines anecdotes et qu'ils ne soient pas passés par la case prison. Il faut croire que la célébrité à ses avantages avec la loi.
Quand commence ce livre, ils ne sont pas connus.
On va suivre leur amitié (parfois avec des chamailleries et des périodes de froid) de l'époque des galères, à la gloire puis jusqu'à la maladie et la mort.
C'est agréable de retrouver ces grands comédiens, leurs blagues de potache, leur solidarité et leurs relations avec le cinéma, le théâtre puis l'arrivée de la télévision.
Le parti pris de les suivre par le biais de leur bande est intéressant.
On suit Bébél, bien sur, mais les autres aussi surtout Rochefort et ça c'est bien.
J'ai vraiment apprécié cette lecture.
L’élégance de l’audace en toute simplicité.
Voici une biographie comme je les aime. Philippe Durant écrit un livre qui a un charme fou et de l’allure. Le lecteur voit se dérouler la vie d’un « comédien de stature » sans voyeurisme. Elle est factuelle et humaine.
Michel Piccoli a construit une carrière en explorateur de son époque.
« Il interprète. Il ne possède aucun tic, aucun truc. Quand il joue, il se passe mille choses en lui, mille sentiments. On peut lire dans son regard comme dans un livre. »
Il ne cède pas à l’appel des sirènes commerciales. Il suit sa ligne de vie, en donnant de sa personne dans des films qui auraient dû éveiller les consciences, sur le vide de l’existence, la solitude, l’hyper consumérisme, la montée de l’islamisme, la vague de l’humanitaire…
« Ne pas être un acteur dans ce film cela signifie être complètement inclus à l’esprit de l’équipe et devenir un individu qui vit ce qu’est le personnage… »
Être conscient de ses capacités sans ignorer le talent des autres, est une qualité rare dans ce métier.
Michel Piccoli était curieux de tout et des autres. Son humour, son élégance étaient sa moelle.
« Quand Depardieu a commencé, il y avait beaucoup de gens, producteurs et spectateurs, qui disaient : « Il est tellement laid, tellement gros, tellement monstrueux… C’est un type épouvantable ! » Moi, je trouvais qu’il avait une grâce d’acteur poète et je le pense toujours. Les gens disaient aussi : « Et en plus, il imite Piccoli ! » J’étais très fier qu’un jeune acteur m’imite… Et maintenant que ce salaud m’a dépassé dans le star-system et le box-office, plusieurs fois on m’a dit : « Vous ressemblez drôlement à Depardieu, j’espère qu’il ne vous en veut pas ! » C’est amusant, non ? »
Philippe Durant offre aux lecteurs de suivre cette carrière riche, d’un comédien, d’un homme qui cultive « l’authentique », une biographie exhaustive qui nous montre à quel point cet homme avait de multiples facettes, combien il était lui tout simplement. Si sa route a croisé les plus grands c’est qu’il le méritait mais il a aussi beaucoup apporté à « ces grands ». Un homme de partage, un homme de culture et de conscience.
Garder l’image de Pierre des Choses de la vie ou de François dans Vincent, François, Paul et les autres est une évidence. Mais cette biographie donne une envie furieuse de se plonger dans les autres films ou pièces de théâtre, les revoir avec un œil plus exercé après cette lecture.
La conclusion je la laisse à Michel Piccoli « La fonction de l’art c’est de poser des questions qui engendrent des réponses sinon des résolutions. »
Cet homme unique nous a quitté le 12 mai 2020.
Je remercie vivement Masse Critique Babelio et les éditions Favre pour cette lecture.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 14 juillet 2020.
Un grand merci à Masse critique non fiction et aux Editions de L'Archipel pour cette lecture !
Lire "La bande à Bébel" de Philippe Durant, c'est respirer une joyeuse (et un peu mélancolique aussi) bouffée de nostalgie cinématographique en bonne compagnie !
Sept garçons, très jeunes, qui fréquentent le Conservatoire d'Art dramatique à la même époque et qui très vite se fédèrent en groupe incontrôlable autour de Jean-Paul Belmondo, forment cette équipe de chenapans dont j'ai aimé suivre les frasques au fil des pages. Il y a là Michel Beaune, Pierre Vernier, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Claude Rich, Bruno Cremer et, bien sûr, un Bébel goguenard, attachant et toujours prêt à toutes les fantaisies. Excusez du peu !
De 1949, année où Claude Rich entre au Conservatoire, jusqu'à 1956, date à laquelle Belmondo en sort, les sept apprentis-comédiens vont construire une amitié indéfectible, jouer des tours pendables, apprendre leur métier et participer au renouveau du cinéma français. Autour du noyau dur du groupe, gravitent des satellites tels que Claude Brasseur, Annie Girardot, Guy Bedos, Michel Galabru, Philippe Noiret... Dans l'univers extrêmement rigide et codifié du Conservatoire, les sept garçons bousculent les conventions tout en faisant leurs premières armes sur scène. Et c'est probablement ce côté iconoclaste qui m'a le plus surprise et réjouie.
Après une brève contextualisation, le livre se construit par chapitres thématiques qui égrènent les facéties de la bande tout en évoquant la carrière de chacun. Ce choix du thématique au détriment d'une narration chronologique se révèle judicieux car il reflète une effervescence et une énergie constantes qui correspondent à la fois à l'image publique de Belmondo et à celle d'un cinéma qui, progressivement, évolue. Très factuelle, l'écriture remplit son rôle informatif d'une manière efficace, en insérant des extraits de témoignages.
Que le lecteur ne s'attende pas à des analyses, à des mises en perspective ou à une étude des prémices de la Nouvelle Vague ! L'ouvrage n'a pas d'autre prétention que de raconter des anecdotes savoureuses en mettant l'accent sur le charisme de Belmondo. Cette bande de joyeux drilles a donné au cinéma et au théâtre quelques-uns de leurs plus grands acteurs et les retrouver au tout début de leur carrière a quelque chose de profondément émouvant. Le livre de Philippe Durant laisse entrevoir l'extraordinaire richesse de cette génération d'acteurs que l'on voit disparaître l'un après l'autre avec un gros pincement au coeur. Pour moi, ce fut une lecture très plaisante qui m'a donné envie de revoir, entre autres, "Pierrot le Fou", "Stavisky", mais aussi "Rocambole" et les films d'Yves Robert.
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