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Cléa et Brice ont 16 ans. 16 ans qu'ils ont été adoptés à Madagascar par Christine et René Chêne. S'ils ne connaissent pas leur île natale, leurs parents adoptifs ne leur ont jamais caché leurs origines. Mais cette année, rien ne va plus pour Cléa. Elle s'est éloignée de son frère, semble en révolte permanente. C'est l'adolescence certes mais comment devenir adulte sans savoir tout à fait d'où l'on vient ? Christine et René décident d'envoyer quelques semaines leurs deux ados sur leur terre d'origine, cette île de l'océan Indien, Madagascar comme une énième tentative d'apaiser le mal-être de Cléa. L'expérience se révèle déstabilisante - et enrichissante aussi - tant la réalité à laquelle Cléa et Brice n'étaient pas vraiment préparés leur saute à la figure. Sur l'île Rouge, ils découvrent la misère, la force des traditions et des croyances. C'est d'ailleurs en raison d'une croyance qui a la vie dure qu'ils doivent leur adoption : dans l'ethnie dont ils sont originaires, les jumeaux sont maudits, rejetés par la communauté et abandonnés (voire pire). Alors revenir sur les traces de leur histoire va déclencher un maelström d'émotions et de bouleversements, tant pour les jumeaux, leurs parents adoptifs que pour leur communauté d'origine.
Cléa livre son histoire mêlant journal, échanges de mail et précisions adressées directement à l'autrice Brigitte Peskine sur certains points de l'histoire et cette habile construction donne au roman une illusion de réalité. L'autrice précise d'ailleurs que cette histoire – qui est bien un roman – est inspirée par une histoire réelle. Mais cette volonté de s'ancrer dans le réel est un peu mise à mal par de (trop ?) nombreux rebondissements. Les jumeaux de l'île Rouge est intéressant pour son ouverture sur la société et la culture malgaches (c'est d'ailleurs ce qui m'a attirée à l'origine – même si je connaissais déjà l'existence de cette malédiction des jumeaux) : la réalité d'une île où la pauvreté sévit, la pluralité ethnique, les croyances très fortes dominées par l'idée du « fady » (« maudit »), les traditions, le rapport à la nature (et notamment la connaissance ancestrale des plantes). Mais le roman pèche aussi peut-être par un côté trop didactique du à la multiplicité des thématiques abordées (connaissant un peu l'île et ses particularités, j'ai trouvé parfois certaines ficelles faciles et pas vraiment nécessaires). Et que dire de la réaction des parents, Christine et René, pour moi, absolument pas crédible lorsque leurs enfants leur annoncent certains de leurs choix. Comme si d'un coup, on oubliait qu'ils n'avaient que 16 ans... Ce ne sont certes plus des enfants mais tout de même !
Une lecture en demi-teinte donc pour ce roman à la construction originale qui a le mérite de mettre en lumière Madagascar – une île dont la culture reste peu connue de ce côte-ci de la Terre – mais qui, à trop vouloir en dire et à trop vouloir en faire, perd en crédibilité.
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