"Philippe Adelise a cinquante-huit ans, dont les quinze dernières années, au service de la collecte des ordures ménagères. D'origine martiniquaise, il est considéré non seulement comme un con d'éboueur mais, de surcroît, négropolitain. Mauvaise pioche. Trop de chlordécone. Alors, il n'a pas trop ...
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"Philippe Adelise a cinquante-huit ans, dont les quinze dernières années, au service de la collecte des ordures ménagères. D'origine martiniquaise, il est considéré non seulement comme un con d'éboueur mais, de surcroît, négropolitain. Mauvaise pioche. Trop de chlordécone. Alors, il n'a pas trop la banane.
Il est un éboueur rudéral, adventice et commensal, tel un végétatif d'illettré croissant sur les ruines d'une société spectaculaire. Il est un rejeton d'un système-monde en décrépitude. Il fait le cache-misère. Il n'est pas un parasite. Il est un. complément nécessaire.
Le regard d'un éboueur sur le monde, la vie, l'univers et le reste, peut apporter une lueur d'espérance inédite dans un monde hypothétiquement condamné, mais potentiellement perfectible. Un peu surréaliste l'affaire. La rédemption d'un éboueur. Une utopie rudérale. La nécessité de la servitude a de longs siècles à venir."